Après celle de Siné il y a quelques mois, je viens d'apprendre la mort de deux dessinateurs de son canard, Puig Rosado et Chimulus.
Puig Rosado n'était pas mon préféré du point de vue dessin et humour, loin de là. Je trouvais ses crobards un peu téléphonés (genre dessin des rois mages qui se bourrent la gueule, mdr !), comme ceux de Siné d'ailleurs, mais en plus gentillets. Ils me passaient presque inaperçus. Mais c'était un fidèle de Bob depuis L'Enragé (autour de 68). Je l'avais vu dans une manif récente, peut-être contre la loi Travaille !, me souviens plus bien, tenir un stand de Siné mensuel avec André Langaney et Catherine Sinet, et dédicacer des dessins. Je crois que peu de gens le remettaient, moi le dernier. Et je m'étais dit à l'époque : "eh ben ! nos ainés, ils sont courageux pour défendre leur bébé dans la rue comme ça, et pas beaucoup aidés, pas un seul jeune et fringant sexagénaire pour leur filer un coup de main !" Je me suis dit aussi que j'avais pris un coup de vieux, que je lisais des journaux de vieux. J'ai assumé.
Le calendrier scolaire pose problème
Quant à Chimulus, dont j'appréciais beaucoup plus l'esprit, son histoire est cocasse, puisqu'il était le fils de... Jacques Faizant, eh oui, l'humoriste faisandé des journaux et magazines de droite bien raide, dont les plus de quarante ans ont pu, quand ils étaient petits pour les moins de cinquante-cinq ans, lire les phylactères (à moins que les dialogues ne figurassent sous le dessin, en légende, à l'ancienne, me souviens plus bien) un peu rances dans les salles d'attente des médecins et autres dentistes. Et bien le petit Chimulus s'était bien émancipé de cet humour de bourgeoisie radicale, et en avait pris le contre-pied. Comme il était fils de..., je me le suis toujours représenté jeune, mais en fait il n'était pas si vieux, 72 ans.
Salut à eux, et aux suivants...
La Plèbe écoute tout le temps :
Lundi soir 7 novembre : Dans l'herbe tendre (chanson française). Thème du mois : les animaux.
Quelle coïncidence !
RépondreSupprimerIl y avait quelque chose à sauver chez Jacques Faizant (dé) :
https://radioherbetendre.blogspot.fr/2016/11/un-titre-de-jacques-faizant.html
Ce Faizant (et ce faisant) ne puait pas autant dans sa jeunesse.
RépondreSupprimerSon roman Au lapin d'Austerlitz, par exemple, regorge de fous-rires potentiels.
Je vous raconterai un jour une de ses histoires…
Chouette ! Vivement !
RépondreSupprimerTiens, après quelques recherches je m'aperçois que non seulement il avait co-publié un bouquin avec Wolinski mais aussi dessiné l'affiche du dernier film de Jean Yanne ! Bizarre.
RépondreSupprimerBref, voici le passage dont je me souviens (sauf que je ne sais plus si c'est bien dans ce roman-là mais sans doute que oui : je ne pense pas en avoir lu d'autres de Faizant). L'intrigue fait un peu penser à Paris au mois d'août, de René Fallet : un employé se retrouve esseulé dans la capitale durant l'été, femme et enfants partis en vacances, lui étant bloqué au boulot.
Il s'éprend d'une mistonne et l'invite au cinéma. La salle est assez pleine, ils sont assis côte à côte, et sur le siège à côté de la fille est assis un inconnu.
Catastrophe ! qui se pointe dans la salle et aperçoit notre employé ? ses voisins de palier à la retraite, la daronne ne manquant pas de poser un regard appuyé sur la mistonne…
Sans se démonter nullement, l'employé se lève pour les saluer et leur présente sa voisine, "Madame Untel" (ce qui fait briller d'aise cancanière les yeux de la daronne), puis aussitôt désigne l'inconnu assis à côté : "… et son mari, Monsieur Untel !" Pris au dépourvu, ne pigeant rien, celui-ci se lève et salue à son tour, et les retraités battent en retraite.
J'avais bien rigolé en lisant ça…
Oui, elle est mignonne. J'ai lu le Fallet il y a longtemps, peu de souvenirs, si ce n'est l'espoir de rencontrer une belle au mois d'août, espoir déçu comme tous ceux qu'ont éveillé en moi la littérature.
RépondreSupprimerPour Faizant, peut-être qu'il n'était pas de droite finalement, en tout cas pas plus que le plombier employé à réparer la tuyauterie des locaux du Figaro, faut bien manger...
Il est des hommes de droite, non seulement doués d'esprit mais d'une éthique irréprochable. C'est peu fréquent mais ça existe.
RépondreSupprimerOn trouve beaucoup plus facilement nombre de salauds "à gauche".
Faizant était définitivement de droite, mais nettement plus sympathique dans sa jeunesse que par la suite. Il n'est certes pas le seul dans ce cas (cf. Léo Malet ou Claude Autant-Lara, par exemple)…
RépondreSupprimerDroitier contrarié, gaucher contrariant, reste à savoir qui, des ambidextres ou des manchots, témoigne le plus de probité durable .
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