- Arthur Miller.- Les Sorcières de Salem.
"Puis y a un truc qui fait masse."
Boris Bergman
"Croire, c'est vouloir avec passion..."
Michel Bakounine
jeudi 20 avril 2023
La Dose de Wrobly : germinal 2023 EC
- Arthur Miller.- Les Sorcières de Salem.
vendredi 30 décembre 2022
La Dose de Wrobly : frimaire 2022 EC
Je n'ai pas le temps d'en écrire plus, si ce n'est que ça fait du bien de s’ouvrir un peu et de sortir de sa zone de confort livresque.
jeudi 20 janvier 2022
La dose de Wrobly : nivôse 2021-2022 EC
"De la fondation à 1900 se succédèrent à la tête de l'établissement (le Conservatoire - note du blogueur) : [...]
- D.F.E. Auber, de 1842 à 1871
- Salvador Daniel, sous la Commune (6)
- Ambroise Thomas, de 1871 à 1896 [...]
(6) A la mort d'Auber, il se plaça lui-même à la tête de l'établissement ; mais il fut tué quelque quinze jours plus tard."
"Dans les gazettes, les articles la concernant (la musique arabe - note du blogueur) sont toutefois plus rares que ceux relatifs à la musique extrême-orientale [...] ; mais les Expositions Universelles contribuèrent à faire connaître les mélodies arabes et S. Daniel (24) par exemple, venant d'Alger, avait fait découvrir à plusieurs reprises aux Parisiens (25) de semblables concerts. D'authentiques instruments furent présentés à nos compatriotes (26).
(24) Celui-là même qui devait se placer à la direction du Conservatoire pendant la Commune [...].
(25) Voir, entre autres, son article dans Le Ménestrel du 27 janvier 1867, pp. 65-67 et son concert de musique arabe au Palais Pompéien en 1866 (ibid. du 8 juillet 1866).
(26) Voir Le Ménestrel XXX, 1863, pp.353-354, pour la description de ce spectacle."
- Michel Bakounine.- Michel Bakounine et l'Italie : 1871-1872.
Troisième emprunt de ce livre d'archives du Russe internationaliste, j'espère le finir cette fois-ci. L'occasion de rappeler quelque banalités malheureusement pas superflues dans notre actualité libéralo-fasciste :
"[...] la noble passion de la liberté. Et la liberté, quoi qu'en dise Mazzini et avec lui tous les idéalistes - qui, naturellement, ne comprennent rien à ce mot et qui, lorsque la chose se présente à eux, la détestent - la liberté, par sa nature même, ne peut être seulement individuelle - une telle liberté s'appelle privilège - la liberté vraie, humaine, complète d'un seul homme implique l'émancipation de tout le monde, parce que, grâce à cette loi de solidarité qui est la base naturelle de la société, je ne puis être réellement libre, me sentir et me savoir libre, si je ne suis pas entouré d'hommes également libres, et l'esclavage du dernier d'entre eux est mon esclavage."
- Molière.- Les Fourberies de Scapin.
- Jean-Patrick Manchette.- L'Affaire N'gustro.
mercredi 25 août 2021
La Dose de Wrobly : thermidor 2021 EC
- Jean Racine.- Athalie.
Extrait :
"C’était pendant l’horreur d’une profonde nuit.
Ma mère Jézabel devant moi s’est montrée,
Comme au jour de sa mort pompeusement parée.
Ses malheurs n’avaient point abattu sa fierté ;
Même elle avait encor cet éclat emprunté
Dont elle eut soin de peindre et d’orner son visage,
Pour réparer des ans l’irréparable outrage.
« Tremble, m’a-t-elle dit, fille digne de moi.
Le cruel Dieu des Juifs l’emporte aussi sur toi.
Je te plains de tomber dans ses mains redoutables,
Ma fille. » En achevant ces mots épouvantables,
Son ombre vers mon lit a paru se baisser ;
Et moi, je lui tendais les mains pour l’embrasser.
Mais je n’ai plus trouvé qu’un horrible mélange
D’os et de chairs meurtris et traînés dans la fange,
Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux
Que des chiens dévorants se disputaient entre eux."
C'est beau comme du Baudelaire !
dimanche 25 avril 2021
La dose de Wrobly : germinal 2021 EC
Le mois dernier Wroblewski est parti pour New York. Littérairement s'entend. Manhattan, bien sûr, mais aussi Brooklyn. Deux genre différents, deux époques, mais des passions qui s'enveniment au sein de la grande pomme pourrie, avec les femmes pour proie, le patriarcat pour prédateur, y compris au sein des classes les plus opprimées de la jungle capitaliste, notamment la classe ouvrière. Les passions dominantes étant toujours les passions de la classe dominante.
- Lawrence Block.- Huit millions de façons de mourir.
Cette fois ça y est, Scudder a arrêté de boire et fréquente les Alcooliques Anonymes. Il décrit de manière magistrale ces premiers jours d'abstinence, cette tempête obsessionnelle orchestrée sous un crâne d'alcoolique par la puissante, déroutante, et surtout sournoise maladie dont il est atteint, mais seuls les appelés à de telles alarmes pourront s'y reconnaître et en vérifier la véracité. Les descriptions des groupes et des réunions sont aussi criantes de vérité, et font sourire l'adepte, surtout vues par les yeux d'un jeune abstinent bourru, encore dans la révolte, le déni et le jugement de celui pour qui "moi, c'est pas pareil".
Mais que les chanceux qui peuvent picoler normalement ne soient pas déçus, ce polar vaut quand même son pesant de divertissement, au-delà des références à l'alcoolisme. Ainsi, vous pourrez vous amuser comme tout un chacun à essayer de deviner qui a bien pu transformer la souris en steak tartare à l'aide d'une machette. Son souteneur ? Il est pourtant si distingué, et cultivé, et plutôt sympathique... Alors ? Scudder, entre une réunion et 48 heures de trou noir actif suite à une rechute parviendra-t-il à en connaître le fin mot ?...
- Arthur Miller.- Vu du pont.
Et j'apprends qu'il était d'origine juive polonaise (avant d'être islamo-gauchiste j'étais, et je suis toujours, philosémite), ah !... Mais ça ne signifie finalement pas grand chose. Puis je réalise qu'il a été inquiété sous le maccarthysme, qu'il a comparu devant la Commission des activités non-américaines, comme Dashiell Hammet, pour le coup un écrivain que j'ai dans le collimateur depuis longtemps, mais refuse de révéler les noms de supposés communistes. Il est condamné, puis acquitté en appel. Il parait qu'il symbolise par ailleurs l'auteur engagé...
Et puis j'ai vieilli. Quand j'étais ado, et ça a duré, les cyniques me faisaient vibrer, je m'identifiais, et j'étais obsédé sexuel et pas toujours bien conscient de ce que certains aspects de ce qui me paraissait une preuve de liberté avait de profondément phallocrate, machiste (j'utilise les vieux mots, je n'ai pas encore complètement assimilé le vocabulaire des études de genre et du féminisme ésotérique, mais je progresse...). Alors, oui, les paroles de Gainsbourg étaient pour moi d'évangile. Et d'autre part l'engagement, c'était ringard, il fallait être "dégagé", le militantisme était le stade suprême de l'aliénation. Avec ces belles idées je n'ai quasiment rien fait de ma vie qui puisse être mis au crédit d'un apport quelconque à l'avancée de la révolution. J'ai bien été obligé de constater que finalement, être dégagé, même si à vingt ans on se dit que l'idéologie éclatera au contact de la subjectivité radicale, être dégagé c'est beaucoup être engagé par défaut et passivement dans le meilleur des cas pour l'ordre dominant. Après il y a engagement et engagement, je n'évoque évidemment pas la soldatesque stalinienne ou plus largement léniniste, ou les représentants de commerce électoralistes sauce dém' ou autres. Je ne connais pas exactement les idées d'Arthur Miller, mais les intentions générales semblent s'accorder avec les tendances de ma vie d'aujourd'hui, au moins humanistes, même si certainement pas anarcho-communistes (je parle des idées d'Arthur Miller, mes aspirations sont restées anarcho-communistes, même si de manière purement idéales, restons humbles). Ah ! La dernière chose qui a éveillé mon attention favorable chez Miller : il incarne beaucoup des ses personnage au sein de la classe ouvrière.
Mais au-delà de ces considérations d'ordre biographique, et anecdotique, au-delà des préoccupations de l'opinion de l'auteur, de sa couleur politique, qui sont un peu une hérésie en terme d'appréciation littéraire pure, je dois dire que la lecture de cette première pièce (oui, Arthur Miller était dramaturge) m'a passionnée, une tension est savamment installée puis amplifiée tout au long de l'intrigue, avec un chié de suspense à la clé, et un putain de fatum des familles, un genre de tragédie grecque avec des Siciliens au pays des indiens exterminés par l'impérialisme WASP, qui fait que si on lit peut-être Henry Miller de la main gauche (je ne l'ai pas encore essayé), je constate aujourd'hui qu'il est difficile de ne pas lire Arthur Miller sans se ronger ongles et sangs !
lundi 21 octobre 2019
La dose de Wrobly : vendémiaire 2019 EC
- Thierry Jonquet.- Rouge, c'est la vie.
Extrait 1 :
Extrait 2 :
Extrait 3 :
- Marcel Aymé.- Clérambard.
Extrait 1 :
Extrait 2 :
vendredi 22 mars 2019
La dose de Wrobly : ventôse 2019 EC
- Anton Tchekhov.- La Cerisaie / Oncle Vania.
Les évènements sont :
Voyez comme un simple petit livre peut me rendre grandiloquent. "Pure mystique !" fulminerait Brecht "Malgré la posture antimystique. C'est donc ainsi qu'on adapte la conception matérialiste de l'histoire ! Il y a plutôt de quoi s'effrayer." Et il est certainement probable que de telles consolations sentant le romantisme faisandé ont plutôt comme résultat de m'éloigner du front, au contraire.
Quant à Benjamin, il jugerait certainement que je n'ai rien compris à son livre, mais ça ce n'est pas grave, je me suis fait plaisir en attendant le collapse.
vendredi 20 juillet 2018
La dose de Wrobly : messidor 2018 EC
- Marcel Aymé.- La Tête des autres.
- Patricia Hishsmith.- Ripley s'amuse.
vendredi 24 novembre 2017
De galères
Marcel Aymé.- Antoine Blondin
Mes deux dernières actus ciné.
lundi 2 janvier 2017
A history of violence II
Après les bains de sang entre Capulet et Montaigu : l'incendie du Reichstag, les autodafés, Dachau, la Nuit des longs couteaux. Le tout vu du point de vue de la famille Krupp (des Dassault allemands de l'époque, nommés Essenbeck dans le scénario du film / pièce). Un grand choc, un grand malaise, mais un grand moment. Avec les stars de la Comédie française (Podalydès, Galienne...), avec même parfois leurs kikis.
Bof, je préfère encore ça qu'avoir un smartphone, et vu que ma copine ne possède qu'un vieux téléviseur à écran non plat (on dit à tube cathodique ?) que je ne regarde pas sauf rare dévédé, je me dis que la balance de mes péchés devrait s'équilibrer.
vendredi 14 octobre 2016
A history of violence
La « violence » est une nouveauté historique ; nous autres, décadents, sommes les premiers à découvrir cette chose curieuse : la violence. Les sociétés traditionnelles connaissaient le vol, le blasphème, le parricide, le rapt, le sacrifice, l’affront et la vengeance ; les Etats modernes déjà, derrière le dilemme de la qualification des faits, tendaient à ne plus reconnaître que l’infraction à la Loi et la peine qui venait la corriger. Mais ils n’ignoraient pas les guerres extérieures et, à l’intérieur, la disciplinarisation autoritaire des corps. Seuls les Bloom, en fait, seuls les atomes frileux de la société impériale connaissent « la violence » comme mal radical et unique se présentant sous une infinité de masques derrière lesquels il importe si vitalement de la reconnaître, pour mieux l’éradiquer. En réalité, la violence existe pour nous comme ce dont nous avons été dépossédés, et qu’il nous faut à présent nous réapproprier.Essorée par de multiples adaptations à l’opéra, au cinéma, cantonnée dans sa réputation de drame romantique, elle est pourtant faite de vengeances, de déliquescence politique et de haines familiales paroxysmiques. Mais non ! je ne vous parle pas de la primaire de la droite.
Tiqqun.- Introduction à la guerre civile.
« Il y a un soleil noir dans cette pièce, c’est cela qu’il faut travailler », déclare Éric Ruf qui en assure la mise en scène et la scénographie. Car cette tragédie qui recèle quelques savoureux moments de comédie est une pièce fantôme qui n’a pas été aussi souvent montée qu’on pourrait le penser. Entrée au répertoire de la Comédie-Française en 1920, elle n’a pas été donnée Salle Richelieu depuis 1952.
Repris et réagencé d'un texte de Marc-Henri Arfeux, sauf les caractères gras.
C'est un comble, pour une fois que je vais au théatre, c'est au cinéma ; et moi qui ne vais plus jamais au cinéma (depuis qu'ils ont supprimé le ciné-club et les jeudis du patrimoine dans mon établissement de banlieue), quand j'y retourne, c'est pour du théatre ! Mais je ne regrette pas : déjà pour l'ami de ce blog William Shakespeare, dont je n'avais jamais lu ni vu cette pièce illustre et à l'origine d'un mythe ; ensuite parce que, avec les acteurs (magnifique Suliane Brahim dans le rôle de Juju), les décors, la mise en scène, et le prestige de la grande maison, pour le dire comme Mercutio après qu'il s'est fait tailler une boutonnière au foie par Tybalt : j'ai eu mon compte !