mercredi 22 février 2017

De bonnes idées

   Pourtant les idées n'étaient pas mauvaises...
   - construire les villes à la campagne ;
   - que les citadins participent aux travaux des champs ;
   - l'égalité ;
   - la fin du capitalisme ;
   - la fin de la médecine industrielle capitaliste et le retour à une médecine naturelle retrouvée dans les connaissances populaires ancestrales ;
   - récupération et détournement des technologies capitalistes pour les nouvelles activités des hommes libérés...

Vous commencez à deviner ? Hein ? La zone de non droit à défendre (et La Plèbe est un soutien inconditionnel de toutes les zones de non droit à défendre, et de leur prolifération ad libitum) de Notre Dame de Landes ? Bien tenté, mais non. Attendez ! Je n'ai pas dit le meilleur :

   - combustion de tous les billets de banque !

Alors ?... Dites-donc, vous êtes un peu bouchés, non ? Il s'agit du lumineux, rayonnant, merveilleux Kampuchéa démocratique !



   Qu'est-ce qui cloche ? Peut-être à chercher dans la notion d'idéologie, une vision du monde (Welt anschauung), qui se fige, se transforme en dogme (Weltanschauung), qui finit par être complètement le contraire de la réalité, un pur mensonge, soutien d'un pouvoir. Une forme de religion laïque, monde réellement renversé où le vrai est un moment du faux. Qu'on retrouve aussi bien chez les tueurs de masse à la Staline (assassiné par le complot des blouses blanches, je viens de l'apprendre, contrairement à la version officielle, quelques juifs voulant l'empêcher de battre Hitler dans les chiffres du génocide), Pot, Mao, Hitler..., que dans le marigot militant qui, lui, évidemment ne tue pas en ce moment, mais peut prétendre être une expression de la liberté quand tout prouve par ailleurs que des jeux de pouvoir et de propriété régissent l'orga. On pense évidemment à 1984, d'Orwell. D'ailleurs le fait que le parti des khmers rouges s'appelle Angkar m'a troublé : se sont-ils sciemment inspirés de l'Angsoc d'Orwell ?
   Dans les causes possibles de l'horreur déconcertante, il y aussi la brutalité des anciens maîtres, et le réalisateur l'évoque clairement, également. Ce qui est une des raisons de plus qui m'ont fait aimer ce film pénible et tendre. Et qui m'ont incité à le revoir.

5 commentaires:

  1. Ce qui cloche, c'est la différence entre cette ZAD traduite par Zone de "non droit" à défendre et la ZAD, Zone A Défendre, comme à ND des Landes.
    Ce qui cloche est bien l'absence de droits !

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  2. Oui, bien sûr. Vous avez remarqué le subtil retournement du stigmate que j'ai utilisé. Mais on pourrait compléter, pour ND des Landes, par zone de "non droit du plus fort" à défendre, ou zone de "non droit capitaliste" ou "bourgeois" ou "de l'Etat", "des aménageurs", "des multinationales", "des petits seigneurs locaux", "à polluer"... Il faudrait que je réfléchisse à la notion d'un Etat de droit dont les prisons débordent... Tiens, on retrouve l'idéologie (au sens de Marx et des situs, pas au sens d'idéal, de manière de voir, de convictions politiques, d'éthique...) ! Magique !

    Je voudrais préciser tout de même : comme j'utilise beaucoup l'ironie, couplée souvent aussi avec des professions de foi sincères, et que je suis loin d'être un écrivain, je peux peut-être provoquer des compréhensions contraires à mes intentions : je suis personnellement inconditionnellement un partisan de la ZAD de ND des Landes, au sens propre, sans la moindre ironie. J'ai pensé à ce post en revoyant L'Image manquante et en constatant que prises isolément, certaines idées affichées par l'Angkar ressemblaient aux miennes. L'allusion à ND ne m'est venue qu'après à l'esprit, comme exemple d'une pratique de bonnes idées opposées à l'esclavage, au meurtre de masse, à la soldatesque partout, à la torture, à la famine organisée des régimes totalitaires, ou plus démocratiques... Que ces dernières pratiques se parent de quelques principes qui me sont chers, en risquant d'invalider ceux-ci durablement, est sûrement un hasard (sans complotisme aucun, juste une réminiscence de François Béranger).

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  3. Hélas Wrob, la réminiscence entre l'Angsoc (Angleterre socialiste en novlangue) d'Orwell et l'Angkar (organisation en Khmer) est fortuite, involontaire et trèèèès involontairement comique.
    "Qu'est ce qui a mal tourné ?" est une vieille vanne concernant le sujet. Trois fois rien, juste qu'on ne devrait pas laisser le docteur Frankenstein, jouer à bâtir un "homme nouveau".
    L'idéologie, oui, et l'amour du pouvoir et la certitude d'avoir la recette, sans doute.
    Salud !

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  4. L'angkar, c'est l'organisation
    Initialement c'était : Organisation Révolutionnaire.
    Les Kmers n'ont gardé que l'Organisation !
    Révolutionnaire est passé à la trappe !

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  5. Ah ! merci. Ceci explique aussi cela. Pas de révolution, toujours le même système : une race de seigneurs, un peuple d'esclave. Juste un jeu de chaises musicales, et bien sûr une quantité d'oppression atteignant des plateaux, comme après chaque putsch, c'est vieux comme Octave, et même avant, Ninive, Sumer...

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Y a un tour de parole !