mercredi 10 mai 2023

Vérole

      Les copines et copains,

     Au fil du temps ce blog part complètement en cacahuètes, non dans son contenu en ce qui me concerne, même si les articles se sont raréfiés conséquemment à l'augmentation des infernales cadences du chagrin et peut-être à un moindre enthousiasme de ma part, mais d'un point de vue technique. Tout tombe en panne et j'ai beau chercher, je n'en trouve pas la raison :

      - plus de notification sur ma boîte mail des commentaires ;
      - plus de possibilité pour les contributeurs de commenter ;
      - colonne de droite des blogs amis et des mots clés reportée tout en bas, donc quasiment invisible ;
      - plus aucun lien possible (ouverture d'un article, blogs amis, mots clés...)...

      Je me retrouve donc aveugle, sourd et seul dans ce blog, sans plus aucun contact possible avec les potes. Certes, sa mise à jour rédactionnelle au moins une fois par mois me permettait de m'obliger à écrire un peu, au moins pour mes micro-fiches de lecture. Mais si je ne peux plus partager ni échanger, ce n'est plus très intéressant, et je peux aussi bien me faire un peu violence pour rédiger ces "fiches" sur papier libre ou page de traitement de texte.
 
      Je vais donc mettre un terme à l'alimentation de ce blog, comme pas mal de confrères l'ont fait avant moi, mais pour d'autres raisons. Cela me permettra peut-être aussi de revenir à mon activité rédactionnelle d'avant la création de La Plèbe le 30 janvier 2015 (comme le temps passe bordel !) à savoir... rédiger des commentaires chez les autres ! Je pourrai aussi m'amuser à me relire depuis le début. Lire plus, tout simplement. Ou agir plus pour la révolution... J'avais pensé créer un autre blog mais j'avoue que l'idée m'a fatigué dès sa naissance, et puis, Google... cette épine dans le pied de ma conscience radicalement anti-GAFAM, NATU, et capitaliste plus généralement. 

      Comme pour d'autres, ces adieux ne seront-ils finalement pas définitifs, et ne s'agira-t-il que d'un faux départ ? Il me faudra alors dans ce cas vraiment un dépanneur... 

      À bientôt sur vos blogs, sur une manif ou un blocage, un tatami, un concert de jazz, une librairie ou une forêt... À bientôt dans ce vaste monde, au hasard d'un croisement de nos aventures à venir !

      Votre Wroblewski.

jeudi 20 avril 2023

La Dose de Wrobly : germinal 2023 EC

- Franz Kafka. Le Procès.
      J'ai profité d'un deuxième séjour, trente ans après le premier, à Prague, magnifique ville pleine d'Histoire et de légendes, pour relire ce chef d’œuvre d'un de mes écrivains préférés. Flippant et drôle.
Quelle bonne surprise au musée Kafka ! Qui vois-je ? Notre grand ancien François Claudius Koënigstein, alias Ravachol ! Il se trouve que notre terroriste était célèbre à la fin du XIXème siècle en Bohême (comme dans toute l'Europe d'ailleurs a priori, traumatisée par les innombrables attentas anarchistes, de l'assassinat de Sissi à celui de Sadi Carnot en passant par de multiples autres actes individuels justiciers, dont on ne mesure plus vraiement l'ampleur aujourd'hui) suite à ses hauts faits contre des magistrats persécuteurs du prolétariat révolutionnaire. Quand le petit Franz se rebellait un peu trop contre le cuisinier de ses parents qui l'emmenait à l'école le matin, ce dernier le traitait de Ravachol, ravigotant stigmate !
Kafka sur les épaules d'un homme sans tête. Cette sculpture mesure 3,75 mètres de hauteur, a été sculptée par Jaroslav Rona en 2003 à l'occasion du 120ème anniversaire de la naissance de Kafka, et s'inspire d'un rêve de l'écrivain tchèque de langue allemande, qu'il avait décrit dans un texte.

- Arthur Miller.- Les Sorcières de Salem.
     Après Vu du pont et Je me souviens de deux lundis en germinal 2021, mon troisième Miller (non, pas Henry, plutôt Arthur, en l’occurrence). Glaçant, effrayant, tiré d'une histoire vraie de chasse aux sorcières en 1692 dans le Massachusetts à l'issue de laquelle 25 personnes furent exécutées. Quand le capitalisme naissant et le patriarcat, alliés à la religion et à la superstition, accomplissent une forme de génocide (féminicide) pour asseoir leur suprématie.
- Lois McMaster Bujold.- Immunités diplomatiques / L'Alliance.
   Plus qu'un roman après ces deux-là et je pourrai reprendre mon propre programme de lecture, de la littérature, de la poésie, de la philo, des documentaires de critique radicale, des polars sociaux ou politiques, de la BD, des langues étrangères ou autre, mais selon mon propre agenda et mes propres désirs ! Je rappelle que la saga Vorkosigan m'a été prêtée et que je suis ravi d'avoir découvert ces romans que je n'aurais jamais lus sans cela, que j'y ai pris parfois du plaisir, parfois moins. Mais j'ai hâte et suis content d'arriver au bout !

lundi 20 mars 2023

La Dose de Wrobly : ventôse 2023 EC


   - Hakim Bey.- Zone interdite.
   L'ordure capitaliste est ce rat, ce bâtard, qui vous parle de "joindre et de toucher quelqu'un" avec un téléphone, ou qui vous ordonne : "Soyez là !" Là ? Où ça ? Tout seul en face d'une saloperie de télévision ? Ces goules sorties d'un cauchemar de Lovecraft sont en train d'essayer de vous transformer, après vous avoir bien broyé, bien vidé de votre sang, en un pathétique petit rouage estropié de la machine-à-mort de l'âme humaine - et ne commençons pas à partir en de jésuitiques querelles théologiques à propos de ce que nous entendons par "âme" ! Combattez-les, combattez-les en rencontrant vos amis, pas pour consommer, ni pour produire, non, pour prendre plaisir à l'amitié - et vous aurez triomphé, au moins un temps, de la plus pernicieuse des conspirations à l'oeuvre aujourd'hui dans nos sociétés euro-américaines, cette conspiration qui œuvre à faire de vous un cadavre vivant qu'animent des prothèses et la terreur du manque, qui œuvre à faire de vous un fantôme qui hante son propre cerveau. Ce n'est pas une affaire subalterne : c'est une question d'échec ou de triomphe !

Un petit livre (78 pages) passionnant, bourré d'élans du cœur, d'idées et de références de l'anarchiste ontologique Peter Lamborn Wilson, alias Hakim Bey.
"La fin du moderne ne signifie pas un retour au paléolithique mais un retour du paléolithique."

- Lois Mc Master Bujold.- Ekaterin / Le Poison du mariage.
   La suite de la saga Vorkosigan est proprement hilarante, sans préjudice du suspense et d'une galerie de personnages tous mieux dessinés les uns que les autres.
"On dirait un croisement entre un cafard, un termite et... et... et une pustule." [...] Heureusement qu'ils n'avaient pas montré à Miles une colonie entière de punaises à beurre ou, pis encore, une reine. [...] "C'est comme du miel, expliqua courageusement Mark. Un peu différent."

mercredi 22 février 2023

La Dose de Wrobly : pluviôse 2023 EC

Odilon Redon.- La Cellule d'or.

- Walter Benjamin.- Rêves.
   "Une tradition populaire met en garde contre l’idée de raconter ses rêves le matin, à jeun. Dans cet état, en effet, l’homme éveillé est encore sous l’emprise du rêve. Car la toilette ne rappelle à la lumière que la surface du corps et ses fonctions motrices visibles, alors que, dans les couches inférieures, pendant que nous faisons notre toilette, la pénombre grise du rêve persiste et se renforce même dans l’isolement de la première heure de veille. Celui qui appréhende d’entrer en contact avec le jour, que ce soit par peur des hommes ou parce qu’il veut se recueillir, peu importe, ne désire pas manger et dédaigne le petit déjeuner. Il évite ainsi la rupture entre le monde de la nuit et celui du jour. Une précaution qui ne se justifie que si l’on consume le rêve dans une tâche exigeant concentration, à défaut de le consumer dans la prière, mais qui peut conduire, autrement, à une confusion des rythmes de vie. Dans cette représentation, transcrire ses rêves est funeste, car l’homme, encore à moitié complice du rêve, le trahit avec ses mots et doit s’attendre à ce qu’il se venge. Pour le dire dans le langage d’aujourd’hui : il se trahit lui-même. Il a quitté la protection de la naïveté onirique et s’abandonne à lui-même en touchant à ses visions de rêve sans les maîtriser. Car c’est seulement de l’autre rive, dans la clarté du jour, qu’on peut raconter le rêve, à l’aide d’un souvenir capable de le maîtriser. Cet au-delà du rêve ne peut être atteint que par une purification analogue à la toilette et pourtant totalement différente d’elle. Cette purification passe par l’estomac. L’homme à jeun parle encore du rêve comme s’il parlait dans son sommeil."
Albert Welti. Nuit de lune [Mondnacht].

- Lois McMaster Bujold.- Komarr.
   Grand plaisir de retrouver Miles Vorkosigan, viré des services secrets mais désormais Lord Auditeur de Barrayar, débarquer sur la planète Komarr pour y enquêter sur la destruction de son miroir solaire. Il y rencontre une famille à l'homme manipulateur et agressif, mais dont la femme n'est pas sans l'attirer puissamment... Je débute donc dans le suspense le tome 5 de la saga !

vendredi 10 février 2023

Fourier est en deuil.

Moi, Charles Fourier, m'associe aux membres du département de philosophie de l'Université Paris 8 de Saint-Denis afin de vous faire part du décès de René Schérer, survenu le 1er février 2023, et vous partage ce message rédigé par ses collègues Stéphane Douailler et Emmanuel Pehau.


Le département de philosophie de l’Université Paris 8 a la tristesse d’annoncer le décès de René Schérer survenu le 1erfévrier 2023. Un moment de recueillement à la chambre funéraire de Châtillon a réuni hier ses proches, collègues et ami.es, avant que son corps ne rejoigne la ville de Tulle où il sera inhumé dans un caveau familial.

René Schérer appartenait à la génération fondatrice à la fois de notre université (à travers le Centre Expérimental de Vincennes, dont il occupa souvent les bâtiments administratifs sans jamais y siéger) et de notre département (où il enseigna dès le premier semestre). Entré pour enseigner (bientôt par les actes autant que par la parole) la "critique de l'idéologie pédagogique", il devint un réformateur autant qu'un agitateur de l'institution en fondant, avec Châtelet, Deleuze et Lyotard l'Institut Polytechnique de Philosophie (qui permit de délivrer des diplômes de valeur, en particulier à la population étudiante d'origine étrangère, dans un département alors privé d'habilitation nationale), avant de reprendre, après la mort de son camarade de tous les combats, François Châtelet, la reconstruction et la réhabilitation du cursus de philosophie. Il sera le premier responsable, du milieu des années 1980 au début des années 1990, de la formation doctorale en philosophie, d'abord seul puis, après sa retraite, comme conseiller de son complice en phénoménologie Arion Kelkel.

S’il fut l’un des premiers à rejoindre le Centre expérimental de Vincennes, il fut peut-être aussi celui qui honora jusque dans l’âge le plus avancé la mission d’enseignement et de recherche qu’il avait alors acceptée. Ce n’est qu’après 2018, alors qu’il voyait arriver le moment de devenir centenaire, qu’il mit fin à son célèbre séminaire. Lorsque le jeudi soir René Schérer, entouré de quelques étudiant.es, arrivait au département de philosophie, quelque chose comme une autre temporalité sensible s’installait. Se faisant entendre depuis un espace circonscrit imposé par la relative surdité de René, une voix d’une tonalité très particulière s’élevait, instituait une scène inimitable d’écoute et d’échange, agrégeait autour d’elle comme autour d’un colombarium qui aurait été conçu pour donner leur envol à des idées philosophiques inouïes.

René Schérer laisse une œuvre importante composée de près d’une trentaine de livres publiés en nom propre ou en collaboration entre 1961 et 2017, qui l’aura mené d’un travail de présentation et de traduction de la phénoménologie husserlienne comprenant notamment la mise à la disposition du public français des quatre volumes des Recherches Logiques de Husserl vers l’analyse philosophique de la communication prise pour sujet de sa thèse, avant que l’impact des événements de 1968 sur les tâches, méthodes et horizons qui s’ouvraient au travail philosophique ne l’oriente vers un long et personnel chemin de réflexion, où, s’aidant de Charles Fourier, Gabriel Tarde et Gilles Deleuze, il ne cessera de remettre sur le chantier la question du mode de fabrication des sujets humains et des rapports que crée et autorise entre eux une civilisation qui se laisse régulièrement convaincre de s’en tenir aux schémas de compréhension qu’elle a déjà plaqués sur le miroitement infini de la vie. Accordant une attention exceptionnelle aux possibles dont le désir multiforme de « changer de vie et de société » d’après 1968 ne cessa de produire des images variées, il se reconnut dans la tâche d’entreprendre l’édification d’un imaginaire rigoureux dans lequel l’homosexualité, admise à prendre le rôle et la fonction de donnée immédiate de la conscience, apprendrait à impulser un examen de grande ampleur critique, utopique, poétique des catégories et constructions des sciences humaines et sociales qui connaissaient au cours des mêmes années un essor et un renouvellement considérables. Les reconfigurations qu’il proposa de la question éducative et de la question de l’hospitalité se sont propagées au-delà des frontières.

Outre ses livres et ses nombreuses conférences, pour partie perdues, quatre films tournés entre 1975 et 2016 continueront d’attester jusque dans la mémoire de la contre-culture l’autre manière de voir ainsi que l’autre ambition de penser que René Schérer essaya de faire advenir. 


Bibliographie partielle et partiale :
Charles Fourier ou la Contestation globale, Paris, Seghers, 1970; réédition Paris, Séguier, 1996.
L’Âme atomique. Pour une esthétique d’ère nucléaire (avec Guy Hocquenghem), Paris, Albin Michel, 1986.
Pari sur l’impossible. Études fouriéristes, Saint-Denis, Presses universitaires de Vincennes, 1989.
L’Écosophie de Charles Fourier, Paris, Economica, 2001.
En quête de réel. Réflexions sur le droit de punir, le fouriérisme et quelques autres thèmes – Entretien avec Tony Ferri, Paris, L'Harmattan, 2014.
Fouriériste aujourd'hui, suivi de Études et témoignages, sous la dir. de Yannick Beaubatie, Tulle, Éditions Mille Sources, 2017.

lundi 23 janvier 2023

La Dose de Wrobly : nivôse 2022 - 2023 EC


    - Edgar Allan Poe.- Contes - essais - poèmes.
   Je poursuis la lecture de ce pavé commencé ici. Je réalise que, à ce stade de sa vie et de son oeuvre en tout cas (tous les contes sont juxtaposés par ordre chronologique d'écriture, la compilation traditionnelle due au traducteur Baudelaire en Histoires extraordinaires, Nouvelles histoires extraordinaires, etc. étant ici ignorée), à ce stade donc, Poe est avant tout un satiriste et un parodieur. Ces contes les plus angoissants, morbides, ésotériques, merveilleux, gothiques... sont en fait des pastiches à charge des littérateurs de son temps. Même si parfois je rigole bien quand la satire devient caricaturale, je suis tout de même un peu déçu : quand j'étais minot j'avais tout lu au premier degré, et j'avais pris bien du plaisir à avoir les jetons ! Mais cela dit, certaines obsessions de l'auteur traversent quand même parfois la satire, et on aborde alors, au-delà de la critique, à une véritable littérature d'épouvante. 


   - Thierry Jonquet.- Jours tranquilles à Belleville.
   Jonquet est peut-être mon auteur de polar français préféré, un virtuose de l'angoisse et du suspense, doublé d'une exposition des saloperies de notre monde, à la fois réaliste et gore dans l'effet loupe de sa focale littéraire. J'ai tout lu maintenant, sauf le truc posthume reconstitué, ça sent trop le business. Mais là il est un peu déconcertant. Il enfonce des portes ouvertes (la misère ne tire pas vers le haut, fait de ses victimes des personnes moins policées que qui bénéficie d'un certain confort et d'une certaine liberté, la jeunesse dépossédée devient parfois turbulente, trompant son ennui par des jeux dangeureux, avec de possibles dérives maffieuses, violentes, ou bien des chutes dans les paradis artiriciels durs... en restant souvent éloignée de la culture révolutionnaire généreuse, comme les autres classes ou sous-classes d'ailleurs, puisque l'idéologie de prédation de la classe dominante est l'idéologie dominante, y compris, et avec la brutalité que leur condition peut créer, celle des classes dites dangereuses. Après avoir emménagé à Belleville dans un néo-quartier kafakaïen opposant spatialement petite bourgeoisie intellectuelle et damnés de la terre, séparés par une grande esplanade déserte et sans vie de quartier, Jonquet découvre les apaches de les loubards. Sauf que quasimment tous ceux-là, dans le Belleville de la fin de années 90, sont magrhébins, c'est lui qui l'écrit. Certes, ce constat reste d'un homme de gauche, qui ne manque pas de stigmatiser aussi urbanistes, sociologues de gouvernement, inégalité, chômage, prison comme perspective et qui déplore le vote Le Pen, même si il affirme que son meilleur promoteur est "la bande à nique ta mère" elle-même (alors qu'on sait que des campagnes reculées, sans cités ni immigrés, sont parfois dominées elles-aussi par le vote d'extrême droite). Il décrit un Belleville très noir, mais ici ce n'est pas un roman. Ça fait vraiment flipper, on se représente une armée de clochards, de dealeurs et de toxicomanes, de "racailles" à mobylettes ou à pitt-bull accomplissant au quotidien un massacre de femmes et d'enfants, catégories de population que Jonquet invoque souvent pour mettre en avant ce qu'il considère comme un scandale. Certes, vivre dans la peur des incivilités, de se faire dépouiller ou cogner, constater la connerie, même et peut-être surtout venant des pauvres, pour un ancien trotskyste qui se veut fidèle à ses vieux rêves, quand soi même on a toujours voulu prendre leur parti, et qu'on a de quoi se loger et vivre, certes, mais qu'on n'est ni Bernard Arnault, ni un commerçant plein aux as grugeant le fisc, ni un flic, ni un tonton flingueur, comme pour moi (bordélisé pendant 10 ans par des jeunes du 93, volé dans ces établissements scolaires comme sous les tours à la portière, baffé lycéen parce qu'apeuré, réceptacle de pierres en me rendant au turbin...) ça peut créer des tensions. Mais là, on ne voit que le côté méprisable et haïssable des classes populaires et du sous-prolétariat soumis à l'ordre des forts et recherchant les plus faibles à exploiter primitivement, aucun côté lumineux. Et on ressent chez Jonquet la haine et l'aigreur d'être confronté au quotidien à l'inconfort de cette gentrification à-demi. Certes, il a, en plus, peur pour son enfant. Même s'il ne donne pas de solution qui serait satisfaisantes pour des révolutionnaires qui devront ralier une majorité des classes les plus pauvres pour pouvoir éspérer voir efficacement et durablement faire bouger les choses vers le communisme (anarchiste en ce qui me concerne), ses quelques remarques de gauche humanistes font malgré tout qu'on ne l'assimile pas tout à fait à l'un de ceux auxquels s'adressait Nicolas Sarkozy dans sa célèbre adresse du 26 octobre 2005 à Argenteuil : "Vous en avez assez de cette bande de racaillles, on va vous en débarrasser". Je n'ai pas fini le livre, mais pour le moment Jonquet ne parle pas d'Islam, les jeux bruyants et dangereux, la bêtise, la drogue, les incivilités et la délinquance demeurant à ce stade les seuls stigmates exposés par la description de la "bande à nique ta mère". Jonquet nous a tellement jouissivement embarqué dans son suspense et son épouvante dans ses romans, qu'on lui accorde de ne critiquer ici que les idéologies dominantes dégradées (virilisme, business, loi du plus fort...) et les causes des réactions violentes et agressives provoquées par le capitalisme rapace, plus qu'une détestation diffuse des personnes aux cheveux crépus et habillées en survêtements premiers prix, qui chercherait tous les bons alibis de gauche pour se justifier, et on choisit de croire que, s'il avait vécu, il n'aurait pas tourné Charlie.


   Ce petit livre est sorti en 1999. Je ne sais pas trop comment à tourné Belleville depuis, j'y passe rarement et je n'y vis pas. Ce qui est sûr c'est que celui-ci fait bigrement moins envie que celui, foutraque et haut en couleurs, de Daniel Pennac.

vendredi 13 janvier 2023

Sacqueboute LXXIII : Ryan Porter


    Tromboniste de jazz actuel, Ryan Porter opère la rencontre du jazz et du hip hop, ce qui le rend sacrément branché. Influencé par Herbie Hancock, on ne peut que kiffer, il fait figure de Jay Jay Johnson contemporain, autre référence plutôt sacrée. Il joue avec des musiciens passionnants comme Kamasi Washington, et invente une musique qui s'affranchit des barrières et contribue à rajeunir le public du jazz. Tant mieux ! 
 


SACQUEBOUTE
Priviouslillonne Sacqueboute :
James Morrison
Mnozil Brass
Kai Winding
Wolfgang Amadeus Mozart
Jimmy Knepper
Louis Nelson
Charlie Green
Vincent Gardner
Curtis Fuller
Jason Horn
les esprits / 2- le spectre
Samuel Blazer
l'Essaim de nuit
les esprits / 1- les furies
Kronstadt
Jörgen van Rijen
La Belle image
Kropol
les sacqueboutiers de Toulouse
Tintin
Wycliffe Gordon
Donald
Robinson Khoury
Willie Colon
Sébastien Llado
Mathias Mahler
Charles Greenlee
Dick Griffin
Guive
Voilà du boudin
Bruce Fowler
Glenn Miller
Nils Landgren
Grachan Moncur
Le Trombone illustré
Bettons Tenyue
Watt
Curtis Hasselbring
Steve Turre
Les trois trombonistes de Marc Ducret
Yves Robert
Daniel Casimir
Gary Valente
Chicago
Moon Hooch
Raymond Katarzynski
Albert Mangelsdorff
Christiane Bopp
Honoré Dutrey
Viscosity
Fred Wesley
Dave Lambert
Roswell Rudd
Curtis Fowlkes
Melba Liston
La Flûte aux trombones
La Femme tronc
Journal intime
Gunhild Carling
Nils Wogram et Root 70
Carl Fontana
Animaux
Trombone Shorty
Cinéma
Feu
Le Canadian Brass
Local Brass Quintet
Buddy Morrow
Bones Apart
J.J. Johnson
Lawrence Brown
Vinko Globokar
Les funérailles de Beethoven
Treme
Craig Harris
Mona Lisa Klaxon
Juan Tizol
Bob Brookmeyer
Daniel Zimmerman
Frank Rosolino
Rico Rodriguez
Kid Ory