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lundi 22 juillet 2019

Quand Jojo rencontre Assa

Et qu’il faut pour que ça s’arrête
Qu’on soit des milliers dans la rue
Français, immigrés, tous unis
Pour que les flics s’en relèvent plus

Dominique Grange

Que faites-vous ? Vous marchez. Vous allez en avant. Vous dotez le ciel [...] d'on ne sait quel rayon macabre. Vous créez un frisson nouveau.
Victor Hugo

   Comme l'année dernière, promenade estivale au bord de l'Oise. Festive, joyeuse, malgré les assassinés, torturés à mort, mutilés qui nous accompagnaient. Et puis cette année il y avait du nouveau : en plus des soutiens, familles et amis issus des quartiers populaires, de Beaumont-sur-Oise notamment, et des militants habituels, il y avait du gilet jaune ! Détermination, désir de fraterniser pour continuer la lutte et en finir avec ces bandes armées répandant la terreur dans le but d'étouffer, d'étrangler toute rébellion, et de stigmatiser auprès de nous, les téléspectateurs, ces catégories de sous-hommes / repoussoirs / boucs émissaires / dangereuse menace (population des cités, gens du voyage, roms...), dont des enfants sont régulièrement, j'allais dire rituellement, et impunément rayés de la carte (sans compter ceux qui croupissent en prison). Pour justifier ses actes controversés, au sujet desquels la Justice n'userait pas de l'impartialité à laquelle nous pourrions nous attendre, mais ferait preuve au contraire d'une certaine prévention, plutôt favorable en l'occurrence selon certains témoignages, la police et ses médias ruinent régulièrement la réputation des habitants des banlieues. Et, cercle vicieux, plus la répression, le harcèlement, la hogra... sont féroces, leurs aspects les plus insupportables étant soigneusement cachés ou minimisés, plus nous, les bonnes gens des centres villes, des banlieues pavillonnaires ou d'immeubles moins délabrés que ceux des grands ensembles, prenons nos distances avec les damnés, souvent en les jugeant tels que nos maîtres nous somment de les juger. Cela invalide la possibilité de toute rencontre, de toute fraternisation. Aujourd'hui, les pauvres non discriminés de par leur couleur, leur religion, leur origine étrangère, leur mode de vie nomade..., se sont aperçus qu'ils sont aussi méprisés que les autres par la bourgeoisie, sa police et sa justice, pour peu qu'ils ne restent pas tranquilles devant leurs télés à communier dans le pharisaïsme national anti-ghettos. Ils se sont levés, ils sont venus, ils ont vu, les yeux, les dents, les mains ont volé. Puissions-nous ne plus nous séparer et continuer de lutter ensemble !



On s'est pris une sacrée saucée. Mère Nature a ainsi souhaité baptiser cette nouvelle alliance tee-shirts noirs / chasubles fluorescentes.




Collègue !


Il suffit de passer le pont.

Des évidences ont été exprimées.

Pas d'infanterie, sauf à la gare quelques bleus. En revanche un barbouze pointait les prochaines victimes.







Assa alors !

lundi 5 décembre 2016

Etat d'urgence

« L’agitation est dans nos rues. Dans nos universités les étudiants s’ameutent. Les communistes veulent détruire notre pays. La Russie nous menace. La République est en danger, de l’intérieur et de l’extérieur. Il nous faut la Loi et l’Ordre pour survivre. »
Adolf Hitler




Ma dernière actu ciné.

mardi 18 octobre 2016

Le 19 à Amiens

      Samedi dans le vestiaire, un dentiste et un ostéopathe larmoyaient suite à l'augmentation de la taxe foncière. Le dentiste déplorait qu'il n'y avait plus d'intérêt à acquérir un bien immobilier. L'ostéopathe répliquant que nous autres, professions libérales, ma bonne dame, sommes bien malheureux, le premier concéda que l'impôt, d'accord, mais quand il devient confiscatoire alors non alors ! Je me demandais ce qu'on lui avait confisqué, connaissant sa grande maison sur les hauteurs d'une petite ville voisins vigilants, son châlet à la montagne, et ses bagnoles qui, même si je n'y connais rien, ne semblent pas être de marque Dacia Logan ou Lada Kalina. Ces deux copains sont, au-delà de ça, des types sympas. On trouve de (presque) tout sur un tatami, c'est ça qu'est bien.

 Nous sommes pris à la gorge !

     Alors hier soir, quand un autre pote, CGT Air France, me demande, devant le dentiste, si je vais à Amiens, je réfléchis une seconde, je réponds "ah ! ouais ! les Goodyear", et je regrette un peu de ne pas avoir prévu, de ne pas m'être organisé. Le dentiste, lui, ne comprend pas de quoi il est question, même quand le syndicaliste parle de neuf mois fermes pour une nuit en pension nourrie logée, et protégée du lynchage, quand il rappelle que les cadres ainsi hébergés ont retiré leur plainte et que seul le procureur de la République s'acharne, et que je lui réponds, dans un ping-pong un peu convenu, "vengeance d'Etat". Et puis ça a bifurqué sur les balcons qui s'écroulent, plus fédérateur.


     Alors pour me racheter, même si la CGT n'est pas ma tasse de thé, et que je n'ai pas plus que ça une passion pour les pneus - il me semble quand même que la métaphysique à laquelle je suis le plus souvent revenu dans ma vie m'invite à soutenir des prolos en lutte pour leur survie réprimés avec morgue et cruauté par le Talon de fer -, pour me racheter, donc, je donne ici quelques informations sur ces deux jours de soutien, avec un tract CNT, qui pourrait être le le texte que j'ai trouvé sur le sujet dans la précipitation de l'actualité le moins éloigné de cette mienne métaphysique évoquée plus haut.

Allégorie : les masses poussant pour excréter le vieux monde.

Soutien aux syndicalistes de Goodyear !
Non à la criminalisation du mouvement social !

Le 12 janvier dernier, 8 anciens salariés syndicalistes à la CGT de l'usine Goodyear ont été condamnés à 9 mois de prison ferme dans le cadre de leur lutte contre la fermeture de leur usine. Ayant fait appel de cette décision antisociale, ils sont donc convoqués devant la cour d'appel d'Amiens les 19 et 20 octobre prochain.

À travers ces condamnations des 8 camarades, ce sont l'ensemble des travailleurs et des travailleuses qui sont concerné-es, puisqu'elles s'inscrivent dans un climat où l'État et le patronat usent de tous les moyens pour faire taire toutes formes de contestations et de luttes.

En témoignent les nombreuses répressions et violences policières de ces dernières années :

Le cas de notre camarade Fouad Harjane, condamné à 40 000 euros d'amende pour sa participation à un mouvement anti-CPE, en est un exemple frappant [http://www.cnt-f.org/appel-a-souscription.html]. Des poursuites ont également été engagées à plusieurs reprises contre des personnes venant en aide aux migrant.es, sans parler de la violente répression dont sont victimes les Zadistes partout en France, à commencer par ceux et celles de Notre-Dame-des-Landes mais aussi les condamnations des syndicalistes d'Air France tout comme celles des opposant-es à la loi Travail.

N'en déplaisent aux autorités, collectivement nous réaffirmerons notre solidarité de classe envers l'ensemble des condamné-es du mouvement social et nous continuerons à nous mobiliser contre l'ensemble des lois patronales.

Pour la CNT, la seule condamnation qui tienne c'est celle de la violence des licenciements que subissent les salarié-es, celle de la violence sociale que nous subissons chaque jour.

Les 19 et 20 octobre prochains, la CNT invite l'ensemble des salarié-es à multiplier les initiatives de soutien aux Goodyear, et notamment à user de la grève pour rejoindre massivement la manifestation de soutien qui aura lieu devant le tribunal d'Amiens dès 8h.

La CNT réaffirme sa détermination à combattre la répression à l'encontre du mouvement social, les attaques faites au syndicalisme, et à lutter pour les droits de tou-te-s les travailleur-se-s contre la justice bourgeoise, l'État et le Capital.

LA CNT

Plus d'infos ici
Allégorie : le Prolétariat révolutionnaire terrassant le Capital.

La Plèbe écoute tout le temps :
Jeudi 20 octobre : Jazzlib' (jazz). Thème de la bi-mensualité : hommage à Jean-Baptiste Frédéric Isidore, baron Thielemans dit Toots Thielemans, mort dernièrement. Avec lui c'est un pan entier de l'histoire du jazz qui sera revisité.
When, where, how ?
Jazzlib' sur radio libertaire 89,4 FM en RP. Tous les 1er et 3e jeudis de 20:30 à 22:00.
Podcast ou téléchargement MP3, pendant un mois, sur la grille des programmes.
Cliquer sur le lien correspondant à la bonne date (Jazzlib'/Entre chiens et loups). Attention de bien vérifier que vous êtes sur le 1er ou/et 3e jeudi, vous avez, en haut à gauche, les semaines disponibles.

lundi 20 juin 2016

Moi j'bichais car je les adore

    - […] les fautifs, ce sont les propriétaires, non les fermiers.
   A ces paroles, toutes les faces se tournèrent du côté du konak*.
Costaké dit :
   - Ca va barder… Le Baragan commence à faire flamber ses chardons !


    Nous étions devant l’auberge de Stoïan. Des villageois, loqueteux, hâves, courbaturés, venaient fébrilement l’un après l’autre, et questionnaient en balbutiant. Alors nous nous aperçûmes que cette nouvelle n’était pas le seul événement de la journée, et qu’avec elle, un second gendarme nous tombait sur le nez. Ils étaient présents, naturellement, ces deux piliers de l’oppression, bien nourris, bien vêtus, bien armés, peu loquaces, graves surtout, comme les oreilles de leurs maîtres. Et tout de suite, l’ancien de dire à Costaké :
    - Tu ferais mieux de garder ta langue au chaud, l’ami !
    Puis à l’instituteur :
    - Vous, monsieur Cristea, lisez à l’avenir les journaux chez vous !
    Et aux paysans :
    - Que faites-vous ici ? Retournez à vos foyers ! Les rassemblements sont interdits…
    - Pourquoi ? demanda un homme ; est-ce qu’on a décrété l’état de siège ?
    Le gendarme fonça sur l’audacieux :
   - Ah, tu connais déjà la Constitution ? Viens un peu que je t’apprenne un article que tu ignores !
   - Ce fut un cortège tumultueux qui suivit l’arrêté jusqu’à la mairie, où le paysan passa quand même la nuit à apprendre l’article en question. Mais cet « article » plaida avec une langue de feu, dans le grand procès qui commença sur le champ.

Viens un peu que je t’apprenne un article que tu ignores !

   Le lendemain, très tôt, nous fûmes éveillés par les hurlements du paysan battu, qui, dès qu’on le lâcha, se mit à courir par tout le village en criant :
   - Au secours, hommes bons, au secours ! Ils m’ont tué !
   Tout le monde accourut sur la place de l’auberge, où l’homme s’était écroulé, la tête noire, méconnaissable. Toudoritza lui prodigua des soins. L’aubergiste lui fit avaler un bon verre d’eau de vie. On cherchait du regard les gendarmes. Ils tardèrent plus d’une heure à arriver. Pendant ce temps, le battu se remit un peu et raconta l’affreuse nuit qu’il avait passée à la gendarmerie. Les paysans écoutaient, blêmes. Des femmes pleuraient. Et voici les gendarmes, qui s’approchaient en se dandinant et en ricanant, fusil au dos, revolver à la cuisse.
   - Assassins ! Bourreaux !
   Un silence complet. Les apostrophés, arrêtés au milieu de la foule, essayèrent de découvrir à qui appartenait la voix de femme qui avait proféré ces mots. Ils n’y réussirent pas.
   - Qui est la parchoaura qui insulte ainsi l’autorité ? cria l’ancien gendarme.
   Une bousculade, et une femme se planta devant eux :
   - Moi !
   C’était Stana, les mains sur les hanches, rouge comme le feu, avec un regard de folle et la poitrine haletante. Son ventre énorme s’avançait, pointu, et levait bien haut le devant de la jupe.
   - C’est toi, putain ? fit en marchant vers elle le gendarme furieux.
   - Oui, oui ! Moi. Assassins ! Bourreaux ! C’est moi qui vous dit cela, moi, la putain de votre maître !
   Et avec un ahrr ptiou ! un gros crachat partit de sa bouche, droit dans les yeux du gendarme.


   Au même instant, avec un Sus à eux ! voici le paysan battu qui saute sur le dos du nouveau gendarme et le jette à terre – ce qui fit promptement se retourner son collègue, la main au revolver – mais on ne put plus rien distinguer, car ce ne fut qu’une mêlée sourde, au milieu de laquelle six coups de feu retentirent, et les deux gendarmes restèrent ensanglantés sur la place qui se vida en un clin d’œil.

Panaït Istrati, juste et grand écrivain

Pour être honnête envers nos aimables lecteurs qui souhaiteraient suivre l’exemple des ces damnés de la terre roumains à bout de misère et d’humiliations, précisons tout de même que, après de franches reprises individuelles et collectives au château du seigneur local, suivies de l'incendie canaille de celui-ci (le château, pas le seigneur, bien planqué à Bucarest), sans compter la joyeuse combustion de la mairie, le village sera rayé de la carte par les bombardements de l'armée royale, ne laissant a priori, mis à part notre petit narrateur caché au fond d’une charrette aux chevaux emballés dont le conducteur, comme les rares rescapés des bombes, avait été fini à coup de fusil par la soldatesque vengeresse, ne laissant dis-je donc, aucun survivant.

 Le Baragan

* Konak = château.

lundi 29 juin 2015

Triste vie

Depuis l’expulsion de La Chapelle le 2 juin dernier, réfugiés et migrants subissent une répression particulièrement féroce de la part de la police, de la ville de Paris et de sa préfecture. Expulsion après expulsion, la rage grandit et la solidarité s’organise. Suivi du mouvement des réfugié-e-s de La Chapelle et mise à jour régulière des infos...

mardi 31 mars 2015

Une sans rue

« Elle cousait dix-sept heures par jour; mais un entrepreneur du travail des prisons, qui faisait travailler les prisonnières au rabais, fit tout à coup baisser les prix, ce qui réduisit la journée des ouvrières libres à neuf sous. Dix-sept heures de travail, et neuf sous par jour ! Ses créanciers étaient plus impitoyables que jamais. Le fripier, qui avait repris presque tous les meubles, lui disait sans cesse : Quand me payeras-tu coquine ? Que voulait-on d’elle, bon Dieu ! Elle se sentait traquée et il se développait en elle quelque chose de la bête farouche. Vers le même temps, le Thénardier lui écrivit que décidément il avait attendu avec beaucoup trop de bonté, et qu’il lui fallait cent francs, tout de suite; sinon qu’il mettrait à la porte la petite Cosette, toute convalescente de sa grande maladie, par le froid, par les chemins, et qu’elle deviendrait ce qu’elle pourrait, et qu’elle crèverait, si elle voulait. — Cent francs, songea Fantine ! Mais où y a-t-il un état à gagner cent sous par jour ? — Allons ! dit-elle, vendons le reste. L’infortunée se fit fille publique. »
Extrait d’un manuscrit sauvé par Madame Juliette Drouet, alors que son auteur, menacé d’une arrestation certaine par les sbires du hacheur de parisiens Napoléon le Petit en décembre 1851, avait dû prendre la fuite et s’exiler. Cet auteur, aimé, adoré, admiré, vénéré par cette même Dame Drouet, eut une certaine notoriété pour laquelle l’inspiration, le soutien, les encouragements, la consolation, la tendresse, la sensualité, l'intelligence, le travail de « Juju » furent essentiels.


Repères historiques :
- Coup d’Etat de Napoléon III, décembre 1851 : 400 parisiens saignés ; - Journées de répression de juin 1848, 2ème république : 5000 parisiens occis ;
- Répression de la Commune de Paris, mai 1871, 3ème république : 7500 parisiens abattus.
La grâce séduisante d'une gorge naissante
Un nuage de taffetas cachant ses doux appâts
C'est Juliette Drouet partant pour Guernesey
Où trottent des ânons portant de longs caleçons

Dans la vieille diligence qui sautille en cadence
Elle tire de son corsage un merveilleux message
Et Juliette Drouet plus fraîche qu'un bouquet
Se met à le relire et rougit de plaisir

Près d'elle sur la banquette un argousin la guette
On ne plaisantait pas sous Napoléon III
Mais Juliette Drouet jette au loin le billet
Un chevreau le dévore le pandore s'endort

Mais voici Guernesey, Juliette aux aguets
Aperçoit sur le port la barbe de Victor
Tous les vieux Anglo-Normands sourient en les voyant
Marcher bras dessus, bras dessous se faire les yeux doux

Les petits ânes en caleçon ouvrent de grands yeux ronds
On ne voit pas tous les jours le génie et l'amour
Dans le champ des étoiles une faucille d'or
Juliette s'endort dans les bras de Victor

Une faucille d'or dans le champ des étoiles
Veille jusqu'à l'aurore sur Juliette et Totor

Ricet Barrier.


jeudi 26 mars 2015

Minimares

De Nicolas Mc Yavell, conseiller spécial de l'Elysée, à propos de la manière pour Hollande de conserver le pouvoir (RMC, 23/3) : "Je conclus donc que le président ne doit pas avoir grand-peur des conjurations, pourvu que le peuple lui soit ami ;


mais s'il ne l'aime point et qu'il l'ait en haine, il doit craindre de chacun et de toutes occasions.



Aussi les Etats bien gouvernés et les présidents sages ont toujours mis tous leurs soins à ne point faire tomber les grands dans le désespoir


et à satisfaire le peuple et le rendre content,


car c'est une des plus importantes affaires qu'ait le président." Avec un tel conseiller, on comprend mieux que Hollande soit bon prince !