mardi 28 juillet 2015

Devoirs de vacances pour has been

Qu’est-ce que j’apprends ? L’anti-France a encore frappé et je l’ignorais ! Personne n'avait cru bon de m'en avertir plus tôt à ma décharge. On me dit qu’une nouvelle guerre vient d’être déclarée, notamment au coeur de nos sanctuaires républicains, après la guerre du fichu, de la mante, de la jupe (on a frôlé la guerre du bikini à Reims, mais finalement c'est retombé comme un soufflet : comme pour les fantasmés pilleurs de cadavres de l'accident ferroviaire de Brétigny-sur-Orge l'année dernière, les braves gens ont un peu hâtivement tiré des conclusions laïques et républicaines) : la guerre du tchip (l'info date chouïa).

Pendant le conseil de classe, un professeur s'emporte dans son réquisitoire courageux contre les tchipeurs. Le reste de l'équipe éducative (des bobos et des gauchistes), gênés par le parler vrai de leur collègue, se voilent la face, détournent le regard. Pour ceux qui préféraient tchiper plutôt que d'écouter pendant les cours de langues à l'école, je précise que cette vidéo en anglais est sous-titrée. Je précise également que ceci est ma dernière actu ciné, n'hésitez pas !

Il ne sera pas dit que je ne serai pas un tchipeur sous le règne du maréchal Valls Blanc-Blancos-White. Ca doit être sacrément cool de savoir tchiper, et si ça peut faire enrager les pharisiens... C’est pourquoi, si vous aussi vous êtes attachés à la liberté d'expression, et d'un naturel curieux de découverte et de nouvelles expériences, porté par le Désir de vous réaliser en allant vers l'Autre, je vous propose pour "devoir de vacances" d’apprendre à tchiper. Cette vidéo vous y aidera :
  

Ah ! On vient de m’informer à l'oreillette que je suis encore plus déconnecté que je ne le pensais. Le tchip aurait déjà été pratiqué dans les 70’s, notamment par les personnes ayant entretenu des liens d’amitié suivis avec les présidents de la République centrafricaine :


Mouais, cela dit Giscard a un exaspérant accent de Chamalières. Je crois qu'on peut faire mieux les copains. Qui c'est qui tchipera le mieux à la rentrée ?...

Bonnes vacances !

jeudi 23 juillet 2015

La vraie chanson vivante

CHANSON DES ESCARGOTS QUI VONT A L'ENTERREMENT

A l'enterrement d'une feuille morte
Deux escargots s'en vont
Ils ont la coquille noire
Du crêpe autour des cornes
Ils s'en vont dans le soir
Un très beau soir d'automne

On avait évoqué la mort d'Eddy Louiss, il restait à rendre hommage au révolutionnaire par qui le scandale est arrivé en 1960, ici avec des west-coasters, gare aux préjugés ! Un immortel nous quitte finalement.
Hélas quand ils arrivent
C'est déjà le printemps
Les feuilles qui étaient mortes
Sont toutes ressuscitées
Et les deux escargots
Sont très désappointés

Nous y étions. Le blues, le Mississipi. Construire une cabane avec Huck, pêcher notre dîner avec un marron... Mais cette carpe asiatique qui, introduite pour des raisons commerciales, a envahi tout le réseau fluvial, au détriment de toutes les autres formes de vie... Et puis, Hadrien, tu as eu 6 ans, le temps de te lire Tom Sawyer est bientôt terminé, tu n'auras plus besoin de moi pour ça...

Mais voilà le soleil
Le soleil qui leur dit
Prenez prenez la peine
La peine de vous asseoir
Prenez un verre de bière
Si le coeur vous en dit
Prenez si ça vous plaît
L'autocar pour Paris
Il partira ce soir
Vous verrez du pays
Mais ne prenez pas le deuil
C'est moi qui vous le dis
Ça noircit le blanc de l'oeil
Et puis ça enlaidit
Les histoires de cercueils
C'est triste et pas joli
Reprenez vos couleurs
Les couleurs de la vie
Alors toutes les bêtes
Les arbres et les plantes
Se mettent à chanter
A chanter à tue-tête
La vraie chanson vivante
La chanson de l'été
Et tout le monde de boire
Tout le monde de trinquer

Si ce mot n'était pas répété sur des tonnes d'affiches de pubs de films, je l'utiliserais ici pour cette musique klemzer/jazz/soul/rock : jubilatoire ! Vive l'été !

C'est un très joli soir
Un joli soir d'été
Et les deux escargots
S'en retournent chez eux
Ils s'en vont très émus
Ils s'en vont très heureux
Comme ils ont beaucoup bu
Ils titubent un petit peu
Mais là-haut dans le ciel
La lune veille sur eux.

Jacques Prévert

mardi 21 juillet 2015

Jouons un peu avec les fesse-mathieux

Avant la réunion historique des chefs d'Etat et de gouvernements à Bruxelles le 12 juillet 2015 à propos du plan d'aide à la Grèce, le pays aujourd'hui annexé avait été invité à s'exprimer par référendum. En peuple responsable, les grecs avaient souhaité documenter leur décision avant l'échéance électorale, en questionnant leur courtier en conditions de vie et environnement, Alexis Tsipras, sur les propositions de l'oligarchie européenne et son organe majeur, l'EurogroupeLa Plèbe, hâte déjà va pense à vous, vacanciers ingrats ! Elle a envoyé spécialement se faire voir là-bas son spécialiste Rouletonboss, afin qu'il vous ramène un état des lieux des états d'esprits avant la victoire du "non". Le reporter a rendu sa copie sous forme de dialogue allégorique (il est très littéraire) entre le Peuple grec, et Tsipras, copie qui semblait précieuse en ce que rétrospectivement elle apportait les éléments aptes à nous aider à comprendre le séisme ultérieur . Malheureusement j'ai appris qu'il n'avait pas mis les pieds chez les hellènes, et que le fourbe avait plagié pour son article un texte assez fameux, tout cela sous prétexte que nous ne lui défrayions pas ses frais de transports ! Ce que les gens peuvent être près de leurs sous !

Mais, avisé lecteur que l'actualité passionne, sauras-tu retrouver l'auteur et le titre de ce texte honteusement pillé à la troïkarde ? A toi de jouer !


AVANT L'ANSCHLUSS
de notre envoyé spécial à Athènes Joseph Joséphin Rouletoboss

LE PEUPLE GREC.- Quelle réponse t’a-t-on faite ?

TSIPRAS.- Ma foi, mon Peuple, ceux qui empruntent sont bien malheureux ; et il faut essuyer d’étranges choses, lorsqu’on en est réduit à passer, comme vous, par les mains des fesse-mathieux !

LE PEUPLE GREC.- L’affaire ne se fera point ?

TSIPRAS.- Pardonnez-moi. Notre maître Hollande, l'ami qu’on nous a donné, homme agissant, et plein de zèle, dit, avec toute sa classe politique munichoise, qu’il a fait rage pour vous ; et il assure, que votre seul prestige civilisationnel lui a gagné le cœur.

LE PEUPLE GREC.- J’aurai les 80 milliards que je demande ?

TSIPRAS.- Oui ; mais à quelques petites conditions, qu’il faudra que vous acceptiez, si vous avez dessein que les choses se fassent.

LE PEUPLE GREC.- T’a-t-il fait parler à celui qui doit prêter l’argent ?

TSIPRAS.- Ah ! vraiment, cela ne va pas de la sorte. Il apporte encore plus de soin à se cacher que vous face à une charge de police, et ce sont des mystères bien plus grands que vous ne pensez. On ne veut point du tout dire son nom, et l’on doit demain l’aboucher avec vous (enfin, avec moi) dans une maison empruntée de Bruxelles, pour être instruit, par ma bouche, de votre bien, et de votre patrimoine ; et je ne doute point que le seul recensement de celui-ci ne rende les choses faciles.

LE PEUPLE GREC.- Et principalement mes biens publics, dont on ne peut m’ôter la possession.

TSIPRAS.- Voici quelques articles qu’il a dictés lui-même à notre entremetteur Hollande, pour vous être montrés, avant que de rien faire.

Supposé que le prêteur voie toutes ses sûretés, et que l’emprunteur soit souverain, et d’une zone où le bien soit ample, solide, assuré, clair, et net de tout embarras ; on fera une bonne et exacte obligation par-devant chefs d’Etat et de gouvernement, les plus honnêtes qu’ils se pourront, et qui pour cet effet seront choisis par le prêteur, auquel il importe le plus que l’acte soit dûment dressé.


LE PEUPLE GREC.- Il n’y a rien à dire à cela.

TSIPRAS.- Le prêteur, pour ne charger sa conscience d’aucun scrupule, prétend ne donner son argent qu’à 5.5 %.

LE PEUPLE GREC.- A 5.5 % ? Parbleu, voilà qui est honnête. Il n’y a pas lieu de se plaindre.

TSIPRAS.- Cela est vrai.

Mais comme ledit prêteur n’a pas chez lui la somme dont il est question, et que pour faire plaisir à l’emprunteur, il est contraint lui-même de l’emprunter d’un autre, sur le pied de 20 % ; il conviendra que ledit premier emprunteur paye cet intérêt, sans préjudice du reste, attendu que ce n’est que pour l’obliger, que ledit prêteur s’engage à cet emprunt.

LE PEUPLE GREC.- Comment diable ! quel Macron ! quel Schaüble est-ce là ? c’est plus qu’à 25 %

Tous les droits de la musique de Iannis Xenakis seront réservés pour tous pays à Mario Draghi

TSIPRAS.- Il est vrai, c’est ce que j’ai dit. Vous avez à voir là-dessus.

LE PEUPLE GREC.- Que veux-tu que je voie ? J’ai besoin d’argent ; et il faut bien que je consente à tout.

TSIPRAS.- C’est la réponse que j’ai faite.

LE PEUPLE GREC.- Il y a encore quelque chose ?

TSIPRAS.- Ce n’est plus qu’un petit article.

Des 80 milliards d’euros qu’on demande, le prêteur ne pourra compter en argent que 30 milliards d’euros qui pourront combler une partie de la somme due à l’oligarchie française ; et pour les 50 milliards d’euros restants, il faudra que l’emprunteur les transfère à un fonds luxembourgeois, l’Institut pour la croissance, dont la fonction est décrite dans le mémoire, somme que ledit prêteur a mise, de bonne foi, au plus modique montant qu’il lui a été possible.

LE PEUPLE GREC.- Que veut dire cela ?

TSIPRAS.- Écoutez le mémoire.

Premièrement, l’Institut devra vendre les ports grecs.

TSIPRAS.- Que veut-il que je fasse de cela ?

LA FLÈCHE.- Attendez.

Plus les îles grecques.

LE PEUPLE GREC.- Qu’ai-je affaire, morbleu...

TSIPRAS.- Donnez-vous patience.

Plus, il devra s’assurer qu’il n’y ait pas d’évaporation des capitaux ainsi réunis. Et amorcer le désendettement du pays.

LE PEUPLE GREC.- J’enrage.

TSIPRAS.- Doucement.

Les éphèbes grecs seront strictement réservés au sérail d'Angela Merkel et de ses copines de classe

Plus, des réformes de structure lui seront imposées, jusque dans le moindre détail, ou peu s’en faut.
Plus, la réforme du Code civil et de la date des soldes : un véritable jeu de l’oie renouvelé des Grecs, fort propre à passer le temps lorsque l’on n’a que faire.
Plus, la privatisation du réseau de distribution électrique, qui permettra à notre pâtre grec sous-développé d’utiliser
une lampe, curiosité agréable, pour pendre au plafond d’une chambre.
Le tout, ci-dessus mentionné, valant loyalement plus de cent milliards, et rabaissé à la valeur de 50 milliards, par la discrétion du prêteur.


LE PEUPLE GREC.- Que la peste l’étouffe avec sa discrétion, le traître, le bourreau qu’il est. A-t-on jamais parlé d’une usure semblable ? Et n’est-il pas content du furieux intérêt qu’il exige, sans vouloir encore m’obliger à me mettre sous sa tutelle ? Ca se soldera par une austérité encore plus carabinée que l’austérité d’avant le référendum par lequel nous nous exprimerons tout à l'heure et qui semble pencher pour l'anti-austérité ; et cependant il faut bien me résoudre à consentir à ce qu’il veut ; car il est en état de me faire tout accepter, et il me tient, le scélérat, le poignard sur la gorge.

TSIPRAS.- Je vous vois, Monsieur, ne vous en déplaise, dans le grand chemin justement que tenait Panurge pour se ruiner, prenant argent d’avance, achetant cher, vendant à bon marché, et mangeant son blé en herbe.


LE PEUPLE GREC.- Que veux-tu que j’y fasse ? Voilà où les pays vivants sont réduits par la maudite avarice du capitalisme ; et on s’étonne après cela que la jeunesse souhaite qu’il meure.

TSIPRAS.- Il faut avouer que vôtre créancier animerait contre sa vilenie le plus posé homme du monde. Je n’ai pas, Dieu merci, les inclinations fort patibulaires ; et parmi mes confrères, que je vois se mêler de beaucoup de petits commerces, je sais tirer adroitement mon épingle du jeu, et me démêler prudemment de toutes les galanteries qui sentent tant soit peu l’échelle : mais, à vous dire vrai, il me donnerait, par ses procédés, des tentations de le voler ; et je croirais, en le volant, faire une action méritoire.

Toute déviation zorbiste sera sévèrement réprimée. Des camps d'Auto-critique et de Travail seront ouverts pour les récalcitrants

LE PEUPLE GREC, se saisissant d'une boîte d'allumettes.- Donne-moi un peu ces propositions, que je les voie encore.

Allez ! On active ses méninges, ça aide à digérer l'all inclusive !
Dans un prochain jeu, nous traiterons des pousse-mégots et des nez-de-boeufs.


Félicitations à George Weaver qui a brillamment remporté ce jeu !

jeudi 16 juillet 2015

Dieu est barbu !

A la veille de la fin du carême pour nos amis musulmans, et nonobstant le fait que cet article ne les concerne pas puisque leur religion prohibe toute représentation de Dieu en particulier, et se méfie de toute image en général, bref, que nos chers compatriotes, pour ne parler qu’eux d’eux, mettent le sens de la vue à l’index, à défaut de se mettre le doigt dans l’œil (même si aujourd’hui ce qui cachait à la vue en islam devient ce qui s'expose, se met en spectacle, revendique, symbolise, comme un tatouage tribal : lire à ce sujet un très intéressant entretien dans le dernier numéro de la revue Jeff Klak), et qu’ils trouveraient cet article peu ou prou sacrilège ; à la veille de la fin du jeûne donc, et avant d’en venir à mon propos, je tenais à leur souhaiter un bon appétit et mbrok l’aïd.

Cela fait, et dans la continuité de mes recherches théologiques liées à la profonde inquiétude existentielle qui me taraude au quotidien, je souhaitais m’adresser plutôt aux iconophiles, et à m’inscrire en faux contre certaines conceptions de Dieu. J’en ai déjà parlé ici. Chez certains sectaires du glabre, zélateurs d’une vision tendancieusement enfantine, équivoque et pour tout dire proto-païenne du Créateur, non seulement Icelui n’arbore ni barbe ni moustache, mais même son joufflu est tout pelé. Le texte ci-dessous, très pascalien dans son vertigineux voyage de l’angoisse à l’illumination si ce n'est que, contrairement à celles du parieur pleurant de joie, il est d’inspiration et de tradition gnostique, remet les choses à leur place en nous rassurant sur la bonne santé de l'ineffable système pileux de Celui dont tout procède.


“ De mon hébétude, une voix, trop humaine, me tira. La voix de Mme Edwarda, comme son corps gracile, était obscène :
- Tu veux voir mes guenilles ? disait-elle.
Les deux mains agrippées à la table, je me tournai vers elle. Assise, elle maintenait haute une jambe écartée : pour mieux ouvrir la fente, elle achevait de tirer la peau des deux mains. Ainsi les « guenilles » d’Edwarda me regardaient, velues et roses, pleines de vie comme une pieuvre répugnante. Je balbutiai doucement :
- Pourquoi fais-tu cela ?
- Tu vois, dit-elle, je suis DIEU…
- Je suis fou…
- Mais non, tu dois regarder : regarde !
Sa voix rauque s’adoucit, elle se fit presque enfantine pour me dire avec lassitude, avec le sourire infini de l’abandon : « Comme j’ai joui ! »

Il n'y a qu'un seul Dieu

Mais elle avait maintenu sa position provocante. Elle ordonna :
- Embrasse !
- Mais…, protestai-je, devant les autres ?
- Bien sûr !
Je tremblais : je la regardais, immobile, elle me souriait si doucement que je tremblais. Enfin, je m’agenouillai, je titubai, et je posai mes lèvres sur la plaie vive. Sa cuisse nue caressa mon oreille : il me sembla entendre un bruit de houle, on entend le même bruit en appliquant l’oreille à de grandes coquilles. Dans l’absurdité du bordel et dans la confusion qui m’entourait (il me semble avoir étouffé, j’étais rouge, je suais), je restai suspendu étrangement, comme si Edwarda et moi nous étions perdus dans une nuit de vent devant la mer. “

Ceci n'est pas une caricature de Son prophète

Georges Bataille - Madame Edwarda
Dessins de Hans Bellmer

La prochaine fois nous tenterons de déterminer si Dieu est plutôt arithméticien ou géomètre.

dimanche 12 juillet 2015

Apocalypses rafraîchissantes

Par le froid

Snowpiercer de Bong Joon Ho

“Les individus ne constituent une classe que pour autant qu'ils ont à soutenir une lutte commune contre une autre classe ; pour le reste, ils s'affrontent en ennemis dans la concurrence.”
Karl Marx

Par l'eau

La Prophétie des grenouilles de Jacques-Rémy Girerd

"Ouvrez, ouvrez la fenêtre en grand
 Emplissez vos poumons d'étoiles
 Et laissez, laissez le vent,
 S'engouffrer dans la grand voile."
Jacques-Rémy Girerd / Serge Besset

ATTENTION !
Certaines scènes de ce dernier film peuvent effrayer et heurter la conscience des jeunes publics.

C'était ma dernière actu ciné.

mardi 7 juillet 2015

Rayonnement de la France

« Les nouveaux programmes ne se préoccupent absolument pas de faire aimer la France. »
Alain Finkielkaut, Le Figaro, 12 mai 2015.

« Le lendemain l’officier qui vint relever mon rébarbatif Catalan me parut être d’un autre acabit : il avait une physionomie avenante qui me plut. Il était Français, et je dois dire ici que les français m’ont toujours plu et les Espagnols jamais ;

Le Français, grand séducteur et excellent amant, vénère la Femme

car il y a dans les manières des uns quelque chose de si prévenant, de si obligeant, qu’on se sent attiré vers eux comme vers une connaissance ;

Héritiers des Lumières s'apprêtant à expliquer le concept de droit d'asile à un Musulman

tandis que dans les autres un air de fierté malséante leur donne un certain air repoussant qui ne prévient pas en leur faveur.

Espagnols

J’ai cependant été plus d’une fois dupé par des Français ; jamais je ne l’ai été par des Espagnols. Méfions-nous de nos goûts. »

... et des imitations : ce bel homme est Français, non Espagnol.

Giacomo Casanova (un Italien).- Mémoires

vendredi 3 juillet 2015

Complicités.

"Le business vaut bien une escapade diplomatique, aussi embarrassante soit-elle. En visite d’Etat en Angola — présidé par José Eduardo Dos Santos, 82 ans dont 32 de règne —, François Hollande a sacrifié à la nécessité des affaires, vendredi 3 juillet. Sans paraître trop insister sur les questions de démocratie et de droits de l’homme, pourtant problématiques dans ce pays d’Afrique australe où quinze jeunes gens travaillant à des stratégies non violentes de protestation contre le pouvoir ont été récemment arrêtés pour « rébellion » et « attentat contre le président de la République »".
Le Monde.fr, 03/07/2015.

"Je regarde le revolver qui pend sur sa hanche, la plaque officielle épinglée sur sa chemise.
- Dire que nous sommes en démocratie… je lui dis.
Il jette un coup d’œil par-dessus son épaule, puis il crache par terre et repose sa main sur le bord de la portière.
- Vous n’êtes pas tout seul… Moi je connais un type qui faisait partie du Club John Reed*. C’était quand j’étais là-bas à Boyle Heights.
- Tovarich, je lui dis.
- Ce qu’il y a d’embêtant avec les révolutions, c’est qu’elles finissent toujours par tomber dans les mauvaises mains.
- Bien d’accord.
- Mais d’un autre côté, il poursuit, ces gens-là pourraient difficilement être plus moches que la bande de michetons qui crèche dans les parages.
- Peut-être qu’un de ces jours, vous y habiterez aussi.
Il crache un coup.
- On m’offrirait cinquante sacs de rente par an, des pyjamas de crêpe georgette et un collier de perles roses assorti, que je ne voudrais pas vivre ici.
- Je m’en voudrais de vous le proposer.
- Essayez seulement. Quand vous voudrez, le jour ou la nuit. Essayez et vous verrez ce que ça vous rapportera.
- Bon, eh ben je file maintenant, et je vais me présenter à l’agent du Club.
- Dites-lui d’aller se faire voir par les Russes… de ma part.
- Je n’y manquerai pas."

Raymond Chandler.- La Grande fenêtre.

* John Reed : journaliste américain célèbre pour ses idées avancées.

jeudi 2 juillet 2015

Pour ne pas finir pituiteux

Bon, les deux articles précédents ayant été plombants, pour équilibrer un peu nos états de vie, voici un petit pensum de philosophie du quotidien. Bien sûr la vie est parfois cruelle, il y a la maladie, la mort, la vieillesse, Europe 1, entre autres. Bien sûr le dispositif mondial de maintien de l'ordre dominant amène son lot de misère, de guerre, de vitrification de notre environnement, et de domestication généralisée, et la vie qui sourd de chacun de nous ne peut qu'être insatisfaite du peu de cas que nous faisons du cadeau inestimable qu'elle représente pourtant, à moins que, et c'est malheureusement souvent le cas, nous soyons maintenu dans un déni de nos aspirations à la liberté par la propagande et les divertissements que nous inocule ce même dispositif dès notre conception. Nous avons raison d'être critique, raison de nous révolter.

Mais cette critique reste souvent impuissante, et le risque est de ricocher dans la déprime. Ce qui à mon avis nous rend plus vulnérables encore à la soumission.

Donc une simple mais effective philosophie de la vie nous invitant à être attentif malgré tout à tout ce qui fait qu'elle vaut la peine d'être vécu, surtout pour les plus jeunes d'entre nous, et même si la lutte peine à payer, ne ma parait pas contre-révolutionnaire.

Je cite donc :

" Je vous suppose, mon cher lecteur, à l’âge de vingt ans et occupé à devenir homme en meublant votre esprit des connaissances qui doivent vous rendre un être utile par l’action du cerveau. Le recteur entre et vous dit : « Je t’apporte trente ans de vie, c’est l’arrêt immuable du destin ; quinze années consécutives doivent être heureuses, et quinze autres malheureuses. Tu as l’option de choisir par quelle moitié tu veux commencer. » Avouez-le, cher lecteur, vous n’aurez pas besoin de longues réflexions pour vous décider, et vous commencerez par les années de peines ;

Eddy Louiss est mort le 30 juin 2015 : chienne de vie

car vous sentirez que l’attente de quinze années délicieuses ne pourra manquer de vous donner la force nécessaire pour supporter les années douloureuses ; et nous pouvons même conjecturer avec assez de vraisemblance que l’attente d’un bonheur assuré répandra une certaine douceur sur la durée des peines.

Charles Pasqua n'est pas éternel. Il est important d'espérer.

Vous avez déjà deviné, j’en suis sûr, la conséquence de ce raisonnement. L’homme sage, croyez-moi, ne saurait jamais être entièrement malheureux ; et j’en crois volontiers mon ami Horace qui dit qu’au contraire, il est toujours heureux : nisi quum pituita molesta est (à moins qu’il ne soit tourmenté par la pituite).

Mais quel est le mortel qui a toujours la pituite ?"

Giacomo Casanova

Pituite = Liquide glaireux, constitué d'un mélange de salive et de sécrétions oesophagiennes, rejeté le matin à jeun à la suite d'un spasme du cardia, par des sujets souffrant d'affections gastriques, notamment de la gastrite alcoolique.