- Danièle Pistone.- Histoire de la musique en France de 1789 à 1900.
Musicienne jouant du qanon et danseuse, image de Musique et instruments de musique du Maghreb.
"De la fondation à 1900 se succédèrent à la tête de l'établissement (le Conservatoire - note du blogueur) : [...]
- D.F.E. Auber, de 1842 à 1871
- Salvador Daniel, sous la Commune (6)
- Ambroise Thomas, de 1871 à 1896 [...]
(6) A la mort d'Auber, il se plaça lui-même à la tête de l'établissement ; mais il fut tué quelque quinze jours plus tard."
On n'en saura pas plus sur la mort de cet honorable monsieur... On apprendra par contre ceci sur ses centres d'intérêts et ce qu'il apporta à la musique en France :
"Dans les gazettes, les articles la concernant (la musique arabe - note du blogueur) sont toutefois plus rares que ceux relatifs à la musique extrême-orientale [...] ; mais les Expositions Universelles contribuèrent à faire connaître les mélodies arabes et S. Daniel (24) par exemple, venant d'Alger, avait fait découvrir à plusieurs reprises aux Parisiens (25) de semblables concerts. D'authentiques instruments furent présentés à nos compatriotes (26).
(24) Celui-là même qui devait se placer à la direction du Conservatoire pendant la Commune [...].
(25) Voir, entre autres, son article dans Le Ménestrel du 27 janvier 1867, pp. 65-67 et son concert de musique arabe au Palais Pompéien en 1866 (ibid. du 8 juillet 1866).
(26) Voir Le Ménestrel XXX, 1863, pp.353-354, pour la description de ce spectacle."
C'est peu, mais ce livre a au moins le mérite d'évoquer Francisco Salvador Daniel. L'histoire officielle du Conservatoire de Paris, elle, n'en a pas fait autant : elle fait succéder Ambroise Thomas à Auber. C'est ce qu'on apprend en tout cas dans ce passionnant article du splendide blog La Commune de Paris (voir aussi ci-contre), qui nous raconte toute l'histoire de cet attachant musicien communard.
Zohra de Francisco Salvador Daniel.
- Michel Bakounine.- Michel Bakounine et l'Italie : 1871-1872. Troisième emprunt de ce livre d'archives du Russe internationaliste, j'espère le finir cette fois-ci. L'occasion de rappeler quelque banalités malheureusement pas superflues dans notre actualité libéralo-fasciste :
"[...] la noble passion de la liberté. Et la liberté, quoi qu'en dise Mazzini et avec lui tous les idéalistes - qui, naturellement, ne comprennent rien à ce mot et qui, lorsque la chose se présente à eux, la détestent - la liberté, par sa nature même, ne peut être seulement individuelle - une telle liberté s'appelle privilège - la liberté vraie, humaine, complète d'un seul homme implique l'émancipation de tout le monde, parce que, grâce à cette loi de solidarité qui est la base naturelle de la société, je ne puis être réellement libre, me sentir et me savoir libre, si je ne suis pas entouré d'hommes également libres, et l'esclavage du dernier d'entre eux est mon esclavage."
- Molière.- Les Fourberies de Scapin.
Il y a une semaine Jean-Baptiste aurait eu 400 ans. Et cela personne n'en parle. Le boycott médiatique de l'auteur du Malade imaginaire n'est-il pas la preuve la plus symptomatique du grand complot des élites et de son non moins gigantesque reset pharmaceutique ? Je laisse votre esprit critique méditer cette question. Ou bien, comme le mien, se taper une bonne farce avec de francs fourbes dedans pour fêter ça.
- Jean-Patrick Manchette.- L'Affaire N'gustro.
Qu'il est bon quand, comme moi, on a boycotté depuis l'adolescence tous les appareils idéologiques d'Etat (sauf quelques rares émissions de réel service public à la radio) et capitalistes, tous ces nauséeux médias bourgeois, pour rester pur, se préserver de toute leur pub, propagande et lénifiante entreprise d'abêtissement, et qu'on se retrouve dans telle activité à attendre son fils et que deux personnes vous entreprennent avec passion du dernier Houellebecq, dernier produit d'appel de l'industrie littéraire à la mode dont je n'ai que foutre et dont je ne souhaitais pas dans ma vie simple ententre parler, quel bonheur, donc, de n'avoir jusqu'à présent pas été complètement branché non plus, d'avoir plutôt fôlatré dans ses découvertes artistiques, poétiques, littéraires, philosophiques... plutôt que de s'être précipité le plus vite possible sur ce qu'il fallait avoir lu dans les milieux avancés auxquels je me flatte malgré tout d'appartenir, quoi qu'il m'en coûte, quel plaisir, donc de se retrouver la cinquantaine bien sonnée avec tout plein de Manchette à découvrir ! J'en suis donc à mon troisième : L'Affaire N'Gustro, après Ô dingos, ô châteaux ! et Laissez bronzer les cadavres ! Je ne vous en dis naturellement pas plus, pas mon genre de divulgâcher, et je retourne bicher avec mon petit chef-d’œuvre de vrai glauque, rien à voir avec les 700 pages du m'as-tu-vu bouffon courtisan catholique ci-dessus et bien à contre cœur-évoqué...
En général les fanfares, d'un point de vue chorégraphique, c'est plutôt le degré zéro. Les musicos se mettent là où ils peuvent, vaguement par instrument, si on a de la chance en un continuum qui part des graves aux aigus. Certaines tentatives plus ou moins pathétiques les fait bouger un peu d'une jambe sur l'autre, pour accompagner le groove de leur prestation, s'il y en a, mais ça reste assez limité.
Ici on a une fanfare (orléanaise et spécialisée dans la cumbia, des choses comme ça...), qui propose des chorégraphies limite acrobatiques et au cordeau, parties prenantes de ses jeux de soufflants ou de frappants. Ca donne un résultat parfois incroyable, avec des trombonistes, entre autres, qui jonglent avec leur cuivre comme s'il s'agissait d'épées, de quilles, de rubans ou de flammes. Et même sans virtuosité gestuelle ou sportive, la danse est toujours là et le spectacle inattendu et insolite. On est chez les saltimbanques !
Un tromboniste qui m'a été présenté par un ami blogueur et animateur radio. Étant peu érudit en musique latino-américaine, même si je ne suis pas sans l'apprécier quand elle est bonne, je ne connaissais pas Willie Colon, "el diablo !" Et ça balance bien, le gros son du trombone venant marteler l'ondulation de la musique qui fait comme par magie bouger le corps malgré qu'il en ait, et je regrette d'autant plus de n'avoir pas appris à danser la salsa pour sublimer cette tarentule de rouler des hanches qui me tripote alors. Solo à la minute 3.23. L'ami avait évoqué le souffleur portoricain ici.
Et pour couronner cette découverte, étant malgré tout plus jazzeux que latino, quelle ne fut pas ma surprise et mon plaisir de reconnaitre à la minute 5.16 une citation de l'illustre Moanin' de Bobby Timmons, créé par les Jazz Messenger d'Art Blakey dans leur album éponyme !!! Cocasse inter-musicalité !
Notre collaborateur Walery Wroblewski a donné un concert hier, au sein de son petit choeur. Il y a chanté, outre l'Ode à Martin Luther King, deux chansons traditionnelles, une arménienne et une bulgare. Etant très humble et timide, (et pas seulement workshy, qualité dont il est très fier), il ne s'est pas filmé en selfie pour se mettre sur la plate-forme vidéo la plus répandue sur le net. C'est pourquoi, en son hommage malgré tout, au nom de toute la rédaction de la Plèbe, je publie ici des versions différentes de la chanson bulgare Mari Mome, à ne pas confondre avec la chanson homonyme de Léo Ferré, ou avec celle de Jean Ferrat. La chanson arménienne, Mayrigin Yazma Périn, est introuvable sur le net, il faudra donc vous déplacer pour le prochain concert.
On m'a prêté le dernier album de Dhafer Youssef. Je ne connaissais pas, bien que le nom ne me fut pas totalement étranger. Dès le premier titre dites-donc, les poils de mon épiderme se sont dressés. Quand il passe du grave aux aigus et qu'il reste là-haut, on dirait la plainte désespérée d'un animal légendaire, je ne sais pas, une licorne par exemple.
La chasse à la licorne : la licorne se défend, ateliers de Bruxelles ou de Liège, 1495-1505. Visible aujourd'hui au musée des cloîtres à New-York.
Et il reste perché un bon bout de temps. Un peu comme du Nusrat Fateh Ali Khan, mais en plus lent, plus posé, même si c'est dans les airs. Plus électriquement amplifié aussi. Le tout étant agrémenté de son oud, et d'un petit orchestre jazz bien chaleureux.
Avec le trompettiste Paolo Fresu, que j'aime bien.