Samedi dans le vestiaire, un dentiste et un ostéopathe larmoyaient suite à l'augmentation de la taxe foncière. Le dentiste déplorait qu'il n'y avait plus d'intérêt à acquérir un bien immobilier. L'ostéopathe répliquant que nous autres, professions libérales, ma bonne dame, sommes bien malheureux, le premier concéda que l'impôt, d'accord, mais quand il devient confiscatoire alors non alors ! Je me demandais ce qu'on lui avait confisqué, connaissant sa grande maison sur les hauteurs d'une petite ville voisins vigilants, son châlet à la montagne, et ses bagnoles qui, même si je n'y connais rien, ne semblent pas être de marque Dacia Logan ou Lada Kalina. Ces deux copains sont, au-delà de ça, des types sympas. On trouve de (presque) tout sur un tatami, c'est ça qu'est bien.
Nous sommes pris à la gorge !
Alors hier soir, quand un autre pote, CGT Air France, me demande, devant le dentiste, si je vais à Amiens, je réfléchis une seconde, je réponds "ah ! ouais ! les Goodyear", et je regrette un peu de ne pas avoir prévu, de ne pas m'être organisé. Le dentiste, lui, ne comprend pas de quoi il est question, même quand le syndicaliste parle de neuf mois fermes pour une nuit en pension nourrie logée, et protégée du lynchage, quand il rappelle que les cadres ainsi hébergés ont retiré leur plainte et que seul le procureur de la République s'acharne, et que je lui réponds, dans un ping-pong un peu convenu, "vengeance d'Etat". Et puis ça a bifurqué sur les balcons qui s'écroulent, plus fédérateur.
Alors pour me racheter, même si la CGT n'est pas ma tasse de thé, et que je n'ai pas plus que ça une passion pour les pneus - il me semble quand même que la métaphysique à laquelle je suis le plus souvent revenu dans ma vie m'invite à soutenir des prolos en lutte pour leur survie réprimés avec morgue et cruauté par le Talon de fer -, pour me racheter, donc, je donne ici quelques informations sur ces deux jours de soutien, avec un tract CNT, qui pourrait être le le texte que j'ai trouvé sur le sujet dans la précipitation de l'actualité le moins éloigné de cette mienne métaphysique évoquée plus haut.
Allégorie : les masses poussant pour excréter le vieux monde.
Soutien aux syndicalistes de Goodyear !
Non à la criminalisation du mouvement social !
Le 12 janvier dernier, 8 anciens salariés syndicalistes à la CGT de l'usine Goodyear ont été condamnés à 9 mois de prison ferme dans le cadre de leur lutte contre la fermeture de leur usine. Ayant fait appel de cette décision antisociale, ils sont donc convoqués devant la cour d'appel d'Amiens les 19 et 20 octobre prochain.
À travers ces condamnations des 8 camarades, ce sont l'ensemble des travailleurs et des travailleuses qui sont concerné-es, puisqu'elles s'inscrivent dans un climat où l'État et le patronat usent de tous les moyens pour faire taire toutes formes de contestations et de luttes.
En témoignent les nombreuses répressions et violences policières de ces dernières années :
Le cas de notre camarade Fouad Harjane, condamné à 40 000 euros d'amende pour sa participation à un mouvement anti-CPE, en est un exemple frappant [http://www.cnt-f.org/appel-a-souscription.html]. Des poursuites ont également été engagées à plusieurs reprises contre des personnes venant en aide aux migrant.es, sans parler de la violente répression dont sont victimes les Zadistes partout en France, à commencer par ceux et celles de Notre-Dame-des-Landes mais aussi les condamnations des syndicalistes d'Air France tout comme celles des opposant-es à la loi Travail.
N'en déplaisent aux autorités, collectivement nous réaffirmerons notre solidarité de classe envers l'ensemble des condamné-es du mouvement social et nous continuerons à nous mobiliser contre l'ensemble des lois patronales.
Pour la CNT, la seule condamnation qui tienne c'est celle de la violence des licenciements que subissent les salarié-es, celle de la violence sociale que nous subissons chaque jour.
Les 19 et 20 octobre prochains, la CNT invite l'ensemble des salarié-es à multiplier les initiatives de soutien aux Goodyear, et notamment à user de la grève pour rejoindre massivement la manifestation de soutien qui aura lieu devant le tribunal d'Amiens dès 8h.
La CNT réaffirme sa détermination à combattre la répression à l'encontre du mouvement social, les attaques faites au syndicalisme, et à lutter pour les droits de tou-te-s les travailleur-se-s contre la justice bourgeoise, l'État et le Capital.
LA CNT
Plus d'infos ici
Allégorie : le Prolétariat révolutionnaire terrassant le Capital.
La Plèbe écoute tout le temps :
Jeudi 20 octobre :
Jazzlib' (jazz). Thème de la bi-mensualité : hommage à Jean-Baptiste Frédéric Isidore, baron Thielemans dit Toots Thielemans, mort dernièrement.
Avec lui c'est un pan entier de l'histoire du jazz qui sera revisité.
When, where, how ?
Jazzlib' sur radio libertaire 89,4 FM en RP. Tous les 1er et 3e jeudis de 20:30 à 22:00.
Podcast ou téléchargement MP3, pendant un mois, sur la grille des programmes.
Cliquer sur le lien correspondant à la bonne date
(Jazzlib'/Entre chiens et loups). Attention de bien vérifier que vous
êtes sur le 1er ou/et 3e jeudi, vous avez, en haut à gauche, les
semaines disponibles.
De toutes façons en ce moment, CGT et FO sont les deux syndicats un tant soit peu combatifs et les mecs de la CGT condamnés, il faut les soutenir à fond, s'ils connaissaient l'anarcho-syndicalisme, ils y viendraient sûrement. Moi par exemple je suis à FO car dans mon secteur, ce sont eux qui foutent le plus de bordel !
RépondreSupprimerMalheureusement l'anarcho-syndicalisme reste groupusculaire et gangréné par les scissions à répétition en France. Pour ma part j'ai toujours été dans une forme de schizophrénie, je suis toujours à la traine des syndicats qui bougent un tant soit peu, dans des manifs et des grèves, voir des occupations ponctuelles (même si ces actions brillent de plus en plus par leur impuissance), mais je ne suis jamais parvenu à prendre une carte dans ces boites de permanents co-gestionnaires. Par contre, mais c'est un lieu commun, je suis solidaire de la base qui pratique avec infiniment plus de courage que l'anarcho-syndicaliste frustré que je suis, l'action directe.
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