On ne la reverra plus la belle Poste de nos vingt ans. Il n'y a plus de postier, mais des managers ou des conseillers financiers. Quant aux facteurs, ils font désormais tout comme en Amérique ! Plus de forain non plus, mais des Mickey et des machins à thème. Plus de villages, mais des mouroirs sans médecins ni dentistes. Plus de paysans, des agro-industriels.
En Macronland Über à laisse, plus de congés payés, forcément, le salariat a été aboli, réalisant le vieux vœu révolutionnaire, fortiches les gars. Et il va nous manquer quelques courses pour pouvoir payer le BlaBlaCar jusqu'à Barcelone, ou bien l'Airbnb à Lisbonne, sans compter que pour s'tailler via Costa à Venise, va falloir que je pédale encore ferme pour livrer un sacré bon guieu de stock de pizzas de chez Bruno. L'avantage c'est que les meilleurs d'entre nous pourront en profiter pour aller se former, fraterniser, combattre au Chiapas, au Rojava, ou en Loire-Atlantique. Hein ? Mais non je parle pas de Saint-Marc-sur-Mer.
Plaisanteries mises à part, même si je ne ris pas, je souris, je pouffe parfois, c'est un vrai délice et un éprouvant exercice d'attention de ne rater aucun des dix gags par minutes qui s'enchaînent sans faiblir dans ces chefs-d’œuvre. Les burlesques américains n'avaient qu'à bien se tenir. Et puis ce charme d'un temps que je n'ai personnellement pas connu, si ce n'est celui où j'ai vu ces films pour la première fois avec mon père (lui, ce qui le faisait péter de rire, le gag de la guêpe, le coup de la guimauve qui tombe et l'incapacité d'Hulot de résister à la pulsion de la retenir, et puis la scène du tennis, et du style peu esthétique mais impitoyable du même grand gaffeur - mais était-ce vraiment du rire, ou juste une franche gaieté de retrouver des scènes attendues ?), comme le fiston l'a fait avec son daron cet été (lui a préféré le facteur au vacancier)...
Mon actu ciné des vacances, dont à propos de laquelle j'avais omis de vous parler.
Vous m'avez fait peur, Wrob.
RépondreSupprimerJ'ai cru que Jacques Tati venait de mourir.
Même passéux crassiste comme je suis, je n'aime pas tout de lui mais profite de l'occase pour le saluer bien bas, une fois de plus.
Cheers !
Merci Jules, je crois me souvenir que vous avez évoqué sa figure récemment dans l'émission, sur la modernité il me semble, à propos de son dernier film, Trafic, et de son échec commercial.
RépondreSupprimerQuelle jolie mémoire vous avez, cher. on va vous bombarder archiviste.
RépondreSupprimerTrafic m'a toujours paru plutôt ennuyeux avec tout mon respect pour le bonhomme.
Merci cher Wrob, pour ce rappel : je m'en vais, dès que possible, revoir les Vacances et, dans la foulée, Mon Oncle - humble monument de poésie psychogéographique.
RépondreSupprimerComme c'est bien résumé : humble monument de poésie psychogéographique. D'autant plus poétique qu'à l'heure du connecté totalitaire, l'urbanisme pas vraiment unitaire mais ultra-moderne pour l'époque du quartier chic, et la maison du neveu doivent paraître délicieusement vieillots, eux aussi, un peu comme les machines du futur du passé de Jules Verne. A revoir pour moi itou !
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