"Que l’on conspire contre l’oppression, soit en grand, soit en petit, secrètement ou à découvert, dans cent mille conciliabules ou dans un seul, peu nous importe, pourvu que l’on conspire, et que désormais les remords et les transes accompagnent tous les momens des oppresseurs."
Gracchus Babeuf
Ainsi donc nous avons vécu hier soir le retour à l’apolitisme : éructations testostéronées des deux sexes (comme dans les rangs policiers, les copines font de grands progrès, mais avouons que le couillu reste quand même ultra-majoritaire chez les nuisibles) et épileptiques coups de trompes à complexe micropénien (klaxons). Comme je le disais à ma compagne, pour enterrer la révolte, à tous les coups le gouvernement, aidé en cela par l’Union européenne, qui, pour la paix des affaires et la loi d’airain de l’économie souhaite également pacifier tout pays du cercle d’influence agité du moment, à tous les coups le gouvernement a soudoyé l’équipe d’Allemagne pour qu’elle perde. Et devinez ce que m'apprend ma jeune collègue Wafa à 10 heures ce matin ? La "France" a gagné contre l'"Allemagne" ! Eh, comme politologue je me place un peu là !
Bref, le cycle des manifs en cage et check-points semble s’arrêter. Tant mieux, remarquez, moi, ça me déprimait vraiment. Surtout vu les fêtes des premières. Mardi j’y suis allé quand même (quoi faire d’autre ? aller bosser, un jour de grève ? j’ai du mal à m’y résoudre), j’ai même transité par un rendez-vous donné sur Démosphère pour manifester hors-cage, place de la Sorbonne : point d'insurgé et truffé de flics. Alors j’ai rejoint la Place d’Italie où j’ai pu me faire peloter par un jeunot en uniforme, dommage que je ne sois ni homo ni maso. N’ayant jamais réussi à m’intégrer dans une bande, je le regrette et n’en tire aucune gloriole avec la posture "moi je suis vraiment libre, je n’appartiens à aucun conglomérat", genre dès qu’on est plus de quatre etc., non, je suis trop timide voilà tout : je suis comme un cheveu sur la soupe en AG, ne sait pas où mettre mes mains en piquet, quand et pourquoi parler en réu..., bref, n’ayant jamais réussi malgré mon désir à m’intégrer (sauf bien sûr à mon groupe d’anciens ivrognes, mais c’est autre chose), j’ai varié mes positions dans les manifs, tantôt avec des potes (j'en ai quand même quelques-uns) dans le mini-cortège CNT (peu de différence avec le côté plan-plan - ballons - sono hurlante - slogans étiques habituel ; les ballons en moins) ; tantôt là où la houle nous menait avec une collègue musulmane et cédétiste, je me souviens que c'était un des rares jours très chaud et qu'elle n'a pas voulu boire à ma bouteille, je n'ai pas compris tout de suite, carême oblige, mais ça ne l'a pas empêché d'aller jusqu'au bout, fortiche ! (mais rassurez-vous, cette infâmie, l’appartenance à la CFDT, c’est un hasard pour elle, parce qu’elle a été défendue par ce syndicat jaune dans une boîte, et que par reconnaissance elle a adhéré, mais elle est de toutes les grèves, et on est bien les deux seuls dans ce cas dans mon service) ; bises à toi Nora ;
ou bien encore avec les collègues syndiqués d'un pote aïkidoka et CGT-Air France, qui était aux premières lignes lors du sketch de la chemise ; il m’a d’ailleurs expliqué, et je vous en dirai peut-être plus un jour, que ce sketch était un coup monté de la direction, ils en ont les preuves et attaquent avec en justice... on verra le résultat, c'est le pot de terre contre le pot de fer comme d'hab... Bisous Marcel. Et puis dans la manif de tête, ça c’est quand j’étais tout seul mais que, paradoxalement, je me sentais légion, et là, beaucoup d’émotion, de joie, de sentiment de force, nul maux de pieds, pas plus de sentiment de longueur, et bien sûr également coups de stress et d'adrénaline, et larmes.
ou bien encore avec les collègues syndiqués d'un pote aïkidoka et CGT-Air France, qui était aux premières lignes lors du sketch de la chemise ; il m’a d’ailleurs expliqué, et je vous en dirai peut-être plus un jour, que ce sketch était un coup monté de la direction, ils en ont les preuves et attaquent avec en justice... on verra le résultat, c'est le pot de terre contre le pot de fer comme d'hab... Bisous Marcel. Et puis dans la manif de tête, ça c’est quand j’étais tout seul mais que, paradoxalement, je me sentais légion, et là, beaucoup d’émotion, de joie, de sentiment de force, nul maux de pieds, pas plus de sentiment de longueur, et bien sûr également coups de stress et d'adrénaline, et larmes.
Cet été, je pense que cette intensité insurrectionnelle qui va désormais durer et s’amplifier, va se décentraliser, vers Bure, Nantes, et ailleurs, peut-être même Paris et sa région. Mais désormais, vu le pli fasciste qu’à pris la gestion de tout branle-bas de combat révolutionnaire ou simplement de contestation de l’Etat et du capitalisme, nos rendez-vous devront être codés. Internet, les textos, tout ça, c’est lu en temps réel par la DGSI et les autres barbouzes. Nous pouvons dores et déjà abandonner ces technologies désuètes et polluantes, et devons trouver d'autres moyens de nous transmettre les lieux, jours, horaires... de blocage, de charivari, ou autre. C’est pourquoi vous trouverez ci-dessous l'appel à nos prochaines actions, crypté comme on avait dit. Il faut lire entre les lignes, mais je penses que ce sera clair pour tous ceux qui souffrent et veulent jouir, plèbe des ateliers, des bagnes, des cités etc., qui sont venus à la dernière réunion de chiffrage. Surtout les aminches, ne laissez pas trainer la clé de déchiffrement. Et puis comme c'est l'été, un petit jeu* malgré tout : où, chez qui, sur quel média, le directoire secret insurrectionnel a-t-il été chercher ces phrases supports de notre alphabet ésotérique ?
Voici l'appel :
Bains de gros thé pour grains de beauté sans trop de bengué.
L'enfant qui tête est un souffleur de chair chaude et n'aime pas le chou-fleur de serre chaude.
Si je te donne un sou, me donneras-tu une paire de ciseaux ?
On demande des moustiques domestiques (demi-stock) pour la cure d'azote sur la côte d'azur.
Inceste ou passion de famille, à coups trop tirés.
Esquivons les ecchymoses des esquimaux aux mots exquis.
Avez-vous déjà mis la moëlle de l'épée dans le poêle de l'aimée ?
Parmi nos articles de quincaillerie paresseuse, nous recommandons le robinet qui s'arrête de couler quand on ne l'écoute pas.
L'aspirant habite Javel et moi j'avais l'habite en spirale.
A vous de jouer compagnons ! et on se retrouve sur le terrain !
* Niveau du jeu : facile, voir trop facile, à peine un jeu, à ce point là, comme dans le post précédent.
La solution, pas ma dernière, mais une récente actu ciné.
Il y a des contrepèteries classiques ("l'aspirant habite Javel", par exemple), d'autres qui semblent plutôt provenir du "Rrose Sélavy" de Desnos (dans Corps et bien)), et puis des blagues qui sonnent comme du Alphonse Allais, alors je dirais que ce tissu est issu d'un site du genre Fatrazie.
RépondreSupprimerCorps et biens, pardon ! (comme "la moëlle de l'épée")
RépondreSupprimerMerci George, non seulement tu t'es prêté au jeu, mais tu n'as pas cédé à la facilité d'un vulgaire copier-coller qui t'aurais donné la réponse. Je la mets dans le corps du post. Par contre je n'ai pas trouvé la solution du contrepet ci-dessus, je ne suis pas bien réveillé. Il doit y avoir une histoire de bite, mais laquelle ?
RépondreSupprimerLe copier-coller t'aurait donné la réponse, pardon.
RépondreSupprimer