Imaginons une planète située à proximité d'une étoile ou d'un soleil dont elle reçoit de la chaleur par le rayonnement infrarouge. Cette planète est peuplée de deux espèces de pâquerettes en compétition l'une avec l'autre : d'un côté, des blanches qui réfléchissent la chaleur (comme la glace ou la neige) ; de l'autre, des noires qui l'absorbent. Supposons maintenant que les pâquerettes blanches se reproduisent plus rapidement que les noires et finissent par recouvrir la quasi-totalité de la planète. En toute logique, la réflexion de la chaleur va refroidir la planète, la température va descendre au-dessous d'un niveau critique, et inévitablement entraîner la mort des pâquerettes blanches. Tout cet espace libéré va favoriser le développement des pâquerettes noires, qui, à leur tour, vont se reproduire très vite. Les noires vont tapisser la quasi-totalité de la planète et la réchauffer par absorption de la chaleur. Au bout d'un certain temps, l'élévation de la température va devenir critique, au point de provoquer la mort des noires.
Il est possible de tracer la courbe de croissance de ces deux espèces de pâquerettes, ainsi que la courbe de décroissance de chacune au profit de l'autre. La courbe de température permet également de comprendre le phénomène : lors de la prolifération des blanches, la température descend au-dessous de zéro, par exemple ; elle passe au-dessus de 60°C lorsque les noires se multiplient. Progressivement, une sorte de damier conduisant à la répartition régulière de zones peuplées de pâquerettes blanches et de pâquerettes noires va à la fois réfléchir et absorber la chaleur, créant un équilibre en aboutissant à une température moyenne stable.
Joël de Rosnay.- Je cherche à comprendre.
Sacré damier !
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