vendredi 15 avril 2016

Jouons un peu avec l’inventaire de pré bleu

Quelle différence y a-t-il entre :

la raie manta, le diable de mer, la raie douce, le requin babosse, le requin cuivre, le requin des Galapagos, le requin gris, le requin de nuit, le requin taureau, le grand requin blanc, le requin-marteau,


l’aiguillat commun, l’aiguillat cubain, le requin renard à gros yeux, le requin taupe bleu, le requin peau bleue, le wahoo, le marlin voilier, la bonite, le thazard barré, le thazard atlantique, le makaire bécune,


le makaire blanc de l’Atlantique, l’espadon, la lanterne de Kroyer, le baliste cabri, l’aiguille, la castagnole, la carangue, le centrolophe noir, le coryphène, le Cubiceps pauciradiatus, le poisson porc-épic,


la comète saumon, l’anchois, le mérou, le poisson volant, la morue, l’hippocampe, la calicagère blanche, le poisson royal, l’escolier noir, la liche, le triple queue, la baudroie, le poisson-lune, la murène,


le poisson pilote, l’escolier à long nez, le cernier commun, le tassergal, l’otolithe, le tambour rouge, la sériole couronnée, la sériole, le pagre commun, le barracuda, le poisson globe, la tortue caouanne, la tortue verte,


la tortue luth, la tortue imbriquée, la tortue de Kemp, l’albatros à bec jaune, le goéland d’Audoin, le puffin des Baléares, l’albatros à sourcils noirs, le goéland marin, le puffin majeur, le pétrel noir, le puffin gris,


le goéland argenté, la mouette atricille, l’albatros royal, l’albatros à cape blanche, le puffin fulgineux, le fulmar antarctique, le puffin yelkouan, le goéland leucophée, le petit rorqual, le rorqual boréal, le rorqual commun, le dauphin commun, la baleine franche, le globicéphale, la baleine à bosse, la baleine à bec, l’orque, le marsouin commun, le grand cachalot, le dauphin bleu et blanc, le dauphin tacheté de l’Atlantique, le dauphin à long bec, le grand dauphin et la baleine à bec de Cuvier ?

SOLUTION

Eh ! ben dites-donc vous, vous n'êtes pas très joueurs... Enfin, on vous pardonne, on sait que vous passez vos nuits debout, bravo !

Donc je vous apporte la solution : aucune !


Les êtres cités ci-dessus font partie des 145 espèces tuées de façon routinière - et gratuite - lorsqu'on pêche le thon. Imaginez que l'on vous serve une assiette de sushis. Si l'on devait y présenter également tous les animaux qui ont été tués pour que vous puissiez les déguster, votre assiette devrait mesurer un peu plus d'un mètre cinquante de diamètre.


C'est ce qu'on appelle le bycatch (prise accessoire). Cela désigne les créatures marines capturées accidentellement - sauf que ça n'est pas vraiment un "accident", puisque le bycatch a été sciemment intégré aux méthodes de pêche modernes. La pêche actuelle a tendance à avoir recours à de plus en plus de technologie et à de moins en moins de pêcheurs. Cette combinaison entraîne des prises massives accompagnées de quantités énormes de prises accessoires. Prenons les crevettes par exemple. Une opération routinière de chalutage de crevettes rejette par-dessus bord, morts ou agonisants, entre 80 et 90 % des animaux marins ramenés à chaque remontée du chalut. (Une bonne partie de ce bycatch est composé d'espèces menacées.) Les crevettes ne représentent en poids que 2 % de la quantité d'aliments marins consommés dans le monde, mais 33 % du bycatch mondial. Nous n'y pensons guère car nous n'en savons rien. Que se passerait-il si l'étiquetage d'un produit indiquait combien d'animaux ont été tués pour que celui que nous voulons manger se retrouve dans notre assiette ? Eh bien, pour ce qui concerne les crevettes d'Indonésie, par exemple, on pourrait lire sur l'emballage : POUR 500 GRAMMES DE CREVETTES, 13 KILOS D'AUTRES ANIMAUX MARINS ONT ÉTÉ TUÉS ET REJETÉS A LA MER.

Bon, allez, je vous laisse, la DRH intérimaire nous a donné l'après-midi, je dois être le seul resté ici pour blogger. Demain je pars à St-Malo. Nous avons prévu de nous faire un plateau de fruits de mer.

Des extraits et des reformulations du livre de Jonathan Safran Foer : Faut-il manger les animaux ? ont été utilisés pour cet article.

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