jeudi 2 juillet 2015

Pour ne pas finir pituiteux

Bon, les deux articles précédents ayant été plombants, pour équilibrer un peu nos états de vie, voici un petit pensum de philosophie du quotidien. Bien sûr la vie est parfois cruelle, il y a la maladie, la mort, la vieillesse, Europe 1, entre autres. Bien sûr le dispositif mondial de maintien de l'ordre dominant amène son lot de misère, de guerre, de vitrification de notre environnement, et de domestication généralisée, et la vie qui sourd de chacun de nous ne peut qu'être insatisfaite du peu de cas que nous faisons du cadeau inestimable qu'elle représente pourtant, à moins que, et c'est malheureusement souvent le cas, nous soyons maintenu dans un déni de nos aspirations à la liberté par la propagande et les divertissements que nous inocule ce même dispositif dès notre conception. Nous avons raison d'être critique, raison de nous révolter.

Mais cette critique reste souvent impuissante, et le risque est de ricocher dans la déprime. Ce qui à mon avis nous rend plus vulnérables encore à la soumission.

Donc une simple mais effective philosophie de la vie nous invitant à être attentif malgré tout à tout ce qui fait qu'elle vaut la peine d'être vécu, surtout pour les plus jeunes d'entre nous, et même si la lutte peine à payer, ne ma parait pas contre-révolutionnaire.

Je cite donc :

" Je vous suppose, mon cher lecteur, à l’âge de vingt ans et occupé à devenir homme en meublant votre esprit des connaissances qui doivent vous rendre un être utile par l’action du cerveau. Le recteur entre et vous dit : « Je t’apporte trente ans de vie, c’est l’arrêt immuable du destin ; quinze années consécutives doivent être heureuses, et quinze autres malheureuses. Tu as l’option de choisir par quelle moitié tu veux commencer. » Avouez-le, cher lecteur, vous n’aurez pas besoin de longues réflexions pour vous décider, et vous commencerez par les années de peines ;

Eddy Louiss est mort le 30 juin 2015 : chienne de vie

car vous sentirez que l’attente de quinze années délicieuses ne pourra manquer de vous donner la force nécessaire pour supporter les années douloureuses ; et nous pouvons même conjecturer avec assez de vraisemblance que l’attente d’un bonheur assuré répandra une certaine douceur sur la durée des peines.

Charles Pasqua n'est pas éternel. Il est important d'espérer.

Vous avez déjà deviné, j’en suis sûr, la conséquence de ce raisonnement. L’homme sage, croyez-moi, ne saurait jamais être entièrement malheureux ; et j’en crois volontiers mon ami Horace qui dit qu’au contraire, il est toujours heureux : nisi quum pituita molesta est (à moins qu’il ne soit tourmenté par la pituite).

Mais quel est le mortel qui a toujours la pituite ?"

Giacomo Casanova

Pituite = Liquide glaireux, constitué d'un mélange de salive et de sécrétions oesophagiennes, rejeté le matin à jeun à la suite d'un spasme du cardia, par des sujets souffrant d'affections gastriques, notamment de la gastrite alcoolique.

3 commentaires:

  1. je dirai même plus... "la révolte: c'est la vie"

    c'était pour essayer,
    Ludwig

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  2. je dirai même plus... "la révolte: c'est la vie"

    c'était pour essayer,
    Ludwig

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  3. Salut Ludwig ! Content de te lire ici ! Tu vois ton essai est fructueux, plutôt deux fois qu'une ! "Je dirai même plus..." je suis presque sûr que c'est d'Hergé, mais "la révolte c'est la vie", est-ce que c'est bien de Camus ? Ou Bakounine ? Pas Proudhon je pense, même s'il a beaucoup usé de ce type de prédicat "la propriété c'est le vol", "Dieu c'est le mal"... celle avec le poulet je ne suis pas sûr que ce soit de lui...

    Amitiés.

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