- Saint-Simon.- Mémoires : 1691-1701.
Bon, une fois de plus, pas un libertaire, encore moins un égalitaire, un duc et pair de France messieurs dames ! Mais qui n'est pas sans plonger sa plume dans le fiel et l'acide quand il décrit la société des tas de merde dans des bas de soie de la cour de Louis XIV, de la Régence, et de Louis XV. On va donc quand même se faire plaisir anecdotiquement parlant, au cas où le style, la langue, l'esthétique littéraire ne parviendrait pas à nous contenter pendant ces 1664 pages, sans compter les autres tomes. Et puis Stendhal (un des rares romantiques de gauche) aimait beaucoup Saint-Simon. Et mon père adorait Stendhal. Et par ricochet Saint-Simon. En avant donc pour cette intégrale, chacun vit son illusion d'immortalité comme il peut...
- Baudelaire.- Correspondance.
Pour le moment, le petit Charlot (11-13 ans), en attendant de haïr les Belges, déteste les Lyonnais. Il faut dire qu'il est prisonnier en pension dans cette ville, où il a été contraint de suivre son beau père, le général Aupick, nommé chef d’état-major en icelle. Ce dernier y réprimera d'ailleurs sauvagement la grande insurrection du 9 au 13 avril 1834, dont une des batailles fit rage dans le quartier où était situé le collège de Charles. Les mains dégoutantes de sang d'Aupick lui vaudront une promotion au grade de colonel, et une brillante carrière par la suite. On sait que Baudelaire arpentera ultérieurement les rues insurrectionnelles parisiennes de juin 1848 du côté des mutins en criant : "il faut aller fusiller le général Aupick !". Ce qui nous rend sympathique cet ambivalent garçon, comme sa compulsion de flemmardise et d'indiscipline tant au collège qu'au lycée, qui lui vaudra d'aligner punitions et exclusions.
Allez, accordez au duc le cousinage avec l'utopiste, ce qui nous rapprochera un peu des libertaires (mais pas trop)...
RépondreSupprimerC'qui faut pas faire, comme contorsions.
Salut Tenancier ! Et meilleurs vœux !
RépondreSupprimerAprès un aristo et un bourgeois, peut-être trouverons-nous un jour un Saint-Simon, à un degré de cousinage encore plus élevé, issu de ou ayant rejoint la plèbe indocile... J'ignorais que les deux premiers fussent apparentés, mais je crains que le deuxième soit un peu indigeste, sans la langue des XVIIèmes et XVIIIèmes siècles.
Mon énigme de 2020 : finirai-je en premier si je dois finir quelque chose : les Maigret de Simenon ou les Mémoires de Saint-Simon ?...