mercredi 23 mars 2016

Hommage

"Le républicain socialiste déteste la grandeur, la puissance et la gloire militaire de l'Etat, il leur préfère la liberté et le bien être.


[...] Le socialiste [...] s'appuie sur ses droits positifs à la vie et à toutes les jouissances tant intellectuelles et morales que physiques de la vie. Il aime la vie, et il veut en jouir pleinement. Ses convictions faisant partie de lui même, et ses devoirs envers la société étant indissolublement liés à ses droits, pour rester fidèle aux unes et aux autres, il saura vivre selon la justice [...] ; mais il ne dira jamais que la vie de l'humanité doive être un sacrifice, ni que la mort soit le sort le plus doux. [...]


[...] Le socialiste se distingue du bourgeois par la justice, ne réclamant pour lui-même que le fruit réel de son propre travail ; et il se distingue du républicain exclusif par son franc et humain égoïsme, vivant ouvertement et sans phrases pour lui-même, et sachant qu'en faisant selon la justice, il sert la société tout entière, et qu'en la servant, il fait ses propres affaires.

C'est vraiment trop injuste !
[...] Le socialiste est naturel, modérément patriote, mais, par contre, toujours très humain."

Michel Bakounine.- Fédéralisme, socialisme, antithéologisme.

mardi 15 mars 2016

Jouons un peu avec nos martyrs

  Puisque l’église catholique défraye une fois de plus la chronique par les crimes pédophiles de ses prêtres (4% de son effectif mondial éprouve une attirance sexuelle pour les enfants), et ceux de sa hiérarchie qui couvre, étouffe et permet la récidive, jouons un peu avec une grande conscience protestante. Voici les règles, qui n’ont rien à voir avec celles de la Congrégation pour la doctrine de la foi :

  1- Quel crime, l’un des crimes les plus odieux du fanatisme, stigmatise donc ci-dessous cet esprit profondément religieux qu’est le pasteur Hocart, fondateur de l’Eglise protestante libérale de Bruxelles ?
  2- Quel martyr de la liberté de conscience salue-t-il ici, dans le discours inaugural du monument élevé à Bruxelles pour commémorer l’exécution de l’apôtre à découvrir ?

  Tout en ce distrayant (treize ans et demi maximum, c'est le cas de le dire) on pourra donc une fois de plus ici s'instruire notamment en découvrant que la justice papale n’aime pas forcément tous ceux qui laissent venir à eux les petits enfants : indulgente pour les pédophiles, elle n'en est pas moins impitoyable pour les pédagogues pour autant.

  A vos marques camarades !

  " Le monument dont cette foule de participants solennise l’inauguration a un caractère nettement international. Ce qu’il exprime, ce qu’il incorpore dans la pierre et dans le bronze, ce n’est pas la protestation indignée d’un seul pays, mais le soulèvement des consciences libres dans tous les pays civilisés contre l’abominable attentat perpétré à Xxxxxxxxx, le 13 octobre XXXX.


  Ce monument n’est pas l’œuvre d’un seul parti politique, d’une seule opinion philosophique. Au point de vue politique, des libéraux, des progressistes, des socialistes, des anarchistes ; au point de vue philosophique, des libres-penseurs religieux, comme celui qui vous parle, des libres-penseurs anti-religieux, se sont associés cordialement à l’œuvre Xxxxxxxxx Xxxxxx. Certains partagent les idées du noble martyr ; d’autres n’y souscrivent point. Mais tous sont absolument unanimes à flétrir le fanatisme politique et clérical qui a inspiré ce crime odieux : juger un homme sans garanties, le condamner et l’exécuter sans preuves ! Tous s’accordent pour la défense énergique de la liberté de conscience violemment outragée par ce forfait ; tous ont la volonté arrêtée de faire jaillir de cette iniquité la condamnation éclatante de toute intolérance. De même que l’héroïque victime tomba sous les balles en poussant ce cri suprême : Vive l’école moderne ! nous voulons que de l’histoire et de la commémoration de son supplice parte ce cri vainqueur : Vive la liberté ! Vive la lumière ! "

Extrait de la revue Homo (authentique), 15 novembre 1923.

vendredi 11 mars 2016

Jouons un peu avec les poèmes célèbres

En cette période d’une violence insurrectionnelle sans précédent, et pour souffler un peu entre deux offensives de nos justes efforts pour la mise en place de nos communes libres et autonomes sans MEDEF, ni gouvernement, ni éditocrates, ni... (ad libitum), ni rien du tout, un peu de poésie et d’esprit sportif dans une ambiance ludique subversive ne peut que contribuer à recharger nos accus bios et nous redonner l’élan nécessaire aux prochaines offensives créatrices et jouissives.

Aussi, voici un petit jeu des familles.

Ci-dessous un poème transformé. Vous devez, si vous le souhaitez, trouver les noms du poème initial et de son auteur, d’une part ; et de l'autre, la contrainte qui a présidé à la création de ce nouveau poème transposé du premier. Voici donc celui-là.

Rafraîchissant retour de la fronde dans les affrontements de classe
Golf.

Voici du sport, du vrai, du trou puis du gazon
Puis voici mon club qui bat pour un sponsor, vous.
L’abîmons surtout pas par vos gants blancs vison
Qu’à vos jolis calots l’abscons don dû soit doux.

J’accours les mocassins toujours collant au sol
Dont l’air frais du matin rafraichit nos crampons.
Conçoit qu’un corps si las transpirant sur ton col
Soit pour un bon dodo pas pour colin tampon.

Sur ton polo junior laissons courir mon front
Tout sonnant du bisou pour ton amour gonflant,
Baissons l’aigu walkman au son d’un dur affront,
Roupillons un chouïa car vous voici ronflant.

Rrrrmnmmmngn... c'était à quelle heure l'AG déjà ?

mardi 8 mars 2016

Ni au doigt ni à l'oeil

Je pouvais dès lors la considérer comme guérie. Elle manifesta sa joie, me parlant longuement de sujets intimes, quand d'habitude elle ne parlait ni d'elle ni de moi. Elle m'avoua en souriant que, l'instant d'avant, elle avait eu l'envie de se soulager entièrement ; elle s'était retenue pour avoir un plus long plaisir. L'envie en effet lui tendait le ventre, elle sentait son cul gonfler comme une fleur près d'éclore. Ma main était alors dans sa fente ; elle me dit qu'elle était restée dans le même état, que c'était infiniment doux. Et, comme je lui demandais à quoi lui faisait penser le mot uriner, elle me répondit Buriner, les yeux, avec un rasoir, quelque chose de rouge, le soleil. Et l’œuf ? Un œil de veau, en raison de la couleur de la tête, et d'ailleurs le blanc d’œuf était du blanc d’œil, et le jaune la prunelle. La forme de l’œil, à l'entendre, était celle de l’œuf. Elle me demanda, quand nous sortirions, de casser des œufs en l'air, au soleil, à coups de revolver. La chose me paraissait impossible, elle en discuta, me donnant de plaisantes raisons. Elle jouait gaiement sur les mots, disant tantôt casser un œil, tantôt crever un œuf, tenant d'insoutenables raisonnements.
Georges Bataille.- Histoire de l'oeil .