- Maximilien Robespierre.- Ecrits.
Moi Robespierre, d'un côté je le voyais comme un politicien, au mieux "la surface de projection d’une certaine impuissance de gauche face au cours du monde", au pire un apprenti dictateur qui, même s'il s'opposait radicalement aux aristos et à la frange la plus féroce de l'accaparement bourgeois, n'en était pas moins, puisque parlementaire, ministre, juge... passé du côté obscur du pouvoir séparé, capitalisé, et donc du côté des saigneurs du peuple turbulent et des plus révolutionnaires en son sein : répression du mouvement populaire, raccourcissement de Hébert et des hébertistes (d'après le livre cependant, il était souffrant et alité à ce moment là, donc ce ne serait pas lui, mais son pote Saint-Just et les autres), de Cloots, etc. Bref, pour faire court (!) des anars de l'époque. Évidemment, je n'attends rien d'un politicien, même s'il est bon, puisque mon désir, justement, est de vivre avec les êtres directement, en parfaite égalité et liberté, deux mots que Robespierre avait plein la bouche d'ailleurs, sans être dépossédé au profit de spécialistes qui nous gouvernent, nous maternent ou nous punissent, quand bien même ces spécialistes seraient authentiquement au service du "peuple", et non de la bourgeoisie libérale ou bureaucratique.
Mais il y avait cette chanson, qui me retenait de ressentir envers l'illustre picard la haine que tous les réactionnaires de toutes les époques lui vouaient (haine qui inhibait bien également mes sentiments de détestation, mais pas trop, ayant cru comprendre de l'étude de toutes les révolutions, que les ennemis de nos ennemis ne sont pas forcément nos amis, loin de là) :
Vive l'anarchie j'révolutionne et puis à bas l'gouvernement...
Et puis, Babeuf, même s'il fut thermidorien au début, un thermidorien "de gauche" évidemment, parce qu'il était foncièrement contre toute dictature et contre la peine de mort (comme Robespierre d'ailleurs, eh oui !), est finalement revenu sur son opinion, et a tenté sous la Convention thermidorienne et le Directoire de rallier les jacobins robespierristes à sa cause. En fait, Robespierre, en bon névrosé (c'est moi qui interprète), était conscient de la contradiction indépassable entre le fait d'avoir un Etat fort prétendant défendre la liberté du peuple de ses ennemis, et le fait d'avoir un peuple s'insurgeant finalement contre cet Etat qui, forcément, en vient à lui imposer son talon d'acier. Cette contradiction lui était difficilement acceptable, il a essayé de la dépasser. Têtu, il termina étêté.
Quant à George Sand, elle eut les mots qu'on trouvera ci-dessous, mais venant d'une bourgeoise qui voyait avec satisfaction les communards se faire fusiller, cela convainc peut être moins que cela pourrait...
Il faudra que j'approfondisse. Je sais qu'Eric Hazan a commis un livre il y a peu où il réhabilite l'homme qu'il admire. Mais je reste de l'avis de Claude Guillon (voir dans les liens sur la marge de droite : La révolution et nous), que quand même, un guillotineur reste un guillotineur, même s'il y en eut de pire et de moins bien intentionnés, et qu'on préfère quand même les non-guillotineurs aux guillotineurs.
Ici habita le chacal Tallien, terroriste et thermidorien, tout pour plaire. Chinon, Indre-et-Loire.
Extrait.
Robespierre, installé à l'Hôtel-de-Ville, n'avait à cette heure qu'un signe à faire, qu'une signature à apposer au bas d'un appel au peuple de Paris, pour voir toutes les sections se dresser en sa faveur et marcher avec la Commune contre la Convention. Cette signature, il refusa de la donner. Quand enfin il parut s'être laissé convaincre, il était trop tard. Les troupes de la Convention cernaient l'Hôtel-de-Ville dont les portes furent forcées vers deux heures du matin. Un gendarme nommé Merda, pénétrant dans la salle où se trouvait Robespierre, lui brisa la mâchoire d'un coup de pistolet.
Tous ceux qui étaient là furent arrêtés.
Transporté au Comité de Sûreté générale, Maximilien y passa la nuit, couché sur une table. Le lendemain, il fut pansé à l'Hôtel-Dieu et dirigé sur la Conciergerie. Le jour même, il était guillotiné sans jugement. Il avait trente-cinq ans. Ceux qui avaient pris son parti subirent le même sort.
" ... A quelques exceptions près, les thermidoriens n'obéirent à aucune conviction, à aucun cri de conscience en immolant Robespierre. La plupart d'entre eux le trouvaient trop faible et trop miséricordieux la veille de sa mort, et le lendemain, ils lui attribuèrent leurs propres forfaits pour se rendre populaire. Soyons justes enfin, et ne craignons plus de le dire : Robespierre est le plus grand homme de la Révolution, et l'un des plus grands hommes de l'histoire." (Correspondance de George Sand).
Bien, maintenant il faut que je me mette en quête des mémoires de Cambronne.
- Marcel Aymé.- En arrière / Les Tiroirs de l'inconnu...
Je termine les oeuvres romanesques de Marcel Aymée. Bientôt je pourrai dire : "Bon, ça c'est fait !". Cela dit après il me restera ses oeuvres dramatiques, pas piquées des hannetons non plus. Pour les romans et nouvelles, je trouve qu'il baisse un peu sur la fin, mais c'est peut-être moi qui sature, et il lui reste de toute façon de jouissives erres tranquilles, qu'elles soient satiriques, cruelles ou tendres, régulièrement relevées d'humour. Toujours cette petite réticence envers son ouverture de coeur et d'esprit grand angle qui lui a fait, même si ses idées n'avaient rien en commun, donner son amitié à des êtres détestables, et ses textes à des torchons immondes, mais je suis par trop Sainte-Beuvien.
Mais revenons à l'esprit et au style campagnard de La Jument verte, ça nous donnera l'impression de respirer autre chose que le suffocant smog de nos métropoles : Le malheur est qu'ils ne s'en soient pas tenus là. Un beau jour, la femme à Guste Bonardot, donc l'Eléonore, la fille à Léon Dominé et à l'Esther Micoulin, mariée en premier à Charles Masson qui se trouvait d'être cousin à ma mère puisque le père Masson - Eugène Masson - était le demi-frère de la femme à Jules Blot, la belle Armandine on l'appelait, une Bontemps, de la famille Bontemps, de Saint-Barain, que la cadette des filles, mais j'ai oublié son nom, s'était mariée à un Ragondet, de la Fragneuse, parent - je dis parent, mais ils étaient cousins germains -, cousin donc à Xavier Millet qui était charron à la place où Justin Mignet à aujourd'hui son atelier de bicyclettes. Qu'est-ce que je disais ? (En arrière).