jeudi 28 février 2019

Y a plus de respect

 Et voilà la conséquence de cinquante ans de propagande et de trente ans d'application de cette doctrine démagogique et impie qui nous impose de mettre l'enfant au centre du système éducatif et de proscrire la fessée ! Le tout avec deux papas, deux mamans ou un parent 1 et un parent 2 ! Vous verrez qu'ils finiront tous Gilets Jaunes.

Alain Finkielkraut ! Eric Zemmour ! Luc Ferry ! Monseigneur Barbarin ! Revenez ! Ils sont devenus fous !!!








lundi 25 février 2019

De la chute au relèvement

"He would go at once to a bar and drink off glass after glass as fast as its tutelar genius could mix them."
John Moncure Daniel, à propos d'Edgar Allan Poe.



 Dernier stage de Yamaguchi Sensei en France en 1995. Des uke prestigieux : Alain Tendron, Bernard Palmier, Patrick Benezi, le regretté Pascal Norbelly, Franck Noël, pour ceux que je connais.  Je ne pratiquais pas encore cet art à l'époque. Cette année là j'arpentais les boulevards des manifs une bouteille à la main, en battant les maisons et en trébuchant. Je commençai deux ans plus tard, pressentant que cette pratique pourrait m'être une aide contre l'impitoyable obsession, une porte de sortie hors de l'enfer insoutenable caractérisant les dernières années de ma maladie active.

 Je ne sais si l'aïkido m'aida réellement en soi pour devenir abstinent. Ce que je sais, c'est que cette discipline fut un véritable facteur de bien être et d'équilibre après. Ce dont je me souviens aussi, c'est que j'y subis, avant, parmi les nombreuses humiliations cuisantes de cette jeunesse crucifiée, l'une des blessures les plus douloureuse pour mon orgueil (on a beau être au fond de la déchéance et de la souffrance, on n'en conserve pas moins un orgueil maladif, fusse-t-il négatif - je ne serai pas le plus aimé, je serai le plus destroy - père du déni, l'une de ces forces despotiques qui nous mènent sûrement, sauf miracle - laïc hein, cool ! -, en prison, à l'asile ou au cimetière) : je me fis (gentiment) virer du tatami pour état d'ivresse.

 Quelques semaines après, les évènement de ce temps sont très flous, je me retrouvais en pré-delirium tremens aux urgences de Chamonix, d'où je fus emmené en ambulance à une charmante clinique (qui n'en est plus une aujourd'hui, tout a changé là-bas, le petit coin de campagne montagneuse paradisiaque est transformé en zone pavillonnaire) de la banlieue de Grasse, Alpes-Maritimes, pour m'y sevrer et y apprendre à faire mes premiers pas dans la vie adulte sans faire usage d'alcool. J'y passai le plus beau mois de mars de ma vie. Vie qui n'a rien eu à voir par la suite avec le long hiver du "singe" de Blondin puis de Verneuil, même si ça a été loin d'être facile tous les jours.

 Cela fait vingt et un ans aujourd'hui que gavé de valium et ne tenant pas debout, j'arrivai à ce lieu de cure. Depuis vingt et un ans, aucune molécule d'éthanol n'a pénétré mon sang (que je sache en tout cas).

 Le prof qui m'a viré du tatami, c'est un des uke de Yamaguchi sensei ci-dessus, le plus petit, pris souvent. Je vais le retrouver à Tokyo, au mois d'avril. J'aurais jamais été aussi loin. On va encore chuter et se relever, chuter et se relever et chuter et se relever encore.

Banzaiiii !

vendredi 22 février 2019

La dose de Wrobly : pluviôse 2019 EC

Foujita : retrospective 1913-1968 à la Maison de la Culture du Japon, 101 bis, quai Branly, Paris 15e, du mardi au dimanche. Jusqu'au 16 mars.



  - Vie au Japon : illustré

  J'ignorais que le Japon et la Turquie eussent de telles similitudes, même si celle qui nous occupe ici est inversée, pour ainsi dire en miroir. Je crois malheureusement pour l'amitié entre les peuples que les ressemblances s'arrêtent là, finalement.

"Au Japon, il y a des cabinets japonais et occidentaux, et en général vous trouverez les deux styles dans les toilettes publiques. Si vous utilisez les cabinets de style japonais, accroupissez-vous face à la partie bombée. Beaucoup trouvent les toilettes (toire en japonais - note du blogueur) plus hygiéniques car aucune partie du corps n'est en contact avec le cabinet, et on dit aussi que pour cette fonction physique il est préférable de s'accroupir plutôt que de s'asseoir."

En bon français moyen, vous préférerez peut-être les toilettes de style occidental.

  Et pour remonter en amont du système digestif, ce petit livre très pratique déroule tout l'éventail des délicieux et variés mets que l'on peut déguster sur l'archipel, pour pas cher en plus.


  - Edwin O. Reischauer.- Histoire du Japon et des Japonais 2 : de 1945 à nos jours.

  La suite de frimaire. L'histoire du Japon de 45 aux 90's. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, il y a eu beaucoup de conflits entre extrême gauche et conservateurs, même si le pacifisme reste très ancré suite aux désastreux épisodes nationalistes, militaristes et impérialistes. Avec des paradoxes amusants. Par exemple, les communistes, anti-américains, étaient pour le maintien, au minimum, des réformes de McArthur (il est vrai que c'était la belle époque du keynésianisme), alors que les conservateurs, pro-américains, étaient pour détricoter tout ça pour redonner pleins pouvoirs aux cartels capitalistes. Par contre, il n'est absolument pas question de la catastrophe de Fukushima, j'ai envie de dire, COMME PAR HASARD... 


  - Charles Baudelaire.- Œuvres complètes 2.

  "Poe quitta donc Richmond ; mais lorsqu'il se mit en route, il se plaignit de frissons et de faiblesses. Se sentant toujours assez mal en arrivant à Baltimore, il prit une petite quantité d'alcool pour se remonter. C'était la première fois que cet alcool maudit effleurait ses lèvres depuis plusieurs mois ; mais cela suffit pour réveiller le Diable qui dormait en lui. Une journée de débauche amena une nouvelle attaque du delirium tremens, sa vieille connaissance. Le matin, les hommes de police le ramassèrent par terre, dans un état de stupeur. Comme il était sans argent, sans amis et sans domicile, ils le portèrent à l'hôpital, et c'est dans un de ses lits que mourut l'auteur du Chat noir et d'Eureka, le 7 octobre 1849, à l'âge de tente-sept ans*."
Charles Baudelaire.- Présentation de Révélation magnétique.

Un ami, malheureux.

  Dans la préface de 1856 aux Histoires extraordinaires, Baudelaire, pourtant ancien quarante-huitard, mais qui a découvert Joseph de Maistre quelques années auparavant, déjà certainement aigri par de nombreuses frustrations non sublimées en l'un de ses merveilleux poèmes, émet quelque venin. Quant il s'en prend à la bourgeoisie, aux marchands, à l'Amérique techno-scientiste avide de ce type de progrès, à l'Opinion (en fait par là je traduirais "les éditocrates"), nouveau Dieu jaloux et cruel, de la pseudo-démocratie... on biche chouïa. Mais ce n'est pas sans une certaine réserve, sa haine anti-américaine étant par trop sans nuances, et surtout ses aversions d'atrabilaire virant de suite au réactionnaire. La pseudo-démocratie des Etats-Unis, il l'appelle naturellement "démocratie", et en la raillant acidement il disqualifie par là tout principe égalitaire et libertaire. Pour lui, la passion de la liberté est impie. Il voue aux gémonies George Sand (que nous ne portons évidemment pas dans notre coeur ici non plus, mais pour ses positions ultérieures contre les communards, oh ! la malhounnête !) pour ses manifestes contre la répression religieuse de la sexualité et le terrorisme de la fable de l'Enfer, qu'il semble prendre au pied de la lettre, comme le Diable (bouh !). Le tout sur un de ces tons péremptoire et suffisant : il dit la vérité, puisqu'il vous le dit, c'est lui le génie, non ? Et il embarque le pauvre alcoolique Poe avec lui, comme s'il avait besoin de ça après le véritable enfer, pour le coup, qu'il a dû subir avant sa mort. Il s'en prend aussi à Emile de Girardin (que Bakounine éreintera de manière beaucoup plus juste en 1870 dans l'Empire knouto-germanique et la révolution sociale - à vos œuvres complètes ! -, Baudelaire sera déjà mort depuis trois ans). Pourquoi ? Le bougre est contre la peine de mort, et cherche un moyen, certes un peu ridicule, d'éviter les guerres à venir. Enfin, last but not least, Charlot prétend qu'une société sans aristocratie de race ne peut pas produire du Beau. Bref, le grand poète se la joue, dans cette préface comme ailleurs, adepte du "pape" et du "bourreau". Quel dommage. 

*En fait quarante ans (NDB).

Kito Nabesaburo


ANNONCE SPÉCIALE COPINAGE

On a reçu ça, c'est une amie, et on apprécie l'initiative, on transmet :

Bonjour à toutes et tous,

Dans le cadre du lancement d'une association de Boxe Populaire (poing en l'air) dont je fais partie, nous organisons ce dimanche 24 février à partir de 15h :

- une cantine populaire de soutien (20h, prix libre),
- des démonstrations/initiation de chaque pratique,
- une projection "Rosso Vivo" sur le Rugby populaire à Rome.

C'est pour cela que je viens demander un-e partenaire afin de donner un petit aperçu de ce que l'on fait en aiki et peut être encadrer une initiation.

Je précise que cela se passe dans un squat de Vitry-sur-Seine (231 rue Gabriel Péri , accessible en bus ou RER C) où l'ambiance est très sympathique, nous nous y entraînons régulièrement en essayant d'appliquer au maximum la mixité (de genre et de niveaux), l'accessibilité (gratuits avec du matos sur place) et de nous baser sur le rejet de la compétitivité et du culte de la performance.

Voilou, si quelqu'un.e est disponible, appelez-moi au écrire à la Plèbe qui transmettra.

Des bisous! Audrey😊

mardi 19 février 2019

Les reprises insolites II



 Des femmes qui reprennent des hommes, et le résultat est enthousiasmant. Que dire des originaux ? Nanard, moi, je l'ai toujours bien aimé. Depuis ses reprises du Christ en bois de Couté ou de la Chanson Dada de Tzara, jusqu'à ses derniers albums, en passant par Pouvoirs, Etat d'urgence, etc.. C'est un artiste prolifique et qui n'a jamais retourné sa veste, en tout cas dans son œuvre. Sa vie, je ne la connais pas. Quant aux Pink Floyd, ça a été une grande baffe quand j'ai découvert, petit, musicalement et philosophiquement. Je n'ai lu 1984 que tardivement, mais The Wall m'a envoyé le totalitarisme en pleine poire en passant par les sens, et moi qui ai très mal vécu l'école, dans la peur, l'ennui et la déprime (je suis un garçon fragile), quand mes parents m'ont offert (ou à mon frère, moi j'ai peut-être eu un Bob Dylan) le 45 tours du titre Another Brick in the Wall, j'ai méchamment kiffé. Je crois bien que si je n'étais pas tombé dans le métal un peu après (et difficile de repasser du métal à d'autres musiques plus mainstream quand on est ado), Pink Floyd aurait été un de mes groupes fétiches. J'aime toujours beaucoup, notamment Roger Waters.

vendredi 15 février 2019

L'araignée, encore.


- Le Château de l'araignée d'Akira Kurosawa, 1957.

 Adaptation de Macbeth. En y repensant c'est vrai que Kurosawa a un côté shakespearien, notamment dans ses films de samouraïs dont l'action se déroule au XVIème siècle, l'époque même du grand Willy, où, sur l'archipel extrême oriental, les guerres entre clans et les luttes fratricides de pouvoir sont férocement déchaînées. On retrouve l'ami Toshiro Mifune.


- Ran, du même, 1985.

 La couleur en plus, toujours le XVIème siècle, toujours ces insectes géants de milliers de samouraïs bardés, harnachés et pavoisant d'oriflammes multicolores et géométriques sur leurs chevaux sublimes, chevaux auxquels Kurosawa vouait un amour profond. Beauté du carnage. Là aussi il y a une sorte de lady Macbeth, mais dont la force et la rage prend sa source dans la vengeance. Cela dit un rapide coup d’œil sur une notice du film m'apprend que celui-ci est plutôt inspiré du Roi Lear !

On mesure mal l'influence de Kurosawa sur l'esthétique des révoltes en cours et des révolutions qui viennent. Ici, membre du mouvement des gilets jaunes canal étui clitorido-pénien multicolore longeant ce qui jusqu'au XVIIème siècle français fut le palais royal : le Louvre. Troublantes correspondances.


- La Féline de Jacques Tourneur, 1942.

 La jeunesse du professeur Mc Gonagall ? Une aventure de Catwoman, dont tout adepte de Sacher-Masoch se respectant se rappelle encore tout salivant et fiévreux l'incarnation, cuir et fouet, par Michelle Pfeiffer ?... Je vous laisse l'opportunité de la réponse.
 En tout cas je trouve que ce film est l'image renversée de cet autre, évoqué ici. Si dans Jekyll une brute épaisse profite de son statut de dominant et de la minorité sociale des femmes prolétaires pour maltraiter, violer, terroriser et finalement abattre l'une d'entre elle, ici, c'est le psychiatre imbu de sa personne, de son savoir et de son pouvoir, harceleur et violeur potentiel par chantage à l'enfermement, qui se fait dépecer gentiment par une panthère serbe issue de la thérianthropie. On biche gentiment. 


La rivale n'est malgré tout pas laissée indemne.


Ma dernière actu ciné.

mardi 12 février 2019

vendredi 8 février 2019

Un plagieur bien singulier

"J'aime l'araignée et j'aime l'ortie, parce qu'on les hait... parce que l'ortie est une couleuvre, l'araignée un gueux."
Victor Hugo.



 L’œuf ou la poule ? Les plus anciens d'entre nous se souviennent certainement du générique du dessin animé L'Araignée (Spiderman dans le texte), évoqué déjà ici. Vous l'avez bien dans l'oreille ? Alors écoutez ça :

Charles Mingus.- Boogie Stop Shuffle extrait de « Mingus Ah Um », 1959. Avec très certainement Dany Richmond à la batterie, comme d'hab'.

 Je vous remets la petite rengaine du type en collant quand même :


 Alors, pompé ou pas pompé ? En entendant le Mingus c'est irrésistible, du mal copié, mais du copié, et du collé (le Mingus est évidemment antérieur au cartoon). J'imagine que si un musicien décortiquait vraiment les deux morceaux, il n'y aurait pas grand chose en commun, mais... difficile de ne pas imaginer que le compositeur du générique (début des 60's) ne connaissait pas Mingus . En tout cas, a priori il n'y a pas eu de procès ou d'histoires de droits... Si vous en savez plus...

Mais laissons la dernière note au Ramones :


 Quant à la véritable histoire de l'araignée et de son fix redoutable, il n'y en a qu'une, et c'est ma dernière actu ciné qui me l'a révélée :
 
Gianfranco Mingozzi.- La Taranta, 1961.

Bibliographie :

- Blanc William.- Super-héros, une histoire politique.- Libertalia.
- Dell'Umbria Alèssi.- Tarentella ! Possession et dépossession dans l'ex-royaume de Naples.- L'oeil d'or.
- Mingus Charlie.- Moins qu'un chien.- Parenthèses.
- Belhomme Guillaume.- Jazz en 150 figures.- Du Layeur.

lundi 4 février 2019

Mettons nous à l'hezhe tout en restant respectueux des Nanaï (pas question de se taper une Golde, oh !) !

   "Personne ne contestera que le patriotisme instinctif ou naturel des misérables populations des zones glacées, que la civilisation humaine a à peine effleurées et où la vie matérielle elle-même est si pauvre, ne soit infiniment plus fort ou plus exclusif que le patriotisme d'un Français, d'un Anglais, ou d'un Allemand par exemple. L'Allemand, l'Anglais, le Français peuvent vivre et s'acclimater partout, tandis que l'habitant des régions polaires mourrait bientôt du mal du pays, si on l'en tenait éloigné. Et pourtant quoi de plus misérable et de moins humain que son existence ! Ce qui prouve encore une fois que l'intensité du patriotisme naturel n'est point une preuve d'humanité, mais de bestialité."*
Michel Bakounine.- Aux compagnons de l'Association internationale du Locle et de la Chaux-deFonds, ou Lettres sur le patriotisme (1869).




- Akira Kurosawa.- Dersou Ouzala (1975).


 Ce film m'a rendu dingue ! Je me fais actuellement tous les films d'Akira Kurosawa en complément de mon apprentissage du japonais. J'étais assez fier d'avoir déjà mémorisé un certain nombre de mots et expressions que je n'étais pas sans reconnaître, parfois, dans les dialogues des chefs d’œuvre du grand cinéaste. Je m'apprête encore à de grandes joies linguistiques en lançant ce DVD (je n'ai malheureusement pas de ciné-club dans ma banlieue), et là ! Rien ! Je n'entrave que dalle ! Pas un mot ! Écoutez, ça aurait été du russe ça n'aurait pas été moins de l'hébreu pour moi ! Quelle recul, quelle déception, et que de rudes heures de pratique et d'étude encore avant d'enfin pouvoir maîtriser les rudiments de la langue de Yokozuna Kisenosato !

 Il semble cependant que ce film ait pour thème la décroissance. Ainsi l'on voit l'un de ces indigènes "des zones glacées" qui, perdu avec un officier russe dans un marais gelé à perte de vue, constatant que le soleil se couche et que cela signera leur arrêt de mort s'ils ne trouvent pas une solution, se met à couper frénétiquement avec sa machette et l'aide ahurie du capitaine, de hautes herbes, genre roseaux, à toute vitesse, toujours plus vite avant la nuit, dans le froid et le vent, pour finalement parvenir à construire une cabane à l'aide du trépied du militaire, de cordes et de ce foin miraculeux, cabane, ou plutôt terrier, qui leur sauve la vie en leur permettant de se mettre au chaud. Cet indigène et d'autres sauvent plusieurs fois les russes (le capitaine et ses soldats) de l'irréparable, grâce à leur connaissance de la nature qu'ils habitent, et aux techniques vivrières qu'ils y ont développées. On ne sait pas à quel fin l'officier géographe vient faire des relevés de la taïga, mais on peut s'imaginer que c'est dans le but ultérieur d'y construire une métropole attractive, d'y creuser une mine de cuivre, de métaux rares ou des puits de pétrole, d'y bâtir une centrale nucléaire, un méga centre commercial, un club de vacances, un parc d'attraction, une autoroute, une ligne à grande vitesse, un aéroport ou autres joyaux et joyeusetés de la civilisation humaine. Un manifeste pour tous les zadistes ! Et puis il y a aussi l'amitié qui nait et se fortifie toujours plus entre le misérable bestial et l'humain, ce qui rajoute à la beauté, et à la tristesse du film.

- Akira Kurosawa.- Kagemusha, l'Ombre du guerrier (1980).


 Une fresque historique grandiose et splendide qui aurait mérité d'être vue sur grand écran. Ces armées de seigneurs féodaux japonais du XVème siècle, caparaçonnées, hérissées et pavoisant leurs bannières de couleurs comme d'immenses colonies d'insectes ou de vers flamboyants mus par reptation péristaltique sont éblouissants.
 Cette épopée a une ambiance de fin d'ère, puisque le premier shogun Tokugawa, Ieyasu, (attention divulgâchage !!!), y met un terme de presque trois siècle au féodalisme (la guerre des clans et des seigneurs), en exterminant, entre autres, le clan Takeda (il immolera également quelques papistes à l'occasion), pour instaurer un dictature militaire totalitaire et isolationniste qui, paradoxalement ou pas, amènera le pays à une paix de longue durée.
 Nous regretterons seulement que les producteurs de ce film aient à ce point manqué de finesse dans leurs placements de produits, cela frelate un peu la fête macabre (comparer les premières images de la bande annonce ou la photo ci-dessous avec le logo plus en dessous).



Ma dernière actu ciné.


* Ce n'est pas sympa du tout de ma part de citer ainsi le Camarade Vitamine avec un passage qui ne dépareillerait pas dans le Dictionnaire de la bêtise de Bechtel et Carrière (indispensable), mais c'est la loi des conjonctions inopinées des mondes et des instants qui a fait que je l'ai lu à un moment quasi synchronisé avec celui qui me fit découvrir le film Dersou Ouzala. J'avais déjà évoqué dans une note de lecture sur Bakounine que sa vision des peuples sauvages et du progrès historique était l'un des quelques points de son œuvre avec laquelle je me sentais en désaccord. Pour moi, des hommes et femmes usant de dizaines de mots pour désigner la neige et ses infinies variations, sont certainement moins misérables, moins bestiaux, que d'autres en en employant autant pour dénoter des prostituté(e)s. Et je me demande qui de nos jours, dans la vision et l'endurance quotidiennes des fins des mois et du monde, peut encore croire que la civilisation à la moindre supériorité sur Cro Magnon et les tribus dites primitives. Il est vrai que Bakounine est resté, à l'instar du socialiste autoritaire Charles Marx, un gros d'Hegel as. Cela dit, et exception faite donc de ces quelques discordances, Michel reste pour moi un guide et un ami sans faille.