lundi 12 novembre 2018

Putain cent ans !


   Les "lois sociales" ont amélioré la condition des travailleurs. C'est indéniable. Mais on sait, en ce qui concerne les procédés d'entr'égorgement internationaux que les moyens de destruction n'ont jamais été aussi meurtriers, aussi cruels, aussi froidement calculés et raisonnés qu'ils le sont devenus durant la grande guerre de 1914-1919.
   Que sont les atrocités des guerres coloniales en comparaison de tout ce qui s'est perpétré durant ces cinq années où la folie du meurtre s'était emparée de millions et de millions d'êtres humains ? Tuer pour tuer, par masses, de n'importe quelle façon, en se servant de n'importe quel moyen, en mettant à profit l'instinct ancestral de l'être primitif qui trouve du plaisir à priver de la vie son semblable en humanité, en utilisant les applications les plus récentes des découvertes scientifiques pratiques. Avoir recours à toutes les ressources que peut recéler l'imagination humaine : des gaz asphyxiants au nettoyage au coutelas des tranchées de l'ennemi. Tuer sur terre, sur mer, dans les airs. Massacrer les civils, égorger les prisonniers, achever les blessés. Incendier, brûler, démolir avec ou sans raison plausible. Et tout cela en discourant de "liberté", de "justice", de "respect des petites nationalités", du "droit des peuples à disposer d'eux-mêmes".
   Non, le milieu social ne vaut pas mieux, considéré en particulier ou en général, que le pire de ceux qui ont rompu violemment le contrat économique.
Ernest Armand.- L’Initiation individualiste anarchiste, 1922.

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