mardi 14 avril 2020

Correspondances de confinement

   En quelques jours, en confinement, écho, chantant quand bruit on mène, m'a renvoyé des évocations de certaines de mes icônes, ayant fait le modeste et intime mais néanmoins partagé objet de posts de ce blog. En fait d'objets il s'agit d'humains ayant apporté au monde beauté, intelligence et désir de batailler contre l'oppression millénaire et pour une union libre et fraternelle du vivant.

   Pour commencer, rappelez-vous :


   Dans cet articule je partageais mon enthousiasme pour les films d'Akira Kurosawa, notamment à travers L'Ange ivre et Barberousse.


   Eh bien vous pourrez en savoir beaucoup plus sur ces deux films dans cet article.

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   Je vous avais également communiqué mon grand intérêt, tâtonnant vu mes limites intellectuelles, un intérêt peut-être sentimental et teinté d'un romantisme qu'il aurait probablement condamné, pour Walter Benjamin, précisément en l'occurrence pour son ouvrage Sur le concept d'histoire.


   Eh bien j'ai trouvé un certain éclairage sur ce texte-là dans ce texte-ci. Attention, v'là la haute volée philosophique qu'évidemment je ne prétends pas avoir intégralement comprise. 

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   Enfin, vous n'avez certainement pas oublié ce tromboniste, Lawrence Brown, membre de l'orchestre de Duke Ellington, et compositeur du tube Caravane.


   Vous l'avez compris, magie des correspondances, en écoutant au pieu l'album du pianiste sud africain Abdullah Ibrahim qu'un pote m'a prêté, Dream time, j'ai découvert ce titre, en son hommage :

Ça ne ressemble pas du tout à du trombone pourtant. Étonnant, non ?

vendredi 10 avril 2020

Pachamama t'appelle, bro

   J'ai fait hier soir une découverte réjouissante. En prenant les bouquins sur la pile de ma table de nuit, le rythme d'écoulement s'accélérant notablement avec le temps libéré par le copain COVID 19, je suis arrivé hier soir au cadeau de Noël de ma chère belle sœur, merci à elle, la BD Petit traité d'écologie sauvage, que j'avais négligemment placée au dessous des volumes à lire, sans trop savoir de quoi il s'agissait, m'en réservant la surprise pour le moment venu. 


   Je saisis donc le volume, et comme d'habitude, commence à le manipuler sensuellement, le tournant et le retournement, ne laissant aucune illustration ou bribe de texte non caressée. Soudain, mon fils Hadrien, 10 ans, allongé à côté de moi dans le lit, me dit : "Oh ! on dirait les dessins qu'on a vu dans Lundi matin mercredi après-midi...". Il faut dire qu'Hadrien est un contributeur de ce site. Je vérifie, et oui, il a raison, Alessandro Pignocchi a bien publié de roboratifs comics ici, et !

   Je suis scié par cette synchronicité, cette concomitance, et je me penche avec d'autant plus d'attention sur l'ouvrage (j'avoue que je craignais d'avoir à lire une BD d'écologie gentiment réformiste, transition, renouvelable, toujours développement fusse-t-il durable, nous invitant à voter pour les bons...), et je ne suis pas déçu. D'un humour délicieusement absurde et ironique, le livre nous présente un monde ayant basculé dans la vision du monde animiste des indiens jivaros, qui considèrent animaux, plantes et milieux de vies comme des pairs avec qui vivre des liens similaires aux liens humains (quand ceux-ci sont fraternels), plutôt que comme des ressources à exploiter pour produire et accumuler (pour certains). Et le plus drôle, est que les dirigeants de la planète sont tous convertis, et tiennent des discours complètement décalés d'apologie de la décroissance, du nomadisme, de l'agriculture paysanne, vivrière, dans une harmonie de relations égalitaires entre humains, bêtes, plantes, milieux. Du baume, même si, livre fermé, la triste réalité reprend le dessus. Mais aussi un titillement à l'action. Comprenant de nombreuses non actions, évidemment. 

   Cette vidé vous en dira un peu plus :