vendredi 8 novembre 2019

Les artistes sont décevants


Il y a eu la fois où les Parabellum étaient dans leur loge et moi je voulais leur parler, j’ai commencé à me péter l’incruste et le chanteur, Schultz, a appelé la sécurité pour me virer. J’étais dégoûté en sortant de la loge entouré par deux vigiles, du coup je suis monté sur scène pendant le concert et j’ai crié dans le micro que les Parabellum étaient des enculés, tout le monde criait après eux, ils avaient tous l’air d’accord avec moi, quand tu vois un groupe comme Parabellum ki se dit punk, qui chante « Mort aux vaches » et ki dépense du pognon pour la sécurité, c’est se foutre de la gueule du monde !


Quand j’ai su que le guitariste des Bérurier Noir avait formé un groupe ki s’appelait « Traumatisme » et venait chez Emile, j’ai été curieux de le voir jouer, mais ma curiosité était teintée de dégoût. Dès le début du concert il m’a fait une remarque parce que j’avais attaché Lally à mon sac à dos, sachant que dans son groupe il y avait des cracheurs de feu, et je savais que Lally paniquait à la vue du feu. Résultat Lally a pris peur et s’est réfugiée derrière la batterie du squat, en entraînant mon sac à dos et ce con de Laurent me dit : « T’as qu’à lui mettre sur son dos pendant que tu y es ! » d’un air hautain, puis une fois dehors il me dit qu’il a des chiens-loups enfermés dans son camion, sa conversation tournait toujours autour de lui-même, il était décevant. Le contraire du chanteur, François. Lui, après un concert à côté de Lille, était dans son coin tout seul en train de fumer sa clope, et tu pouvais lui parler sans qu’il ne monte sur ses grands chevaux, une personne simple et sympa.


Il y a eu un concert des Dead Kennedys (sans Jello Biaffra, leur ex-chanteur) c’est un super groupe des Etats-Unis, ils étaient venus avec un grand bus pour jouer dans une salle collée à un bar, une fois le concert fini ils sont venus au bar avec le public, ils n’avaient pas la grosse tête, on a fait la fête et on a dansé toute la soirée c’était génial. C’est pas comme François Hadji-Lazaro. Je voulais rentrer au concert des Garçons Bouchers, je lui ai demandé de me faire entrer gratos il a refusé, je lui ai rappelé qu’avant il jouait dans les squats et qu’on avait été son premier public. Mais il m’a répondu que c’était du passé, il est gros comme un éléphant mais il a une petite mémoire. Je l’ai traité de tous les noms, il a rien dit, il a baissé la tête et s’est engouffré dans sa caisse. Il est parti la queue en tire-bouchon entre les jambes.


Extraits de Triste réalité, de Robière, Nazéroued éditions.

5 commentaires:

  1. C'est hélas assez vrai, surtout en ce qui concerne les deux zigs des Bérurier Noir.
    Quant à l'éditeur, il est assez gonflé pour comparer ce livre à celui du tout juste disparu Gilles Bertin. Que n'écrirait-on pas pour vendre...

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  2. Ah ! Où ça ke l'éditeur compare ? Je n'ai pas lu celui de Jacques Bertin. Quant à celui-ci, c'est un pote qui a un peu traîné, ado, dans les bas-fonds de Rouen avec Robière et sa bande, mais pas trop longtemps, il les trouvait trop nihilistes, pas assez politisés, qui me l'a prêté. Sinon, j'aurais même jamais soupçonné son existence. Tu l'avais lu toi ?

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  3. Tu as certainement déjà pris connaissance de cet article.

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  4. Non mais c'est pas mal du tout, cet article. Et je ne connais ni Robière, ni Rouen (avec qui ma propre ville a pourtant quelques affinités depuis l'incendie de Lubrizol).
    Z'ont d'ailleurs là-bas une usine AZF plus grosse que celle qui fut par ici.

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  5. Depuis Robière a franchi la Loire et vit à Marseille.

    Tchô !

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