lundi 22 juin 2015

Nos grands anciens aussi...

"N'avez-vous pas lu sur le fronton de ce temple de la Liberté élevé par la Révolution ces mots mystérieux et terribles : Liberté, Égalité, Fraternité ? Ne savez-vous pas et ne sentez-vous pas que ces mots signifient la destruction totale du présent ordre politique et social ? N'avez-vous jamais entendu parler des tempêtes de la Révolution ? Ne savez-vous pas que Napoléon, ce prétendu vainqueur des principes démocratiques, a, en digne fils de la Révolution, répandu par toute l'Europe, de sa main victorieuse, ces principes égalitaires ?"
Michel Bakounine, La Réaction en Allemagne, 1842.

Je ne l'ai pas lu, mais si il est aussi hilarant que A year in the Merde, satire de la France par un anglais passant sont temps à marcher dans des crottes de chien à Paris lors d'une mission dans cette ville, idéal pour entretenir son anglais en se bidonnant, si celui-là est aussi drôle dis-je, alors je vous le conseille.

C'est vrai qu'à lire les poèmes de Victore Hugo, le Rouge et le noir de Stendhal, la Semaine sainte (excellent ! va falloir que j'arrête de dire du bien des oeuvres d'Aragon, ça va devenir louche...), à voir et entendre la Tosca de Puccini, on pourrait se dire que Napoléon est plutôt sympathique, à emmerder cette poire de Louis XVIII, tous ces tas de merde dans des bas de soie de monarchistes et d'aristos européens, et les sbires du pape. Mais c'est comme si on tissait des lauriers au général Sissi de hacher menu ces bigots obscurantistes et phallocrates de frères musulmans. Bonaparte était avant tout le bras armé de la réaction, il a commencé sous le Directoire à achever les derniers soubresauts du mouvement populaire révolutionnaire, puis a continué son oeuvre césarienne sur les champs de bataille européens en réduisant en purée sanguinolente son véritable ennemi, le peuple.
Je me souviens de Cavanna dans une émission de télé quand j'étais gosse, qui asséna aux yeux scandalisés de ce courtisan chauvin de Max Gallo je crois, ces termes jubilatoires même si le point Godwin avait été pulvérisé dans un anachronisme brut de décoffrage : "Napoléon = SS".
A la décharge de Bakou ci-dessus, il était jeune encore, pas trente ans, moi à cet âge je sortais tout juste de ma crise d'adolescence.

2 commentaires:

  1. Z'ont réussi à flinguer un figurant lors de la reconstitution du 18 juin.
    Etonnant non?

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  2. Ah bon !? Ils sont forts.

    Ca me rappelle les propos de Marx sur le coup d'État de 1851 : la « deuxième édition du 18 Brumaire ». Reprenant Hegel, il affirme au début de son livre : « tous les grands événements et personnages historiques se répètent pour ainsi dire deux fois […] la première fois comme tragédie, la seconde fois comme farce ». Apparemment la farce de la reconstitution de Waterloo 2015 n'a pas fait rire tout le monde...

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