lundi 7 novembre 2016

Techniquement si simple

Vous aimez les gros dégueulasses, vous serez ravi par celui-ci, entre Ponce Pilate rondouillard et jouisseur, Eichmann aux doigts graisseux et lèvres gourmandes. 

   J'ai vu aussi Afrique 50 et revu Avoir 20 ans dans les Aurès. Ce dernier film m'a encore plus fait mal que la première fois. Certainement parce que j'attendais les scènes pénibles, que je connaissais. Peut-être aussi parce que les résonances avec le racisme ambiant, les conséquences du colonialisme et des guerres impérialistes (le monde blanc rigole, les nouveaux, c'est bizarre, sont pire que les anciens ; c'est sûrement un hasard), les persistants pillages des ressources et exploitations des hommes sous d'autres formes, et un pessimisme que le printemps arabe avait peut-être mis en veille lors de mon premier visionnage, se sont amplifiées depuis.

Des films qui devraient passer aux heures de grand audimat.

   Quant à René Vautier, même s'il émargeait à un parti soutien du totalitarisme scythe de l'époque, auteur des mêmes exactions que celles dénoncées dans ses films, et gardien d'une idéologie de caserne,  son oeuvre est celle d'un juste, et sa vie a prouvé, comme celle de nombreuses personnes abusées un jour ou l'autre, aveuglées par un désir de grand frère apte à réaliser l'idéal auquel elles croient, et s'installant malgré elles dans le déni du retournement de tout pouvoir contre cet idéal ; sa vie a prouvé, donc, qu'il était un courageux résistant à l'oppression. Après tout, que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre.

Ma dernière actu ciné.

4 commentaires:

  1. J'ai aussi revu : Avoir vingt ans dans les Aurès...
    Et j'ai eu envie de relire le bouquin de François Maspéro, L'honneur de St Arnaud. Je te laisse le découvrir pour le lire : c'est ce qui permet de bien comprendre tout ce qui s'est passé après 1830, en Algérie...

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  2. Ton KIKI, trop fort, me rappelle ce film : Un spécialiste, portrait d'un criminel moderne,réalisé en 1998 par Eyal Sivan et Rony Brauman (de MSF) sur le procès Eichmann à Jérusalem ...

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  3. Merci pour ces bons plans CHROUM ! Maspéro, Brauman (contrairement à son collègue porteur de sacs de riz) sont des noms qui me sont plutôt sympathique, et dès que j'ai l'occas', je lis le livre et visionne le film.
    A propos d'Adolf à Jérusalem, j'ai bien aimé le film Hannah Arendt de Margarethe von Trotta (qui a aussi participé à l'adaptation que me conseillait Jules de Die verlorene Ehre der Katharina Blum). La notion de "banalité du mal", à l'oeuvre dans Techniquement si simple aussi, y est rappelée. Je n'ai en revanche pas lu les textes d'Arendt sur ce sujet, mais ils doivent valoir le coup.

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  4. Ah ouais, ce film montre bien la manière quasi "physique" de la pensée d'Hannah Arendt ! Le corps en pensée !

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