mercredi 14 décembre 2016

Rayonnement de la langue française


     Bon, Wroblewski a beau jouer les fiers-à-bras, il ne s'en est pas moins soumis au salariat il y a beau temps, et ne s'en est jamais échappé depuis. Et à l'heure où la sainte période de réconciliation et d'agapes nationales, chrétiennes, commerciales et viandardes approche, où expulsions de roms, migrants et autres pauvres ou activistes en leurs bidonvilles ou squatts sont déjà là, comme les bons sentiments et les particules fines, à cette heure bénite, donc, au chagrin, c'est les cadences infernales. Il faut payer Engie et Bouygues, Carrefour, Veolia et Microsoft avant la fin de l'année (avec l'argent dit public, bien entendu), alors "on" met la pression. Certes, il pourrait se dire que, de temps en temps, il fait aussi des virements pour des étudiants fauchés, le Wrobly, c'est social. Mais n'est-ce pas de la bonne conscience à bon marché ? Est-ce suffisant pour ne pas se sentir limite atteint de pharisaïsme de juger méprisables ces ravis du vitrifiage du monde qui veulent des empois à Europacity, à l'aéroport de NDDL, au Center Parc de Roybon, voir dans la maison poulaga, la publicité, l'armement, le nucléaire, la totomobile, le journalisme, les banques, les quartiers d'affaire, l'économie numérique, l'économie tout court... (ad libitum ou nauseam, au choix), des empois, quoi, même si la plupart de ceux qui ouvrent leur gueule pour ces empois, en ont déjà un, et qu'on ne les retrouve que rarement à nettoyer la merde des touristes, à temps partiel discontinu. Et puis, avoir pour dieux Durrutti, Makhno, Jacob, les communards les plus risque-tout, Bakounine..., et se voir obligé de fanfaronner devant un petit chef en sachant pertinemment que chaque matin on continuera de courber l'échine au moment de la sonnerie du réveil, parce que, il fait quand même froid dehors, ils doivent sacrément cailler, les insoumis, les zadistes et les damnés... A la personne qui en d'autres temps et d'autres contrées eut frôlé la jambisation, qui lui demandait d'accélérer la cadence, Wrob a juste répondu que c'était impossible, qu'il était à bloc, et qu'elle n'avait plus comme solution que d'aller demander à la présidence de mettre en branle une procédure de licenciement à son égard. Il joue les bravaches, le petit employé, pourtant il boit le calice jusqu'à la lie. Il a trop dû prendre la révolution pour un roman populaire. Alors qu'elle n'est pas un dîner de gala, comme disait un célèbre contre-révolutionnaire (et comme me le confirmait hier encore un ami révolutionnaire syrien), adepte concurrencé de la conservation de l'ancien régime d'oppression : domination, exploitation, aliénation, et, petite touche post-moderne, destruction irréversible de la planète et de la vie qui y grouillait.


     Pourtant, il est des raisons de se réjouir malgré tout, et de communier un peu avec la joie de galerie marchande et de diesel qui va illuminer une fois de plus notre solstice d'hiver et nos coeurs d'enfants emerveillés, et voici pourquoi.


Le saviez-vous ? 

     Malgré qu'il fasse partie de la famille des travailleurs, et donc qu'il soit limite taxable d'intelligence avec l'ennemi de classe, Wroblewski a grêvé quelquefois, grevé aussi, perruqué et pratiqué plus souvent qu'à son tour le "go canny" (à son niveau, bien sûr, de catégorie C). Eh ! bien cette expression, le "go canny", le pote Pouget l'a détrônée de son usage anglo-saxon, pour la remplacer par son équivalent bien de chez nous, employé depuis outre-Manche et Atlantique, au grand dam des rebelles au travail amoureux de la langue de Shakespeare de là-bas. Cocorico !* Inversement, les partisans du Capital, de la bourgeoisie et du travail bien fait du pays de Jean-François Copé se désolent que ce vocable de souche gauloise désignant une action de terrorisme cosmopolite se soit répandu aux pays de Wall Street et de la City.    

     Si le père Peinard savait qu'il a contribué au rayonnement de la langue française et à sa résistance face au suprématisme globish !!! Ne parlons plus de la langue de Voltaire, cet acariâtre à la Philippe Val (la comparaison s'arrête à l'acâriatreté, évidemment, il n'est pas question de talent d'écriture ou de pensée, arrêtez de me faire rire vous allez rouvrir ma fissure) pour désigner notre belle langue de Rabelais, mais évoquons désormais la langue de Pouget !

     J'ai dit !

     

* Il s'agit bien sûr d'une plaisanterie. A la Plèbe, et l'ensemble du comité de rédaction ne me contredira pas sur ce point, nous avons toujours répandu consciencieusement notre lisier le plus acide sur toute forme de patriotisme, nationalisme, chauvinisme et autre xénophobie.

6 commentaires:

  1. J'ai rien pigé, Wrob ! Ce s'rait-y qu' t'as tes nerfs ?

    Et le contre-révolutionnaire qui causait du dîner de Gala, c'est-y Dali ou bien Éluard ?

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  2. Le fichier de ta vidéo est corrompu, comme nos âmes noires de pécheurs impénitents, je ne peux donc pas la visionner.

    Les nerfs, non, pas tant que ça, l'écriture par longs jets chauds, l'aïkido, la méditation, les groupes de parole et une certaine spiritualité personnelle m'apaisent en général assez bien.

    Tu n'as rien compris ? Je vais essayer de te donner quelques clés, même si je ne pensais pas dispenser ici de message codé, crypté, ou chiffré. Cependant je concède que mon style est un peu chargé et au fil des associations d'idées et des humeurs, ce qui peut être un peu lourd pour le lecteur, et je m'en excuse auprès de lui.

    Le contre-révolutionnaire, c'est Mao, il me semble, à vérifier.

    Et le propos global du post, outre que j'en ai marre de bosser et que je ressens une certaine schizophrénie en accomplissant cette activité aliénante, est le suivant :

    Le mot français "s." (pas folle la guêpe, pas envie de voir débarquer le RAID à 4 heures du matin alors que je vais avoir quelques jours de congés pour enfin pouvoir faire le loir, il va falloir réfléchir...), a remplacé dans le monde anglo-saxon l'expression "go canny", et cela grâce à une petite brochure d'Emile Pouget bien connue des spécialistes. D'où le cocorico !, évidemment ironique, je ne suis pas patriote. J'ai appris l'anecdote de ce succès francophone involontaire de Pouget il y a peu, c'est pourquoi je vous l'ai partagée faute de mieux.

    J'espère avoir clarifié les choses :-).

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  3. Oui, Wrob, c'est bien Mao, comme "le pouvoir au bout du fusil" ou " l'étincelle qui fout le feu à la plaine".
    Allez, une dernière pour la route :
    "La bombe atomique est un tigre en papier dont les réactionnaires américains se servent pour effrayer les gens. Elle a l'air terrible mais elle ne l'est pas : c'est le peuple qui décide de l'issue d'une guerre, et non une ou deux armes nouvelles."
    Du côté d'Hiroshima, on en rigole encore...

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  4. Elle est de Tsetoung aussi celle-là ? Ho ! ho ! (je rigole là, rien à voir avec Chih Minh). C'est en se bidonnant comme ça qu'on regrette la disparition de tous ces grands humoristes. Il nous reste bien Fidel Castro, mais je me suis laissé dire que sa santé était chancelante ces derniers temps...

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  5. Ah, désolé, j'aurais évidemment dû faire le rapprochement avec le fameux crochet, car Pouget, ça botte un max !
    Mais comme tu as mis en illus' Le Père Peinard, je n'ai pas songé à ladite brochure…

    L'émission à laquelle je tentais de renvoyer est celle-ci.

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  6. Donc tu avais bien sûr identifié l'humoriste en question, je me disais bien aussi. C'est vrai que, pour utiliser une expression espagnole (équivalente à notre locution "mettre les pieds dans le plat"), j'ai un peu mis les sabots au Tage en critiquant le Grand Timonier.

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Y a un tour de parole !