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lundi 15 février 2021

Le Triangle des terres rudes

Ode au Triangle (sur l'air de l'Assassinat de Georges Brassens)
C'est pas seul'ment à la campagne
Qu'on résite et qu'on gagne
Nous en banlieu aussi l'on a
Des zads t'en veux ? N'en v'là !
Nous en banlieue aussi l'on a
Des zads t'en veux ? N'en v'là.

Zad du Triangle, le 13/02/2021.
Chemin de la Justice (en vrai !), Gonesse, Val d'Oise (95), cf. infra plan.

Contre la construction de la gare au milieu des champs de Gonesse, préalable à l’artificialisation d’au moins 110 hectares.
Pour la biodiversité.
Pour les terres nourricières de Gonesse et leur fertilité naturelle exceptionnelle..
Contre les centres commerciaux, les zones de logistique et les bureaux
Pour les réserves en eau.
Pour la culture de jardins, de bosquets, de vergers, de légumes, de céréales, pour la construction de cabanes.
Pour ne plus se condamner à une mort précoce en mangeant la merde industrielle.
Pour le moment les habitantes et les habitants sont rassasié(e)s en bouffe et en fringues.
 Elles et ils ont essentiellement besoin de matériaux de construction, bois, palettes, planches, chevrons, isolants, portes, fenêtres, outils (perceuses...)...
Bon, je vous laisse regarder les images.








Des détails ici.

vendredi 6 octobre 2017

Solidaire des délinquants solidaires des délinquants solidaires

      Un bordel comme tout le monde le sait, c'est une maison de prostitution. Le patron de cette maison, tout dictionnaire vous le confirmera, est le macron. Quand cette maison de prostitution prend la dimension d'une nation, ce nom commun prend une majuscule. Ainsi, le patron du bordel France n'est autre que le Macron.

     Ce dernier vient de confisquer et de falsifier (son larbin de com' doit avoir quelques lettres piochées dans Trivial pursuit) le sens de propos du stupéfiant philosophe Baruch Spinoza, comme vous le savez, pour salir ceux des galériens spoliés par les voyous de son espèce qui, joyeusement, relèvent la tête et combattent ses exactions avec courage. C'est pourquoi nous diffusons ci-dessous ces petits films qui débutent par le portrait du grand philosophe hideusement racketté par le hareng junior portant si beau le costume et le maquillage de sa clique.

     A noter qu'on y voit aussi une des figures tutélaires de ce blog, la sister Emma Goldman.





     La suite et le vif du sujet ici.

vendredi 27 novembre 2015

La guerre des clones

Ce matin, des paras à mitrailleuses m'attendaient devant mon lieu de travail, en plus des vigiles qui fouillent les sacs et demandent les papiers. Je bosse à St-Denis, il y a peut-être des risques d'attentat, je ne sais pas, je dis ça, je dis rien.

Ma collègue, celle qui m'avait imposé (enfin je n'avais rien dit, j'ai beau être rebelle aux diktats symboliques des pouvoirs, je n'en suis pas moins un garçon timide), l'affiche publicitaire m'identifiant à un journal que j'ai lu intégralement pendant des années (j'en avais même un exemplaire dans la cage d'une de mes gardes à vue, mais ça date, et c'était déjà chiant), qui ne me plaisait plus depuis des décennies, voir, pour être honnête et user d'une litote, qui m'était extrêmement antipathique depuis des lustres ; la collègue qui m'avait imposé l'affiche, donc, créée, brandie, vénérée par, pour la plupart, des gens n'ayant jamais lu une ligne de ce torchon, sommant par là ma tristesse et mon effroi réels de voir assassiner des êtres, des individus, des civils, dont certains faisaient partie du monde de mon enfance (Cabu, Wolinski), même s'ils ne faisaient pas partie de mon âge adulte, les sommant, donc, de sacrifier à un culte national et médiacratophile ; ma collègue, disais-je - mais heureusement j'ai changé de bureau, je suis en face maintenant -, a collé un drapeau français à sa vitre. En constatant cet édifiant raccourci entre le petit panneau blanc et noir et l'étendard bleu-blanc-rouge, je comprends mieux le-haut-le-coeur que j'avais ressenti il y a dix mois.

Bref, folle ambiance.

Je fais tourner les textes ci-dessous.

Notre gouvernement utilise l'état d'urgence et de l'hébétude dans laquelle les attentats ont laissé le pays pour museler toute forme de contestation politique et sociale.



Nazillons djihadistes.

Une campagne de désinformation a été lancé par la préfecture de police, complaisamment reprise par les radios d'Etat, afin de criminaliser les convois venus des ZAD de France manifester à Paris contre la COP21, les décrivant comme "une minorité contestataire radicale et violente de type zadiste" (ce qui ne veut rien dire, soit-dit en passant) pour justifier de leur interdire l'accès à la Région Ile-de-France.



Minoritaire contestataire radical de type zadiste.


Des perquisitions ont eues lieu dans plusieurs lieux de vie sociale et d'organisation politique à Paris et alentour. Et plusieurs personnes dont le seul crime est de lutter pour la justice sociale et climatique ont été menacées par la police, suivies dans la rue, convoquées au commissariat, interrogés pendant des heures, certaines mêmes déférées au tribunal, ou assignées à résidence jusqu'au 12 décembre (date de fin de la COP21, quelle surprise). 




L'armée du bien.


6 personnes venues soutenir un de leurs proches convoqué au commissariat (accusé d'avoir participé à la "manifestation illégale" de dimanche dernier en soutien aux migrants) ont été mises en garde à vue et interrogées par les flics avec des questions du genre :

"Votre ami, il milite ? Et vous ? Qu'est-ce que vous pensez des migrants ? Et de la COP21 ?"



Notre sauveur, avant.


Comment continuer à croire que ces mesures sont "pour notre sécurité" ?

Alors que sont ouverts les centres commerciaux, autorisés les match de foot, les marchés de noël et bien sûr les rassemblements d'hommage aux victimes des attentats, bref tout ce qui fait taire et subjugue sous l'émotion ou la ferveur collective ou consommatoire ?

Alors que les bombardements en Syrie et le trafic d'armes français ne font qu'alimenter le terrorisme ?

Les opposant-e-s à la COP21 et à son monde ont maintenu leur appel à manifester dimanche à 12h à République, auquel se sont joint de nombreuses organisations et personnalités.

Contre l'instrumentalisation du terrorisme par l’État, mobilisons-nous pour la défense de nos droits et l'urgence climatique !


Notre sauveur, après.

Ci-dessous :


Communiqué LDH
Paris, le 26 novembre 2015
 
Après avoir interdit les manifestations citoyennes autour de la COP21, voici que le ministre de l’Intérieur assigne à résidence M. Joël Domenjoud, en charge de la « legal team » de la coalition au motif qu’il ferait partie de l’ultra gauche parisienne qui veut remettre en cause la tenue de la COP. M. Domenjoud est tenu de pointer trois fois par jour au commissariat.
Si l’on avait besoin d’une confirmation que l’état d’urgence est un danger pour les libertés publiques, cette mesure en attesterait tant elle révèle que la lutte contre le terrorisme n’est ici qu’un prétexte pour interdire toute voix dissonante.
Comme nous l’avions craint, l’état d’urgence s’accompagne de mesures de plus en plus arbitraires.
D’ores et déjà nous demandons la levée immédiate de l’assignation à résidence de M. Joël Domenjoud.
Contact presse
Feriel Saadni, service communication LDH : 01 56 55 51 08, feriel.saadni@ldh-france.org

Allez, et comme en France, tout commence par des chansons, une petite pour se remonter le moral :


Dernières nouvelles

Salut à vous,

Ce matin à 9h les domiciles de compagnes et compagnons anarchistes de la région de Périgueux ont été perquisitionnés. Toutes les données informatiques ont été enregistrées et les domiciles photographiés. Cette "opération" ordonnée par le préfet de la Dordogne s'inscrit dans le cadre de l'"état d'urgence" décrété par les actuels gérants de l'état, à la suite des récents assassinats tragiques.

Faites connaître cette information...

A bientôt... peut être.


Bonjour à tou-te-s,

Hier nous avons déposé à plusieurs un référé liberté pour nous opposer à l'arrêté interdisant toute manifestation du 23 au 30 novembre.

Le copain au nom duquel le référé a été déposé a été pris en filature toute la matinée par les flics, qui ont fini par descendre chez lui (où il n'était pas), il est convoqué séance tenante au commissariat où il se rend en ce moment accompagné d'un avocat (commissariat de Vanves, 28 rue de Marcheron). Plus tôt ce matin le squat dans lequel vit son frère et ses ami-e-s a été perquisitionné, les ordinateurs ont été emportés et certain-e-s d'entre eux assigné-e-s à résidence. Il craint qu'il en aille de même pour lui. Pour info, il s'agit d'un copain très investi dans l'organisation de la Legal Team pour la COP ainsi que de l'accueil du convoi des ZADs.

J'essaie de faire tourner le plus amplement possible l'information, merci de m'y aider. Je vous donne des nouvelles dès que j'en sais plus.

vendredi 30 octobre 2015

De la chemise III - J'ai moins peur III

[…] une information a une durée de vie de 2 ou 3 jours maximum. Parce que, comme tous les produits d’une société consumériste, il faut renouveler. Comme l’iphone, comme les fringues… les informations ont des durées de vie de plus en plus courtes, et doivent être produites en flux tendu.
Gilles Balbastre in Le Monde libertaire hors série n°62 octobre-novembre 2015.

D’habitude, en matière de vêtements, je suis plutôt porté sur les jeans et les tee-shirt, mais c’était un boulot, donc c’était leur temps et pas le mien. Par ailleurs, j’avais pris un peu de retard sur ma lessive, et je crois que mes jeans auraient sauté dans le métro et couru m’attendre sur place sans me laisser la moindre chance de les enfiler. J’ai attrapé un Armani croisé bleu foncé dans ma penderie – j’en ai reçu plusieurs d’un client en guise de paiement -, trouvé les chaussures, la cravate et la chemise idoines et, en moins de temps qu’il n’en faut pour dire «classe», j’étais beau à croquer.

Dennis Lehane.- Un dernier verre avant la guerre.


Vous reconnoîtriez que chaque masure, chaque grenier, est maintenant un club. Portez donc l’inquisition dans ces innombrables asyles : vous ne trouverez jamais assez de mouchards et c’est cependant faire la besogne à demi que de n’en aposter que toutes les décades dans les assemblées générales des Sections. Quelle petite capture que celle récemment faite par vos alguazils de deux patriotes, Camelin et Petit, au sortir de l’assemblée des Gravilliers. Quelles demi-mesures que vos bandes assassines qui vont insulter les patriotes dans tous les cafés ! Est-ce là un terrorisme parfait ? Non. Répandez-vous dans les sociétés particulières ; placez un espion près de la cheminée de chaque père de famille, vous vous assurerez bien d’autres exploits. Vous entendrez partout proférer ces paroles du décalogue démocratique : le gouvernement viole les droits du peuple.

Et toutes ces bonnes gens de sans-culottes que vous méprisez tant, que vous ne cessez de taxer de crasse ignorance me paraissent n’être pas tous ignorants, quand tous ils connaissent bien ces mots par cœur et quand je vois qu’ils ont tout aussi bien retenu les autres qui les suivent, c’est-à-dire ceux du plus indispensable des devoirs

Gracchus Babeuf


Le 05 octobre dernier, le comité extraordinaire d'entreprise d'Air France, par la voix des dirigeants de la compagnie, annonçait un plan social de suppression de 2900 postes dont 1700 chez le personnel non navigant (c'est à dire au sol). Air France génère 24,91 milliards de chiffres d'affaires annuellement. La compagnie cotée en bourse a reçu en 2013, 66 millions d'euros d'aide de l'Etat, rajoutant à l'injustice de sa politique de mise au chômage d'une partie de ses travailleur.se.s. Face à cette attaque les salarié.e.s. et leurs organisations syndicales ont réagi.
Cinq d'entre eux/elles ont été interpellés chez eux à 6 h du matin lors d'une opération particulièrement médiatisée. Ils seront jugés le 2 décembre 2015 au tribunal de Bobigny par une justice au service d'une volonté politique et patronale de briser leur résistance.



LAW FOR THE RICH

Fuck with you fuck with me
They thing we fade away
Tory law nazi law its just the fucking same
There's a law for the rich
A law for people like you and me
There's a law for the rich
A law for people like you and me
Fuck the criminal justice bill
Shove it up your ass
Crimes on the increase
They blame the working class
There's a law for the rich
A law for people like you and me
There's a law for the rich
A law for people like you and me
Corruption in the government
Corruption in the crown
No justice in a system
That's there to put you down

                              Exploited

lundi 26 octobre 2015

De la chemise II


Le proverbe qui dit qu'en France tout finit par des chansons est une ânerie, comme la plupart des proverbes. Au temps où il avait cours, les chansons empêchaient, au contraire, l'oubli de se faire trop vite sur une affaire scandaleuse. La presse n'osait pas étouffer un scandale avec une discrétion trop précipitée alors que le public en avait encore les échos en écoutant les chanteurs de rues ; les consciences mal assurées sentaient une certaine résistance, d'ailleurs illusoire, chez les naïfs qui reprenaient au refrain et la tentation de les plumer était moins pressante. Le fait est qu'à l'époque où on chantai encore, les grands krachs étaient plus espacés qu'aujourd'hui. Ainsi, la chanson, en dépit d'une injuste réputation de légèreté fut-elle comme l'auxiliaire de la vertu.
Marcel Aymé, l'intégralité de l'article lisible ici.

On voit de toutes petites choses qui luisent, ce sont des gens dans des chemises.

Je l'plains de tout mon cour, pauvre enfant, s'il l'a mise, vu que, d'un homme heureux, c'était loin d'êtr' la ch'mise.

Je vois sans chemise, sans habit, sans souliers presque tous ceux qui font pousser le lin et le chanvre, presque tous ceux qui mettent en état d’être employés soit les matières textiles, soit la laine ou la soie, presque tous ceux qui les filent, qui font la toile et les étoffes, qui donnent la préparation aux cuirs, qui confectionnent les chaussures.
Gracchus Babeuf.

On consultera avec profit les conseils vestimentaires de Xavier Mathieu à ce sujet.

lundi 12 octobre 2015

De la chemise

COMMENT SE LA PROCURER ? OU  DES VOYOUS.

LORD GORING
[…]
Mais dites-moi au juste : comment le baron vous a-t-il finalement persuadé de… enfin de faire ce que vous avez fait ?

SIR ROBERT CHILTERN
Au moment où je prenais congé, il m’a dit que si jamais je pouvais lui procurer une information secrète d’une réelle valeur, il ferait de moi un homme très riche. J’ai été ébloui à la perspective qu’il me présentait, et mon ambition et mon désir de pouvoir étaient alors sans limites. Six semaines plus tard, certains documents secrets sont passés par mes mains.

LORD GORING
(gardant les yeux obstinément fixés sur le tapis)
Des secrets d’Etat ?

SIR ROBERT CHILTERN
Oui.
[…]
L’après-midi même, je me suis assis pour écrire au baron Arnheim la lettre que détient à présent cette femme. Il a gagné grâce à cette transaction sept cent cinquante mille livres.

LORD GORING
Et vous ?

SIR ROBERT CHILTERN
J’ai reçu du baron cent dix mille livres.

LORD GORING
Vous valiez davantage, Robert.

SIR ROBERT CHILTERN
Non ; cet argent m’a procuré exactement ce que je voulais : le pouvoir sur les autres. Je suis entré à la Chambre aussitôt après. Le baron me donnait de temps à autre des conseils financiers. En moins de cinq ans, j’ai presque triplé ma fortune. Depuis lors, tout ce que j’ai touché s’est révélé un succès. Dans tout ce qui a trait à l’argent, j’ai eu une chance si extraordinaire que parfois j’en ai presque eu peur. Je me rappelle avoir lu quelque part, dans je ne sais quel livre étrange, que lorsque les dieux veulent nous punir ils exaucent nos prières.

LORD GORING
Mais dites-moi, Robert, n’avez-vous jamais éprouvé de remords de ce que vous aviez fait ?

SIR ROBERT CHILTERN
Non. J’avais le sentiment d’avoir combattu mon époque avec ses propres armes, et d’avoir gagné.

SIR ROBERT CHILTERN
(tristement)
Vous pensiez avoir gagné.

LORD GORING
Je le pensais, oui. (Après un long silence.) Arthur, est-ce que vous me méprisez, maintenant que je vous aid dit tout cela ?

LORD GORING
(d’une voix profondément émue)
J’ai beaucoup de peine pour vous, Robert, beaucoup de peine.

SIR ROBERT CHILTERN
Je mentirai si je disais que j’ai ressenti le moindre remords. Non, je n’ai eu aucun remords, dans le sens ordinaire et plutôt bête de ce terme. Mais à de nombreuses reprises j’ai fait à ce que l’on appelle la conscience des dons en argent. Je nourrissais ainsi le fol espoir de désarmer la destinée. La somme que le baron Arnheim m’a donnée, j’en ai distribué le double depuis lors à des bonnes œuvres.

LORD GORING
(relevant les yeux)
A des bonnes oeuvres ? Mon Dieu ! Quelle quantité de dégâts vous avez dû provoque, Robert !

Investisseur victime de la chute des cours du textile dus à une trop grande économie d'échelle.


COMMENT LA CONSERVER ? OU DU DECELEMENT PRECOCE.

Ils firent donc en ce cas ce que les Princes sages doivent faire, qui ne doivent pas seulement avoir regard aux désordres présents mais à ceux qui adviendront, et mettre toute leur habileté à les éviter ; d'autant qu’en les prévoyant de loin on y peut facilement remédier. Mais si on attend qu'ils s'approchent, la médecine vient trop tard, car la maladie est devenue incurable. Et il advient en ce cas comme de ceux qui ont les fièvres étiques, desquels, au dire des médecins, au commencement le mal est aisé à guérir mais est difficile à connaître, mais n’ayant été ni reconnu ni guéri, devient, avec le progrès du temps, facile à connaître et difficile à curer.
Machiavel à la mie de pain accusant les premiers symptômes des fièvres étiques.

COMMENT S'EN PASSER ? OU DES CABANES


mercredi 10 juin 2015

J'ai moins peur II

Le militant Pierre Stambul, de l’UJFP, a été interpellé par le Raid à cause d'un hacker

09 juin 2015 |  Par Louise Fessard et Pierre Puchot
Selon le préfet de police de Marseille, le militant a été victime d'un « canular très bien monté » par un « hacker ». Pierre Stambul compte déposer plainte, notamment contre la police.
 « Le Raid a débarqué au domicile de notre camarade Pierre Stambul », s'alarme l’Union juive française pour la paix (UJFP), dans un texte publié sur son site internet mardi 9 juin 2015. « Les forces de police ont utilisé le protocole pour neutralisation de terroriste retranché armé, poursuit le communiqué. Faisant évidemment chou blanc, le Raid n’en a pas moins appelé la police nationale qui a emmené Pierre menotté. » Selon le préfet de police de Marseille, Laurent Nunez, joint par Mediapart, le militant marseillais, co-président de l’Union juive française pour la paix, a été victime d'un « canular très bien monté » par un « hacker » pour l'instant encore non identifié.
Que s'est-il passé exactement ? Fils d’un résistant et rescapé du célèbre groupe Manouchian, Pierre Stambul, âgé de 65 ans, raconte ainsi son interpellation, joint au téléphone à Mediapart mardi en début d’après-midi : « Lundi à 23h, j’ai reçu un coup de téléphone sur ma ligne fixe, qui est dans l’annuaire. J’ai décroché, on a raccroché. C’est comme ça que le Hacker Ulcan a pu pirater ma ligne (sur sa page facebook, Ulcan dément, NDLR). Il a ensuite téléphoné avec ma ligne à la police, en disant que j’avais tué ma femme, que j’étais armé et que je tirais sur tout ce qui bougeait. Mardi, à 3h50 du matin, le Raid a enfoncé les portes du lotissement où j’habite, plaqué au passage au sol le fils de mon voisin. Je suis sorti en disant : "Monsieur Stambul ? C’est moi." Les hommes du Raid m’ont mis au sol très violemment, me frappant à la mâchoire. J’ai été menotté pendant plus d’une heure, alors que la femme que j’étais censé avoir tué était à deux mètres. Ils ont ensuite passé le relais au commissariat de police du huitième arrondissement de Marseille, qui a attendu trois heures pour m’entendre, et qui a encore attendu trois heures après cela pour me relâcher, autour de 11h30. 7 heures de garde à vue pour un motif dont ils aurait pu vérifier l’inanité en deux minutes, et qui ressemblait qui plus est à trois autres aggressions du même type qui ont déjà eu lieu. »
« Il y a deux mois, poursuit en effet Pierre Stambul, encore très choqué, il y a eu exactement la même agression que celle que j’ai subie, contre l’autre co-président de l’UJFP, Jean-Guy Greilsamer, arrêté également chez lui suite à un canular. Deux autres militants en ont également fait les frais. C’est toujours Ulcan, hacker confirmé, et la police se laisse encore prendre au piège, c’est scandaleux. Et croyez-moi, vu la violence des policiers, un homme encore plus âgé que moi y serait resté. »
Pour lui, son arrestation est directement liée au contexte international : « Depuis quelques jours, il y a une campagne folle en Israël, qui a peur de la campagne BDS [boycott, désinvestissement, sanction, lire notre enquête ici], et tous les jours nous recevons des menaces, relayées par le site JSSnews et par la ligue de défense juive, qui parle de l’“immonde Stambul”. » Pierre Stambul ne compte pas en rester là, et annonce qu’il portera plainte dans les jours qui suivent contre le comportement de la police, de même que l’UJFP. Pierre Stambul devait participer ce mardi soir à une réunion à Toulouse, organisée par l’UJFP et le comité Boycott, désinvestissement, sanctions (BDS) pour dénoncer l'occupation par Israël de la Cisjordanie.
« Dans la nuit, le commissariat du 9e arrondissement de Marseille, je crois, a reçu un appel d'un dénommé Pierre Stambul affirmant qu'il venait de tuer sa femme, explique de son côté Laurent Nunez, le préfet de police de Marseille. Il a laissé ses coordonnées. Les policiers ont procédé à un contre-appel au numéro indiqué, et l'homme a répondu en répétant qu'il avait tué sa femme, qu'elle avait un trou dans la tête et qu'il tirerait sur tout le monde. » Selon le préfet, les policiers ont eu recours à l'antenne marseillaise du Raid pour se rendre sur place vers 4h30 du matin. « Ils ont trouvé Pierre Stambul et sa femme vivante et l'ont placé en garde à vue pour dénonciation mensongère, car ils ont cru qu'il était à l'origine de l'appel », poursuit Laurent Nunez. Le militant a été libéré « vers 10h30 ».
Le préfet de police de Marseille indique avoir appelé l'UJFP pour présenter ses excuses pour cette « mauvaise interprétation » des policiers. Il souligne que le canular était « très bien monté », la technique du contre-appel étant « très étonnante ». « Cela ressemble beaucoup au mode opératoire de Grégory Chelli [le vrai nom d'Ulcan - ndlr] et nous avons demandé à M. Stambul de déposer plainte », dit Laurent Nunez. Grégory Chelli, alias Ulcan, est un hacker franco-israélien déjà visé par plus d'une demi-douzaine de procédures pour des faits assez graves. Fin octobre 2014, le hacker a été arrêté et placé en garde à vue, puis relâché après 48 heures d'interrogatoire par les policiers d'Ashdod (Israël), où il réside. L’ambassade d’Israël en France venait de publier un communiqué assurant aux autorités françaises leur volonté de coopérer dans le traitement judiciaire de cette affaire, même si les deux pays ne disposent d'aucune convention d'extradition.
Adepte des canulars et autres impostures téléphoniques de mauvais goût, Grégory Chelli avait notamment fait croire aux parents d’un journaliste de Rue89 dont un article lui avait déplu que leur fils était mort, au début du mois d’août 2014. Puis dans le même registre, Ulcan s’était ensuite fait passer pour Pierre Haski, cofondateur de Rue89, en faisant croire à la police qu’il venait de tuer sa compagne, et en provoquant – là encore – une intervention policière nocturne et traumatisante au domicile du journaliste. La même chose était arrivée voilà quelques jours au négationniste Robert Faurisson. Les conséquences graves de ces impostures avaient conduit le ministère de l’intérieur à alerter tous les commissariats, les incitant à la prudence en cas d’appel suspect, en recourant notamment à la procédure du contre-appel. Ce qui n'a manifestement pas suffi ici.

lundi 8 juin 2015

J'ai moins peur

« - Non, il n’y a pas de tribunaux infaillibles, et, de très bonne foi d’ailleurs, des juges militaires [on pourrait dire aujourd’hui «antiterroristes» - note du blogueur ] peuvent, plus que tous les autres, condamner un innocent. Voilà ce que les bas politiciens ne veulent pas comprendre ; voilà pourquoi ils sont infâmes. Je ne trouve pas, voyez-vous, d’expression qui représente suffisamment le mépris et le dégoût qu’ils m’inspirent. Si vous en trouvez une, employez-la. Je vous en serai reconnaissant.
[…]
- Quelles peuvent être, d’après vous, les conséquences du vote d’hier ?
- Mais aucune, me répond-il en descendant l’escalier. Nos députés sont des pantins qui s’agitent dans le vide. Le vent emporte leurs paroles. Ils n’empêcheront pas plus la vérité de continuer sa route que les nuages dont le ciel est obscurci n’empêchent la clarté du jour d’arriver jusqu’à nous. […] Ces votes n’auront d’autres résultat que de donner une satisfaction momentanée à la presse immonde, à la presse affamée de scandales, chez laquelle le souci du tirage remplace les convictions, à la presse qui affole la France et travaille à sa décomposition. »
L’Aurore, 6 décembre 1897. Interview d’Emile Zola par Philippe Dubois.

Avec un grand courage et à une écrasante majorité, nos représentants ont voté mardi 5 mai la loi sur le renseignement.

"Mais ces mauvaises heures étaient à peine tragiques au prix de celles que j’ai connues pendant deux semaines, dans la salle des témoins et dans la salle d’audience. Jamais je n’ai plus douloureusement senti combien les hommes sont presque tous des étrangers les uns pour les autres et qu’il y a entre certains êtres d’irréductibles antinomies, des hostilités farouches et irrémédiables qui ne peuvent prendre fin que par l’écrasement de l’ennemi : j’ai compris la guillotine, la fusillade et les guerres civiles et ce qu’il y a de défense personnelle au fond de toute révolte."
Pierre Quillard. « Impressions d’un témoin. » La Revue blanche, 1er mars 1898.

La nouvelle loi sur le renseignement nous protège des méchants...

... qui seront pistés jusque dans leurs tanières, tapies dans l'ombre, avec leurs femelles et leur progéniture.

"Or, en ceste propre saison, estoit un procès pendent en la court […] la controverse estoit si haulte et difficile en droict que la court de Parlement n'y entendoit que le hault alemant. Dont, par le commandement du roy, furent assemblez quatre les plus sçavans et les plus gras de tous les parlemens de France, ensemble le Grand Conseil, et tous les principaulx regens des universitez, non seulement de France, mais aussi d'Angleterre et Italie […]. Ainsi assemblez, par l'espace de quarente et six sepmaines n'y avoyent sceu mordre ny entendre le cas au net pour le mettre en droict en façon quelconques, dont ilz estoyent si desptiz qu'ilz se conchioyent de honte villainement."
François Rabelais.- Pantagruel.

Toi aussi, comme moi, aie confiance en la justice de ton pays !

jeudi 28 mai 2015

C'est bien la vérité ça nous le savons

"Une section […] vient de se signaler en demandant que ceux […] qui portent l’habit simple et les cheveux plats soient chassés des places. Tout présage le prompt et complet retour des messieurs. Quelle folie aussi à nous d’avoir voulu singer et les mœurs et l’extérieur des anciennes Républiques. Peut-on avoir le sens commun avec une tête noire ? On sait que Cicéron et Brutus, avec leur costume tout naturel, étaient des imbéciles et des lâches. Une République, pour être solidement établie, doit être bien poudrée ; et dans ces temps de malheurs, où le pain manque et se vend dans bien des endroits trente sols la livre, la France ne peut cependant pas se dispenser, si elle en est requise, de consacrer le quart des farines pour blanchir la nuque de l’importante et innombrable bureaucratie ; parce qu’on sent combien d’inconvénients peuvent naître de ce que les administrateurs, leurs commis et jusqu’au dernier carabin d’une administration n’ait pas un ton différent de celui du Peuple, qui puisse en imposer, marquer la distance, et faire paraitre capable. Barbiers aristocrates ? Ne pleurez plus, l’empire de la frisure est bientôt reconquis ; la législation de la perruque va être mise à l’ordre du jour, et bientôt vous lirez joyeusement, de concert avec tous les autres artisans de luxe : Avis au public : « Le premier titre que devra désormais produire tout aspirant à une place sera de se présenter le chef enfariné […]. »"
Gracchus Babeuf.
Les manifestants de droite enrichissent Bernard Arnault, et désespèrent le Rana plaza, ce qui est dans l'ordre des choses

Mode et radicalité ! Eternel dilemme ! J'en parlais déjà ici. Et combien de fois n’ai-je pas sollicité la rubrique « Tendances et savoir-vivre » du regretté journal Article 11, torturé soudain par un doute vestimentaire avant de me rendre en manif sauvage, où d’un doute éthique, quand ma cagoule ou mon casque intégral étaient dûment payés, avec de l’argent lâchement gagné par un travail salarié, double obéissance donc aux lois de l’économie, avec contribution à l’engraissage de mon employeur, et d’entrepreneurs du textile et/ou de matériel moto ? Les copains d’A11 m’ont toujours encouragé, rapport au premier scrupule, l’esthétique, d’opposer à l’extravagant costume, aux fringues de marque de la jeunesse dorée, la simplicité du costume sans cravate, sans gants, (ou alors de protection pour l'allumé/lancé/retourné/entassé ou contre l'identification) bref, le style sans-culottes : cheveux plats, pantalon droit et blouse.
Mais attendu que l'industrie textile, qu'elle soit pour rupin ou pour purotin, enrichit l'oligarchie en réduisant des femmes et des enfants à l'esclavage, quelle solution ?
Il y a bien le nudisme révolutionnaire d'Ernest Armand, moi je suis plutôt pour, mais quand ça pèle ?... Si vous avez des idées...

Les manifestants de gauche enrichissent Gérard Mulliez, et désespèrent le Rana Plaza, ce qui est plutôt contre nature

Cela dit :

Si un habit simple convient bien au prolétaire anarcho-autonome, malgré les quelques réserves d'ordre éthique évoquées plus haut, cela ne signifie pas que nous ne devions jamais sacrifier à une certaine hygiène. Et je suis parmi les bien-pensants, les politiquement corrects, les modérés, oui ! je n'ai pas honte de l'avouer sur cette tribune que je me suis offerte, qui pensent qu’une douche hebdomadaire pourrait apporter beaucoup de cette douceur de vivre du quotidien sans laquelle notre révolution resterait bien austère, bien ascétique, bien terne. Or, comment se laver sans enrichir les marchands de savon, qui farcissent ceux-ci d’huile de palme, dont l’industrie est un crime contre Pachamama et tous mes potes animaux et une source de destruction de communautés vivrières et de progression de l’esclavage ?
La solution est là, après mon dentifrice du Chat de Cheshire :
ma recette de savon maison.

La saponification des travailleurs sera l'oeuvre des travailleurs eux-mêmes

Pour cela il faut être un expert en mathématiques : 137 g de soude (NaOH) pour 1000 g d'huile d'olive. Pour ma part j'ai fait des manips avec 500 g d'huile d'olive, donc... 68 g de soude (en pastilles, se trouve en grande surface ou magasin de bricolage). On arrondit toujours un peu en bas pour la soude. La soude est à introduire petit à petit dans de l'eau (environ 100 ml). Cette étape est délicate car la soude, en se dissolvant dans l'eau, produit de la chaleur, il faut être très vigilant(e). Une fois la soude complètement dissoute, il faut mélanger cette solution à l'huile ; on peut préalablement faire chauffer l'huile (à 60°C environ). Le mieux est de faire le mélange au mixeur (5 minutes environ), ou par défaut dans un récipient en agitant très vigoureusement pendant 20 minutes environ. Le temps de réaction varie suivant de nombreux paramètres. Au cours de l'agitation/mixage le mélange va devenir opaque : c'est la saponification qui fait son travail. C'est quand on arrive à une sorte de crème anglaise que c'est finit. Ensuite, il suffit de mouler ce mélange (moules en silicone, anciennes barquettes de beurre etc...). Laisser reposer 4 à 6 semaines. Pendant ce temps la soude va continuer de réagir avec l'huile pour que la réaction soit complète. Le savon va aussi sécher et sera près à l'emploi une fois qu'il aura durci. Vous pouvez le démouler en cours de séchage pour accélérer le processus. Facile ! Le savon mousse peu, il a une agréable odeur d'huile d'olive. Attention toutefois, la soude est un produit dangereux (notamment pour les yeux). Il faut la manipuler avec précaution et surtout être vigilant aux proportions des ingrédients lors du mélange : un manque d'huile fera un savon caustique (fortement basique) qui risque fort de vous épiler en même temps que de vous laver. Plus sérieusement, manipulez avec des lunettes, une blouse et des gants et ouvrez régulièrement le récipient quand vous agitez pour dégazer. Si vous avez de la soude sur vous, pas de panique, rincez abondamment sous l'eau et il n'y aura pas de problème. Afin d'ajouter un peu de fun, on peut rajouter au savon des huiles essentielles, par exemple, juste avant le moulage. C'est ce que j'ai fait ce week-end pour ma deuxième tournée !

Pour terminer, j'ajouterais que ces savons servent aussi bien pour le corps que pour les cheveux. Je pense que le "shampoing" est une invention de publicitaires zélés à freiner la déturgescence tendancielle du taux de profit.

Enjoy !

lundi 13 avril 2015

Un dentifrice pour les sans dents

Un autre de mes cousins, Tzvetan (ses dents sont briquées au bicarbonate) :

Il meurt, comme sa famille, comme son espèce, grâce à une industrie qui apporte plein de points de croissance : la palme. Si c'était le seul méfait de l'industrie de la palme ! Si la palme était la seule industrie nuisible ! Que peut-on y faire ? Je n'ai pas la solution pour que la révolution advienne, je tâtonne, comme la personne ordinaire que je suis. Suis prêt à aider pour l'expropriation, la socialisation et l'auto-organisation passionnelle de nos subsistances à venir. Open.

Cependant à mon petit niveau il m'arrive de m'amuser à réduire ma collaboration à la dévastation de toute vie par la vie du Capital. Par exemple, saviez-vous que l'huile de palme ne se trouve pas seulement dans le Nutella, ni même seulement dans quasiment toute la bouffe industrielle, on la trouve aussi dans les produits de "beauté", d'hygiène, les savons, shampoings, dentifrices...

Voilà pourquoi je vous propose la recette du dentifrice que je confectionne moi-même et que j'utilise. A part l'huile de palme, quelles sont mes motivations, sachant qu'elles n'empêcheront pas Tzvetan et les autres de disparaître ?

- je n'ai pas prêté allégence à U, n'ai pas la carte Leclerc, ne suis pas fidèle à Auchan, suis pris de nausées chez Casino, et ne pense qu'à prendre la tangente au Carrefour, vomissant indifféremment les Arnauld, Naouri, Mulliez, Edouard, leurs compères et leur classe. Moins j'achète chez eux, mieux je me sens dans ma peau ;

- je me revendique du mouvement ouvrier, j'y tiens beaucoup, mais à part branlotter une souris ou tourner les pages d'un livre, je suis handicapé de mes dix doigts. Cette création de dentifrice est un peu comme mon oeuvre ;

- la qualité du lavage de mes dents, tout simplement, quand vous verrez le résultat vous en serez jaloux.

Voici donc la recette du...

Dentifrice du Chat de Cheshire :

- bicarbonate de soude : 20 g
- argile blanche surfine : 20 g
- sel de mer : 5 g (1 cuiller à café)
- HE de citron : 4 gouttes
- HE de Tea Tree : 2 gouttes
- pot hermétique

Mélanger l'argile, le sel et le bicarbonate de soude. Ajouter les huiles essentielles goutte par goutte, en mélangeant bien la préparation entre chaque goutte. Mettre dans un pot hermétique. Avant chaque utilisation, humidifier la brosse à dents et la tremper dans la poudre puis brosser les dents comme d'habitude. Pour un dentifrice vert, au parfum polaire, on remplacera l'argile blanche par de l'argile verte et l'HE de citron par 2 gouttes d'HE de menthe.
Le goût est très surprenant au début car très salé mais, une fois que l'on s'en sert et que l'on voit les résultats sur les dents, on n'en utilise plus d'autres :

Pas d'inquiétude les amis, la légère noirceur des dents du bas est due à l'abus de sauce au soja (bio, des environs de Fukushima, la bouteille sert aussi de veilleuse pour mon fils).