vendredi 4 décembre 2015

Mais où est la sainte Russie ?

A propos de ma dernière actu ciné, je voudrais commencer par faire un appel aux érudits qui lisent ce blog, et je sais qu'il y en a. Je recherche un poème, où un vieux bonhomme se plaint en leitmotiv, à chaque fin de strophe, de la disparition de "la sainte Russie". Je voulais le mettre en illustration pour cet articule, je pensais que c'était de Bernard Dimey (ce n'est pas un poème que j'ai lu, mais entendu, avec un fond musical je crois, comme pour beaucoup de poèmes de Dimey), mais je n'ai pas réussi à le retrouver sur le net...

C'est un film étrange et envoûtant. En gros c'est la visite d'un musée, celui de l'Ermitage à Petersbourg, où je ne risque pas d'aller de si tôt, j'ai déjà du mal à prendre le Transilien pour me rendre au Louvre ou à Orsay. On est conduit par un homme-caméra, qui filme en plan subjectif, qui est invisible aux personnages et au spectateur, mais pas à notre deuxième guide, l'écrivain français Astolphe de Custine, un peu méphistophélique malgré son catholicisme agressif, que je ne connaissais pas, mais qui naquit en pleine révolution française et mourut sous Badinguet. Il déambule dans chaque pièce du musée, suivi de l'oeil-caméra, et à chaque passage spatial correspond un passage temporel de l'Histoire russe (jusqu'à nos jours). Outre l'aperçu de la magnificence des lieux, qui témoignent de la Russie des siècles passés, et des collections, qui résument, à la louche, 2000 ans d'art européen, on y croise de nombreux personnages illustres : Pierre le Grand (qui fit construire cette ville sur des marais dans le but d'en faire une grande cité européenne), Catherine II, une gourgandine en poste peu avant et pendant la révolution française, Nicolas, II également, Pouchkine... Cela fait écho : Guerre et Paix, Michel Strogoff, la mise en abyme de Fedora de Billy Wilder et autres films mettant en scène la russie tsariste... Et chez "l'oeil", une nostalgie de ces époques se fait jour. Avec une certaine tristesse. Et un grand froid, partagé par les deux guides, face au souvenir, de la Convention chez Astolphe, des 80 ans de Convention russe chez l'oeil. Si nous sommes d'accord pour condamner absolument ces régimes assassins ayant trahi les révolutions qu'ils prétendaient servir, nous aurions aimé aussi plus de nuances sur la vie sous les tsars. Hors des flonflons et du luxe, c'était la misère et la tyrannie, mais cela, on ne le voit pas.

Une prouesse technique : le film n'est qu'un unique plan séquence.

De 0.39 à 0.44, non, non, vous n'êtes pas au Vatican ! Où l'on voit que le musée de l'Ermitage résume l'Histoire de l'art de toute l'Europe. Ici, malheureusement, bande annonce en anglais.


Nous venons de quitter un grand bal, alors passons à un plus petit (entre parenthèse, en suivant ce lien vous découvrirez l'émission qui fut à l'origine de mon inspiration pour créer le nom de ce blog), un petit bal découvert ici, et qui m'a tellement plu que j'ai cherché alors à le réécouter, à trouver les paroles, et que je le chantais ensuite comme berceuse à mon fils. Ce petit bal est ici chanté, réjouissante trouvaille, par une jeune jazzwomen qui promet. Bien agréable, même si Bourvil reste un must. Elle a repris aussi, entre autres, Madame rêve de Bashung : et c'est bien.

Virginie Teychené

Voilà, après cet intermède culturel, il ne me reste plus à vous souhaiter, un bon week-end et, dimanche, une bonne petite poire régionale, puisqu'aussi bien nous sommes aujourd'hui, en France, libres et en démocratie.

5 commentaires:

  1. Quitte à passer pour un érudit d'occase (m'enfin est-ce que je t'insulte moi ?) l'ode à la Sainte Russie disparue m'évoque un poème de Sergueï Essenine, le pote à Isadora Duncan, dont je n'arrive plus à me rappeler le titre.
    Mais doit il en avoir d'autres.
    Dis donc, après les carlistes, les cosaques... t'es en forme, Wrob
    Salud !

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  2. Merci Jules, mais c'est pas ça. C'est bizarre alors, j'ai l'impression que ce texte est assez célèbre pour les amateurs de chanson française non crétinisante comme nous autres et George, mais c'est comme si j'avais rêvé : elle n'existe pas sur le net, et mes puits de sciences de lecteurs (;-)) ne semblent pas pouvoir m'aider non plus... Etrange sensation d'irréalité.
    Pour mes articles récents, prépare-toi à un crescendo dans l'évocation de thèmes improbables ici : bientôt le Carmel !

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  3. J'ai été trop vite. Essénine adapté en français, c'était trop beau pour être vrai.
    Peut-être une réponse se trouve-t-elle sur le site : http://stengazeta.over-blog.com/.
    C'est un Ermitage de la chanson russe.

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  4. Merci Jules, j'irai voir. En ne trouvant pas chez Dimey je me suis dit c'est peut-être chez Vian, et j'ai trouvé celle-ci, mais ce n'est pas celle que je cherche...

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  5. Higelin en fit une chouette reprise à ses débuts.

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