Les têtes de gondoles de l'oligarchie semblent ignorer qu'il n'y aura pas d'élections présidentielles, et elles commencent à fourbir leurs armes, leurs crocs et leurs sourires colgate, afin d'être les premiers à servir papa Patron. Début de campagne, reportage.
Sans doute le méfiant Tibère avait-il déjà commencé à se douter qu'il y avait anguille sous roche quand sa belle sœur Antonia (la mère de Germanicus), elle-même alertée par un serviteur de Séjan, l'avertit que celui-ci, grisé par ses succès, projetait de le renverser.
Il n'était que temps de réagir ! Le Préfet du Prétoire avait déjà acquis une telle puissance qu'il était désormais quasi impossible de le renverser par voies légales. Il fallait ruser, opposer à Séjan un Séjan et demi.
Il n'était que temps de réagir ! Le Préfet du Prétoire avait déjà acquis une telle puissance qu'il était désormais quasi impossible de le renverser par voies légales. Il fallait ruser, opposer à Séjan un Séjan et demi.
Ce coquin, pire encore que le tout-puissant Préfet du Prétoire, s'appelait Macron (Nævius Sertorius Macro), un officier ambitieux. Tibère le convoqua à Capri, lui donna des instructions secrètes, puis le renvoya à Rome porteur d'une lettre adressée au Sénat. Dès le lendemain (18 octobre 31) Macron réunit les Sénateurs en séance extraordinaire pour leur lire le message impérial, une lettre incroyablement longue et tarabiscotée.
Séjan, assis au premier rang, écoutait sans méfiance cet écheveau de billevesées. Lui, il croyait naïvement que Tibère allait lui accorder la puissance tribunitienne qui ferait de lui le deuxième personnage de l'Empire. Cette interminable prose, sentencieuse et emphatique, n'était destinée qu'à faire "durer le suspens".
Séjan se trompait lourdement ! La signification complète du message ne se révéla qu'à la dernière phrase : le Préfet du Prétoire était accusé de haute trahison et Tibère ordonnait son arrestation immédiate.
Comme un seul homme, les Sénateurs votèrent la déchéance, la mort et l'exécution immédiate de Séjan et de ses enfants.
L'historien Suétone (qui n'en rate pas une dès qu'il s'agit de narrer des horreurs) prétend que le bourreau, chargé d'exécuter la plus jeune des filles du Préfet déchu, ressentit comme l'ombre d'un scrupule légaliste : la loi romaine n'interdisait-elle pas d'exécuter les jeunes filles vierges ? Le "bonhomme" résolut l'épineux problème à sa façon : Il viola la fillette avant de la tuer !
Extrait de l'excellent blog belge Empereurs romains.
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