mercredi 27 avril 2022

La dose de Wrobly : germinal 2022 EC

   Que du bon ce mois-ci.

   - Jean-Patrick Manchette.- Nada.
    Je continue mon intégrale, après Laissez bronzer les cadavres, L'Affaire N'gustro, Ô dingos, ô chateaux ! (lu il y a longtemps, avant de reprendre tous les romans par ordre chronologique). J'ai vu le film de Chabrol, ça date aussi, le personnage joué par Michel Duchaussoy pétant les plombs sur son vélo m'avait fort réjoui à l'époque. Roman court, haletant, tragique, efficace.

   - Daniel Pennac.- La Petite marchande de prose.
   J'avais lu les deux premiers de la série Malaussène à la sortie de l'adolescence, et j'avais bien aimé. Je m'étais arrêté là, peut-être parce que cet opus avait été beaucoup médiatisé à l'époque, on ne se refait pas, ça me bloque ces choses-là. En fait je l'ai dévoré à grande vitesse, pourtant il est bien plus épais que le précédent. J'avais craint que ça ait vieilli, comme moi, que ça fasse trop années 80, et ça le fait, puisqu'on a une satire sociale de la figure du yuppie dont on avait voulu nous farcir jusqu'à l'os toute la décennie. Mais ça ne m'a pas gêné. Au début le côté foutraque, ostentatoirement farfelu m'a agacé, mais finalement Pennac sait tellement bien créer un suspense et tenir le lecteur par des rebondissements, certes invraisemblables, mais qui fonctionnent, que j'ai lu ça comme je me tape une tablette de chocolat au lait quand je m'autorise cette orgie.
   William Blanc / Aurore Chéry / Christophe Naudin.- Les Historiens de garde : de Lorànt Deutsch à Patrick Buisson, la résurgence du roman national.
   Passionnant. Le livre date déjà de 2013, mais il est tellement d'actualité, j'ai envie d'écrire presque tellement plus ! Avec toutes ces sanies pseudo historiques qui se sont épandues, aussi bien dans les médias des grands patrons fascistes que sur le service public ou internet, à tel enseigne qu'on s'est retrouvé avec l'un de ces dangereux guignols révisionnistes par images d'Epinal candidat parmi les assoiffés de la bonne soupe présidentielle... Transposé à la science on pense aussi à toute la galaxie complotiste qui nous a tellement brouillé l'écoute ces dernières années.
   Tout les livres de William Blanc semblent avoir cette qualité de démystifier, tout en instruisant et intéressant, mais sans racolage, fantasmes, marketing... avec une méthode qui reste historique, sur des sujets traditionnels de l'Histoire (Charles Martel et la bataille de Poitiers, par exemple) mais aussi sur la culture moderne à succès : super-héros, heroic fantasy...
Du même auteur, à lire avec une jeune flibustière ou un pirate en herbe. Un résumé de tous les travaux historiques sur le sujet mis à la portée des enfants. Superbement illustré.

   - Cartouche, Mandrin et cie.
   Toi qui espère une histoire, qu'elle soit sous forme d'image d'Epinal à vocation panégyriste ou scientifiquement documentée, des bandits sociaux, au grand cœur, bien aimés, tragiques... détourne-toi de la lecture de cette brochure ! Cartouche, Mandrin, etc., pour l'auteur, sont ici des métaphores des capitalistes. L'essayiste nous explique, de manière critique et dans une optique révolutionnaire, ce qu'est le capitalisme (l'ouvrage est d'ailleurs sur-titré Étude sur les causes de la misère). Un Das Kapital en 11 pages, quoi... Le théoricien en profite pour dézinguer les copains (enfin, réfuter leurs options), notamment un de nos grands anciens, Emile Pouget, ouaip ! celui du Père Peinard et de la CGT syndicaliste révolutionnaire d'avant 14, pour qui la postérité semble avoir été plus clémente que pour ce Fromentin que je ne connaissais en tout cas pas. Comme l'ouvrage a un peu vieilli (1909), je ne relaterai pas les désaccords théoriques, qui me semblent un peu abscons.
   

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