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lundi 9 mars 2020

Les 8 mars passent...

   Décidément, Mizoguchi est vraiment un cinéaste que la prostitution a inspiré, ou hanté, car nombre de ses films sont à charge de cette toujours violente exploitation du corps des femmes par un système patriarcal qui ne laisse aucune chance aux prolétaires du sexe, quand bien même elles seraient des lutteuses, s'étant laissées happées avec plus ou moins de formes, mais toujours par un chantage à la survie, par ce viol tarifé toléré. Plus largement ces témoignages de fiction agissant comme des procès mettent en évidence la domination masculine et la sujétion des femmes.

   Parmi les films de Mizoguchi évoquant la prostitution que j'ai pu voir dernièrement et au sujet desquels j'ai écrit quelques lignes ici : La Cigogne en papier, Oyuki la vierge, Cinq femmes autour d'Utamaro, La Vie d'O'Haru femme galante, Les Contes de la lune vague après la pluie, L'Intendant Sansho, La Rue de la honte.


Attention, de relatifs divulgâchages peuvent apparaître dans les notices ci-dessous.

- La Marche de Tokyo (東京行進曲, Tōkyō kōshinkyoku), 1929.
   Film muet et incomplet. Une jeune femme, Michiyo, hébergée chez son oncle ouvrier après la mort de sa mère Geisha, est contrainte, quand celui-ci se retrouve au chômage, de s'adonner au métier de celle-là, pour soulager financièrement le foyer. Avant de mourir, la maman, ayant été mise enceinte puis abandonnée par le courageux papa, avait sommé sa fille de ne jamais faire confiance aux hommes. Elle lui remit à cette occasion sa bague. Dans l'établissement où elle travaille Michiyo subit une cour assidue d'un vieux et richissime chef d'entreprise jouisseur. Avant cela, le fils de celui-ci, plutôt gentil, tombait éperdument amoureux d'elle, qu'il avait aperçue dans la rue en habits de pauvresse. Au moment où le client-patron n'y tient plus et s'apprête à violer gentiment notre geisha, il aperçoit sa bague et blêmit. Quand son fils lui annonce qu'il veut épouser Michiyo, il doit lui révéler, écroulé, que c'est impossible car celle-ci est sa propre sœur, c'est à dire sa fille, à lui, le vieux (vous me suivez toujours ?).

   Bref, après Maupassant, nous voici donc chez Molière.

- Les Sœurs de Gion (祇園の姉妹, Gion no shimai), 1936.
   Le quartier de Gion, à Kyoto, à l'est de la rivière Kamo, je l'ai un peu arpenté ici. Deux prostituées, la gentille, qui éprouve de la compassion et de l'affection pour les hommes, et la méchante, qui n'est que vengeance, mensonge, duplicité, vente au plus offrant et trahison. Les deux en arriveront à la même conclusion : elles sont dans le cercle de l'enfer aux souffrances incessantes et ce cercle n'a pas d'issue.

- Femmes de la nuit (夜の女たち, Yoru no onnatachi), 1948.
   Réduites à la misère et/ou à la dépendance après les destructions de la guerre, les leurs disparus, ou victime de la violence prédatrice masculine car trop naïve et aventureuse, trois femmes tombent dans l'enfer de la prostitution de rue, à Osaka. La scène finale dans un cimetière, dantesque, témoigne épouvantablement de cette damnation. Mais on voit mal ce que la dite sainte dite vierge, sur un vitrail de laquelle la caméra s'attarde lourdement, vient faire là-dedans. Alors ce serait soit putain, soit bigote ?...


   Avec l'attachante Kinuyo Tanaka (à gauche) qu'on a pu voir ici aussi (voir actus cinéma japonais précédentes) dans Cinq femmes autour d'Utamaro, L'Amour de l'actrice Sumako, La Vie d'O'Haru femme galante, Les Contes de la lune vague après la pluie, L'Intendant Sansho, Flamme de mon amour (voir ci-dessous), et même dans Barberousse de Kurosawa ! Au début elle ne paye pas de mine, rien d'une vamp, et lorsqu'on finit par s'habituer à son visage et la reconnaître au bout d'un moment on se met à développer une grande sympathie pour les personnages qu'elle incarne, son jeu d'une profonde sensibilité et son petit visage rondelet capable de lancer des éclairs ou d'être d'une provocante désinvolture.

- Flamme de mon amour (我が恋は燃えぬ, Waga koi wa moenu).

   Encore un film féministe, sauf erreur. Pas de prostitution cette fois, mais une femme, en 1884, luttant contre la domination masculine, aussi bien au village coutumier que dans le grand Tokyo, notamment dans un parti politique de gauche de l'époque, c'est à dire démocrate bourgeois, dont le leader, qui devient l'amant de notre héroïne, se révélera être un macho comme les autres.

 Université bloquée par un collectif féministe non mixte ce matin 9 mars 2020.


 Le terminus de l'héroïque ligne 13, totalement fermée pendant un bon mois de grève en décembre-janvier.

lundi 16 juillet 2018

Vous faites erreur, je ne suis pas Champion...

Ô Peuple, nous t'aimons immensément :
N'es-tu donc pas la pauvre âme ignorante
En proie à tout ce qui sait et qui ment ?
N'es-tu donc pas l'immensité souffrante ?

La charité nous fait chercher tes maux,
La foi nous guide à travers tes ténèbres.
On t'a rendu semblable aux animaux,
Moins leur candeur, et plein d'instincts funèbres.

Paul Verlaine


Entre l'autruche et le footballeur, le rapprochement est [...] flagrant : la danse d'amour, par exemple, est presque la même. Exemple : mettons vingt-deux autruches dans le désert de Zobi. Donnons-leur une noix de coco. Aussitôt, les autruches se divisent en deux camps de onze et se mettent à courir comme des cons dans tous les sens pour pouvoir taper dans la noix de coco. Quand une autruche arrive à envoyer la noix de coco entre deux cactus, c'est le signe de l'amour. Les autruches commencent par sauter sur place puis elles se filent des grands coups d'ailes dans le dos et s'embrassent goulûment. L'instant d'après, c'est la copulation qui assurera la survie de l'espèce autruchienne. Les footballeurs font exactement la même chose, mais leur quotient intellectuel étant légèrement inférieur à celui de l'autruche, ils sont incapables de sortir leur sexe au moment de l'embrassade générale. Alors ils recommencent à taper dans le ballon, jusqu'à épuisement complet. C'est pourquoi les footballeurs ne se reproduisent pas, ils shootent : c'est la femme de l'équipe de France qui me l'a dit.

D'après Pierre Desproges.

mercredi 31 janvier 2018

Lutte anti-patriarcale : un nouveau truc malin

   Comme vous devez le savoir si vous êtes attentifs à ce blog, j'épouse la cause féministe. Tout en restant fondamentalement un dominant, bien sûr, on n'efface pas 5 000 ans d'histoire, auxquels je peux aisément rajouter sans trop de risque de me tromper 7 000 piges de néolithique, et une éducation de garçon par des bons sentiments et des intentions généreuses. Mais, malgré cela, je pose certains actes (je ne me contente pas de vœux pieux, ah ça non !), certains ont d'ailleurs fait l'objet d'articulets de ce blog et je vous invite à vous y reporter.

   Ce que vous ne savez pas, en revanche, c'est que pour donner une cohérence à ma lutte, j'ai arrêté le sexe avec une autre personne. Notamment ma compagne. Je suis depuis plusieurs années abstème en ce domaine. La relation hétéro-sexuelle est aussi par trop ambiguë, et toujours, malgré qu'on en aie, elle reste empreinte de traces de sperme patriarcales. Ainsi, quand au milieu des transports les plus haletants je déclarais à ma moitié (rien que ce terme pue la phallocratie) : "Oh ! t'es bonne ma poulette" : il ne faut pas être sorti des Femen pour comprendre que cette comparaison est fort humiliante. De même, dans une intériorisation de sa condition subalterne mon amie, au plus fort de l'échauffourée, me scandait "Fais moi mal ! Wrobly ! Wrobly ! Wrobly ! Chuis pas une mouche !!!". Il n'y avait donc pas photo, un grand stop ! s'imposait pour mettre en adéquation mon éthique et mes tocs.

   Cependant, l'homme a des besoins, même s'ils ne sont point si impérieux qu'ils puissent justifier la moindre indélicatesse faite aux femmes, comme le dit bien Claude Guillon, que je suis sur ce point. Mais, il est quand même travaillé à l'occasion de quelques pulsions taquines, l'homme. C'est pourquoi, taillant bien mal une certaine cote, je décidai de conserver malgré tout une sexualité onaniste. Mais comment stimuler mon imagination hétérosexuelle normée sans retomber dans la machisme pornographique, qu'il soit commercial ou purement imaginatif ? Simple : non contente d'être solitaire, mon érotomanie serait solidaire, bio, vegan et de surcroit, équitable !

   A défaut désormais de m'autoriser à goûter les fruits de l'amour, je découvris l'amour des fruits, grâce à l'artiste américaine Stéphanie Sarley, et depuis, je puis dire, et je le disais encore à ma concubine qui lessivait la cuisine l'autre jour pendant que je surfais sur des sites féministes, mais elle n'entendait rien, elle venait de lancer une lessive et le bruit de la machine c'est infernal, c'est un peu pénible de ne pas pouvoir bénéficier de toute l'attention qu'on pourrait penser mériter, avec tous les efforts que je fais... ; je puis dire, donc, que je vis désormais une sexualité épanouie et sans la moindre cruauté !

   Et en plus je partage mes bons plans ! Merci qui ?





lundi 16 novembre 2015

Les héroïnes, le matamore, et le barde

Hier soir, j'ai vu un très beau film d'aventure extrême et d'angoisse.


Un seul regret, c'est trop court. J'ai été vraiment surpris et frustré à la fin du film, j'aurais bien aimé encore passer une heure et demie à trembler, sourire et apprendre avec elles.

Ma dernière actu ciné, mais pas la moindre.


Rien à voir, mais on reste dans l'actu, une citation :

« L’Etat ne cèdera jamais face aux intimidations d’une minorité d’individus ultra-violents*, notre pays est un Etat de droit. Une fois que la justice a tranché, ces décisions doivent être mises en oeuvre et le gouvernement ne peut pas accepter qu’une minorité d’opposants radicalisés fassent obstacle à l’intérêt général et à l’application des décisions de justice. »
Manuel Valls à propos dez zadistes de NDDL.

Que les botanistes du parti des tritons crêtés se le tiennent pour dit !
* C'est nous qui soulignons.

Dormez tranquille braves gens, Rodomont serre le poing et brandit le menton !


Pour terminer, et pour faire le lien avec le début de cet article, mais aussi, après le massacre de vendredi par des monstres (il faut stopper Frankenstein mais qui est-ce ? où est-il ?...), des nazis (bing ! et un point Godwin en moins sur mon permis de maudire ! c'est l'émotion) dont il faudra bien qu'on découvre quel a été le traité de Versailles si on veut éviter les générations spontanées futures, mais en attendant, donc, aussi parce que j'ai envie d'avoir treize ans dans le canapé de chez ma mère à me mater La Dernière séance dans l'insouciance, également parce qu'il est fédérateur, mainstream mais sympa, voici une chanson de papa Schmoll (cette phrase est compliquée, à l'image de notre temps, j'espère juste qu'elle est correcte, dans le cas contraire je vous prie par avance de m'en excuser) :


Dernière minute : un bon pote me cite cette chanson que lui inspire la réalité actuelle. J'espère que ça fera plaisir à Jules aussi, qui trouve qu'il n'y a pas beaucoup de punk sur ce blog. Ce sera le troisième morceau, et le premier non hard core ! L'évènement le vaut.