mercredi 12 juillet 2017

Laissez venir à moi

Quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : "Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ?", il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante : "A quels enfants allons-nous laisser le monde ?"
Jaime Semprun
L’enfant est innocence et oubli, un renouveau et un jeu, une roue qui roule sur elle-même, un premier mouvement, une sainte affirmation.
Friedrich Nietzsche
- Il rêvait la prairie amoureuse, où des houles
Lumineuses, parfums sains, pubescences d'or,
Font leur remuement calme et prennent leur essor !
Arthur Rimbaud
Cui bono ?
Lucius Cassius Longinus Ravilla



   Pendant ce temps là, dans la Silicon Valley, les pédégés de Google et des autres géants high-tech tiennent prudemment leurs propres enfants loin, très loin des écrans...

9 commentaires:

  1. Merci bcp pour cette vidéo que je recherchais.
    Comme je bosse avec des gamins, ça m'intéresse !
    Donc, merci !

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  2. De rien Chroum. J'en avais lu quelque chose dans le Canard de la semaine dernière. Et coïncidence, je l'ai envoyée hier à ma copine, et tout de suite après elle jette un oeil sur le deuxième écran de l'appart', la télé, et là qu'est-ce qu'elle voit au JT : des extraits de ladite vidéo ! Troublantes conjonctions astrales !

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  3. Il est clair qu'il y a une campagne "sortez les mômes de devant les écrans!" depuis une quinzaine. C'est un habitué des radios de sévices public qui vous le confirme. Le pire est qu'elle est certainement nécessaire mais que j'ai bien peur de me demander ce quelle humanité ais-je en commun avec cette belle proportion d'abruti-e-s d'ores et déjà collés à leur tablettes, i-phones ou autres gadgets en permanence.
    Et puisque nous en sommes à citer l'Encyclopédie des Nuisances, il y est mentionné quelque part l'hypothèse que nos gosses (enfin, les vôtres) seront nos propres flics quant à nos gestes quotidien grâce à une éducation bien menée : "Papa, tu fumes encore ! " "Tata, t'as jeté un papier! ", etc...

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    1. Je me reconnais bien dans votre sentiment d'étrangeté face aux hallucinés des flash lumineux et oreillettes bourdonnantes. J'ai même développé une certaine phobie pour les usagers de ces prothèses, une réelle malveillance. Même une jolie fille dans le train, dès qu'elle se colle à sa came masturbatoire estampillée oligarchie mondiale, intérieurement le mantra "débile mentale !" me travaille, m'use. Ni indulgence, ni compassion, ni solidarité humaine, ni bénéfice du doute ou présomption d'innocence de ma part. Je n'en suis pas forcément fier, j'ai développé une sorte de symptôme en miroir du leur, mais qui ne résout rien. Quand certains ont appris à amplifier avec bonne conscience leur haine pour une barbe (bon, ok, il y a les hipsters) ou un bout de tissu, j'en ai développé une certainement aussi aveugle pour les techno-ravis de la crèche.

      Quand à nos gosses, pour le moment c'est moi qui me fait figure de "flic" en réprimant (mais je ne fais pas le poids face à la grande police de la pensée du Capital) les pulsions du mien l'entraînant vers le nouvel opium populaire.

      Mais méfions-nous de nos vieux ! C'est ma propre mère, 74 ans, qui lui a foutu ce poison entre les pattes, avec cet air doucereux, ostentatoirement prudent face aux irruptions colériques que je suis sensé avoir ("à ce qu'il parait", comme disait l'autre ;-)), secrètement ironique vis à vis des "anti-progrès" comme mézigue.

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    2. "je suis sensé avoir" : voilà, à force de branloter une souris toute la journée devant des influx lumineux, je ne sais plus écrire. Et ton correcteur d'orthographe, Ô Google, qu'est-ce qu'il est censé faire ? Réveille-Toi, Toi qui nous délivris du dictionaire et de la mémouare cervikale, C truk 2 naz!

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  4. En tout cas, là on va vers une réelle dégénérescence physique et mentale !
    Je ne crois pas que Debord avait imaginé une société aliénée à ce point.
    Y a pas à dire , le capitalisme a des capacités de nuisances incroyables et illimitées !
    Très fort...

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    1. Ni Debord, ni Orwell, ni même Dante. Mais patientons, les nano et bio-technologies (création des mains de la puissance illimitée d'une classe dominante et de l'emballement de sa machine, pas progrès d'une humanité libre, serait-il même technique) n'ont pas dit leur dernier mot.

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  5. Et malgré leurs efforts, le taux de suicide des adolescents dans la Silicon Valley est bien supérieur à la moyenne nationale.

    Je ne vois guère que le Retour aux forêts sous la forme amérindienne Sois sage et sauvage comme éventuelle porte de sortie, une sorte d'anarcho-primitivisme primesautier, vertigineux et dansant, mais en réalité je rêve tout éveillé.

    D'ailleurs, c'est l'heure de ma sieste.

    Caprines pensées à tous.

    Et mes hommages aux dames, naturellement.

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  6. Quelle rêve riant en tout cas Marquis ! Que les indiens d'Amérique devaient s'amuser et vivre pleinement avant 1492, et Cro-Magnon avant 9000 AEC (nulle ironie, à prendre au pied de la lettre) ! On peut essayer de s'en rapprocher, c'est vrai. Mais sans perdre de vue que leur pouvoir délétère, même s'il nous en impose toujours plus ainsi qu'aux plantes et aux animaux, ne limite, lui, d'aucune frontière la cascade ischémique de sa nécrose purulente du monde vivant.

    Mais vous avez raison, rien qu'une délicieuse sieste ne puisse réparer (pas plus d'ironie ici, 1er degré). On avisera après.

    Hommages à vos dames et bises à vos chèvres, ou le contraire tout dépend si elles sont vindicatives ou pas (vos chèvres).

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