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jeudi 12 décembre 2019

De l'ordre

Bidonville, Drancy, 11 décembre 2019, retour de la manifestation du 93 contre la réforme des retraites.

   Il avait toujours été surpris par cette patience de ceux que, dans les "bonnes familles", on appelle charitablement les inférieurs. Il se demandait toujours comment il se faisait que - humbles en Europe, indigènes aux colonies - ils ne haïssent pas davantage. Car, de toute évidence, il y en avait qui ne haïssaient pas ; et il en était touché, sans comprendre. Il se disait que, si agréables qu'elles soient pour certains, les périodes de paix sociale ne sont pas chose naturelle ni logique, et que c'est le jour des révoltes que la vie rentre dans l'ordre. Quels que puissent être ses excès et ses injustices de détail (lamentables, certes), c'est malgré tout le jour des révoltes que la situation redevient normale, et satisfaisante pour l'esprit. On sort enfin du miracle.
Henry de Montherlant.- Les Jeunes filles.


 Hôpital Avicenne, Bobigny, idem.


vendredi 26 janvier 2018

Etat de droit

La première bataille : loger tout le monde dignement. Je veux partout des hébergements d'urgence. Je ne veux plus de femmes et d'hommes dans les rues, dans les bois.
Emmanuel Macron



LE RACCOMMODEUR DE FONTAINES

                                          A l'heure où le cœur se délabre,
                                          Où l'estomac est mal rempli,
                                          Le gaz meurt dans le candélabre ;
                                          Paris d'ombre est enseveli ;

                                          Sur le pavé sec et poli
                                          Passe un long cheval qui se cabre,
                                          Portant sur son dos assoupi
                                          Un spectre grimaçant et glabre.

                                          Dans un vieux clairon tout cassé,
                                          Sous son suaire de futaine,
                                          Il pousse une note incertaine.

                                          C'est le squelette encore glacé
                                          Du raccommodeur de fontaine
                                          Qui mourut de froid l'an passé.


LE PAUVRE DIABLE

Père
Las !
Mère
Pas.

Erre
Sur
Terre...
Dur !...

Maigre
Flanc,
Nègre
Blanc,

Blême !
Pas
Même
Gras.

Songe
Vain...
Ronge
Frein.

Couche
Froid,
Mouche
Doigt ;

Chaque
Vent
Claque
Dent.

Rude
Jeu...
Plus de
Feu !

Rêve
Pain
Crève
Faim...

Cherche
Rôt,
Perche
Haut,

Trotte
Loin,
Botte
Point.

Traîne
Sa
Gêne,
Va,

Pâle
Fou,
Pas le
Sou !

Couve
Port
Trouve
Mort !

Bière...
Trou...
Pierre


Sale
Chien
Pâle
Vient,

Sur le
Bord,
Hurle
Fort

Clame
Geint
Brame...
Fin !

lundi 16 octobre 2017

Expulsions de vieux : un éclairage.

"Bail d'habitation : un locataire âgé peut être expulsé en cas d'impayés.

Le bailleur ne peut pas donner congé à un locataire âgé de plus de 65 ans disposant de ressources modestes, sans lui faire une offre de relogement à proximité (art. 15 de la loi du 6.7.89). Mais cette protection ne joue pas lorsque le locataire ne paie pas ses loyers. Il peut, dans ce cas, voir son bail résilié et être expulsé. C’est ce que vient de préciser un récent arrêt (cass. civ. 3e n° 13-16990 du 15.10.14)."

leparticulier.lefigaro.fr, décembre 2014.


"40 travailleurs et retraités immigrés du foyer Gergovie (Paris 14e) sont menacés d’expulsion à la demande du gestionnaire Adoma (ex-Sonacotra) et assignés en référé devant le tribunal.

"Paris : Nadine, 85 ans et sous tutelle expulsée de son appartement."

"Selon l'association Droit Au Logement, de plus en plus de personnes âgées sont expulsées de chez eux."

   Comme vous avez pu déjà le constater, selon la presse, on expulse de plus en plus de vieux, pardon, de personnes à caducité augmentée. Un phénomène inquiétant. Que le fameux éditocrate Franz-Olivier Jorbier nous fait la faveur de décrypter pour nous.



"Ce n'est pas le besoin d'argent où les vieillards peuvent appréhender de tomber un jour qui les rend avares ; car il y en a de tels qui ont de si grands fonds qu'ils ne peuvent guère avoir cette inquiétude ; et d'ailleurs comment pourraient-ils craindre de manquer dans leur caducité des commodités de la vie, puisqu'ils s'en privent eux-mêmes volontairement pour satisfaire à leur avarice ? Ce n'est point aussi l'envie de laisser de plus grandes richesses à leurs enfants, car il n'est pas naturel d'aimer quelque autre chose plus que soi-même, outre qu'il se trouve des avares qui n'ont point d'héritiers. Ce vice est : plutôt l'effet de l'âge et de la complexion des vieillards, qui s'y abandonnent aussi naturellement qu'ils suivaient leurs plaisirs dans leur jeunesse, ou leur ambition dans l'âge viril ; il ne faut ni vigueur, ni jeunesse, ni santé, pour être avare ; l'on n'a aussi nul besoin de s'empresser, ou de se donner le moindre mouvement pour épargner ses revenus ; il faut laisser seulement son bien dans ses coffres et se priver de tout ; cela est commode aux vieillards, à qui il faut une passion, parce qu'ils sont hommes. 

Il y a des gens qui sont mal logés, mal couchés, mal habillés et plus mal nourris ; qui essuient les rigueurs des saisons ; qui se privent eux-mêmes de la société des hommes, et passent leurs jours dans la solitude ; qui souffrent du présent, du passé, et de l'avenir ; dont la vie est comme une pénitence continuelle, et qui ont ainsi trouvé le secret d'aller à leur perte par le chemin le plus pénible : ce sont les avares." 

"Celui qui a décidé de céder à l'avarice va vivre mieux que celui qui travaille et qui vit au niveau du Smic." Bruno Le Merd.

  

mercredi 18 janvier 2017

Ça caille

Au moment où le gouvernement prolonge de 6 mois l’état d'urgence, organisations signataires constatent une multiplication des interventions policières pour démanteler les campements et les bidonvilles des personnes en grandes difficultés sociales sans que des solutions à la hauteur des besoins ne leurs soient proposées, particulièrement celui d'être hébergé.

Elles dénoncent les expulsions sauvages pratiquées par le Préfet de Seine Saint Denis, sans aucune mise à l'abri des 83 habitants expulsés de leur immeuble du 168 avenue du président Wilson, mais aussi de nombreuses familles de la Plaine St Denis, et dernièrement du bidonville des Roms des Joncheroles.

Elles dénoncent le démantèlement, sur le terre plein de l'avenue du Président Wilson, des campements des migrants et des habitants expulsés du 168. Ces expulsions à répétition bafouent les droits humains élémentaires.

Elles dénoncent la situation d'accueil -plutôt de non accueil- des migrants en France et en région parisienne, qui aboutit à jeter dans une précarité plus grande des personnes ayant déjà subi et fui les guerres, les tortures, les famines et ce au mépris des lois françaises, des directives européennes, des conventions internationales et des droits fondamentaux qui y sont rattachés.

Elles dénoncent le traitement policier de ces situations par les traques, les rafles, les déplacements, les destructions de camps et de bidonvilles, les humiliations, les expulsions.

Elles exigent que les droits et la dignité de toutes les personnes soient respectées et particulièrement celui d'avoir un toit pour se protéger et protéger sa famille, mais aussi la liberté d'installation et de circulation, la régularisation des sans-papiers, la fermeture de tous les lieux d'enfermement.



La Plèbe écoute tout le temps :

Jeudi 19 janvier 2017 : Jazzlib' (jazz). Thème de la bi-mensualité : La partition de Léonard Bernstein, West Side Story. De nombreux jazzmen ont repris les thèmes de cette œuvre. Vous découvrirez de purs bijoux et d'autres aventures plus déglinguées. Soyez à l'écoute.
When, where, how ?
Jazzlib' sur radio libertaire 89,4 FM en RP. Tous les 1er et 3e jeudis de 20:30 à 22:00.
Podcast ou téléchargement MP3, pendant un mois, sur la grille des programmes.
Cliquer sur le lien correspondant à la bonne date (Jazzlib'/Entre chiens et loups). Attention de bien vérifier que vous êtes sur le 1er ou/et 3e jeudi, vous avez, en haut à gauche, les semaines disponibles.