mardi 15 mars 2016

Jouons un peu avec nos martyrs

  Puisque l’église catholique défraye une fois de plus la chronique par les crimes pédophiles de ses prêtres (4% de son effectif mondial éprouve une attirance sexuelle pour les enfants), et ceux de sa hiérarchie qui couvre, étouffe et permet la récidive, jouons un peu avec une grande conscience protestante. Voici les règles, qui n’ont rien à voir avec celles de la Congrégation pour la doctrine de la foi :

  1- Quel crime, l’un des crimes les plus odieux du fanatisme, stigmatise donc ci-dessous cet esprit profondément religieux qu’est le pasteur Hocart, fondateur de l’Eglise protestante libérale de Bruxelles ?
  2- Quel martyr de la liberté de conscience salue-t-il ici, dans le discours inaugural du monument élevé à Bruxelles pour commémorer l’exécution de l’apôtre à découvrir ?

  Tout en ce distrayant (treize ans et demi maximum, c'est le cas de le dire) on pourra donc une fois de plus ici s'instruire notamment en découvrant que la justice papale n’aime pas forcément tous ceux qui laissent venir à eux les petits enfants : indulgente pour les pédophiles, elle n'en est pas moins impitoyable pour les pédagogues pour autant.

  A vos marques camarades !

  " Le monument dont cette foule de participants solennise l’inauguration a un caractère nettement international. Ce qu’il exprime, ce qu’il incorpore dans la pierre et dans le bronze, ce n’est pas la protestation indignée d’un seul pays, mais le soulèvement des consciences libres dans tous les pays civilisés contre l’abominable attentat perpétré à Xxxxxxxxx, le 13 octobre XXXX.


  Ce monument n’est pas l’œuvre d’un seul parti politique, d’une seule opinion philosophique. Au point de vue politique, des libéraux, des progressistes, des socialistes, des anarchistes ; au point de vue philosophique, des libres-penseurs religieux, comme celui qui vous parle, des libres-penseurs anti-religieux, se sont associés cordialement à l’œuvre Xxxxxxxxx Xxxxxx. Certains partagent les idées du noble martyr ; d’autres n’y souscrivent point. Mais tous sont absolument unanimes à flétrir le fanatisme politique et clérical qui a inspiré ce crime odieux : juger un homme sans garanties, le condamner et l’exécuter sans preuves ! Tous s’accordent pour la défense énergique de la liberté de conscience violemment outragée par ce forfait ; tous ont la volonté arrêtée de faire jaillir de cette iniquité la condamnation éclatante de toute intolérance. De même que l’héroïque victime tomba sous les balles en poussant ce cri suprême : Vive l’école moderne ! nous voulons que de l’histoire et de la commémoration de son supplice parte ce cri vainqueur : Vive la liberté ! Vive la lumière ! "

Extrait de la revue Homo (authentique), 15 novembre 1923.

6 commentaires:

  1. Le texte du pur style libre pensée à la naphtaline, l'allusion à l'école moderne et le mois d'octobre (1909, par exemple) me font un peu penser à Francisco Ferrer.
    Il aurait donc un monument à Bruxelles ?

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  2. Wâââh ! dis-donc Jules, tu dégaines plus vite que le personnage qu'on retrouve sur le blog du Tenancier actuellement ! Eh ! Je mets plusieurs jours pour un simple post, moi, sans compter les travaux de recherche, sois sympa !

    Je rigole, bravo, c'est Francisco Ferrer, à Montjuich. Et merci de participer !

    Je commente peu actuellement, ils ont considérablement augmenté ma charge de travail, sans que le salaire suive évidemment. Heureusement qu'en ce moment ça bouge bien ici, et grève une fois par semaine en attendant mieux...

    Abrazos !

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  3. Ok, on va se calmer. Je passais juste devant ton blog, camarade.
    Ceci dit Ferrer à Bruxelles, ça m'a laissé coi.
    Bonne grève jeudi en attendant mieux.

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  4. Je plaisantais Jules, ça me fait au contraire grand plaisir de te lire. Ferrer chez les belges, moi aussi je pensais à une blague. Mais non, a priori, sur le terre-plein central, faisant face au rectorat de l'Université libre de Bruxelles, sculpture en bronze conçue par Auguste Puttemans en hommage au franc-maçon et anarchiste catalan Francisco Ferrer (1859-1909). Le socle en pierre bleue et granit rose, dessiné par l'architecte Adolphe Puissant, intègre diverses inscriptions en bronze, au caractère politique affirmé.

    Le résistant est représenté en pied, nu, tenant un flambeau à bout de bras. Érigée en 1911 place du Samedi, au centre-ville, elle génère une grande polémique quant à sa symbolique. La sculpture est retirée par l'occupant lors de la Première Guerre mondiale, réédifiée ensuite place Sainte-Catherine, après modification des inscriptions originelles, puis déplacée au quai à la Chaux, avant d'être installée, en 1984, à son emplacement actuel.
    La revue Homo, après cette modification des inscriptions précise : "Le discours de James Hocart définit exactement la signification du monument Ferrer, tel qu'il fut accepté par la ville de Bruxelles en 1911. En dénaturant le caractère de ce monument, en effaçant de son socle le nom du martyr de Montjuich, le Conseil communal de Bruxelles a certainement outrepassé son droit.
    Il serait temps de voir ce conseil réparer son erreur et en revenir à la vérité..."

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  5. Son assassinat a donné lieu à une des plus belle émeute parisienne de la belle époque. Émeute durant laquelle le préfet Lépine manqua laisser sa peau.
    Quant au chef du gouvernement espagnol, il fut abattu en représailles quelques temps après par un anarchiste italien alors qu'il prenait les eaux au Pays Basque.

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  6. En ce temps là, y avait du répondant. Je dis pas ça pour Valls et Cazeneuve.

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