mardi 2 juin 2015

Une historiette de Walery*


Février 2015. Ce midi, assemblée générale, appelée par le collectif des bas salaires, essentiellement des femmes, en grève depuis un mois déjà. Au fil des palabres, Stravoula appelle les volontaires à se réunir en fin d'AG pour mettre au point les modalités techniques des futures actions. 13 heures, l'AG se disperse. Fatima et Nora commencent à s'éloigner. Soraya les interpelle :
- Eh ! Oh ! on se réunit pour les actions là !
- Oui, mais là on va manger, il est 13 heures passées, on a faim, rétorque Fatima.
Et Soraya, gouailleuse et taquine :
- Comment ? Alors pendant le ramadan tu manges pas pendant un mois, et là tu peux pas attendre une demi-heure pour l'AG ?


Pour la petite histoire (c'est le cas de le dire), cette lutte héroïque s'est soldée par une défaite, mais, comme le disait Karl Liebknecht, paroles que j'affectionne particulièrement, "il y a des défaites qui sont des victoires, et des victoires plus honteuses que des défaites".

* J'espère que le Tenancier ne m'en voudra pas d'avoir emprunté espièglement le titre de sa célèbre et savoureuse rubrique. Qu'il soit ici remercié.

8 commentaires:

  1. Jolie citation de Liebknecht.
    Je me permet d'en rajouter une de James Connolly (et de mémoire) qui, face au peloton d'exécution disait, en gros : "Les socialistes du monde entier ne comprendront jamais ce que je fous là."
    Y'en a des plus déprimés que d'autres...

    RépondreSupprimer
  2. ... et pince sans rire ! Je verrais bien en l'occurrence Buster Keaton dans le rôle de Connoly, faisant un petit aparté vers la caméra avant de se prendre le plomb homicide dans le corps.
    Le personnage mystère de mon poste du 21 mai, lui aussi a été exécuté pile 120 ans avant Connoly, en France. Enfin, c'est son cadavre qui a été exécuté, pour l'exemple, parce que lui s'était poignardé dans sa cellule juste avant de monter sur l'échafaud. Y'en a des moins déprimés que d'autres...

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Dans ce cas il s'agit de Gacchus Babeuf.
      Quant à Connoly, il paraît qu'il était dans un tel état qu'il a fallu le fusiller attaché à son brancard.
      Salud !

      Supprimer
  3. Bravo Jules, tu as trouvé sans calembour pendant que George trouvait avec chez le Tenancier.

    Tu veux dire que Connoly était dans un état... alcoolisé ? Alors je retire ce que j'ai dit, ce n'est plus Keaton que je vois désormais, mais W.C. Fields.

    Fraternité !

    RépondreSupprimer
  4. Monsieur se moque.
    Connolly était tout simplement criblé de balles avant même de passer au peloton.
    Et si on veut faire dans la métaphore cinématographique, j'y verrai plutôt Gary Cooper aux deux tiers du "Train sifflera trois fois", lorsqu'il a tout le poids de la trahison, de la violence, de la lâcheté sur ses épaules.
    Juste avant d'aller règler son problème en quatre minutes.

    RépondreSupprimer
  5. Ok ! Merci Michel, je connaissais mal son histoire. Comme sa dernière phrase était assez ironique et décalée, j'ai filé le style rocambolesque. Mais effectivement, je vois bien aussi maintenant un grand film tragique.

    Ah ! Je vois qu'il y a un petit cadeau pour moi dans l'Herbe !

    Un hug.

    RépondreSupprimer
  6. Le Tenancier remercie et adoube cet emprunt en espérant qu'il y en aura d'autres, y compris de Monsieur Wroblewski chez lui, boudiou !

    RépondreSupprimer
  7. Merci bien cher Tenancier ! J'essaierai d'être attentif à l'humour du quotidien, même si je doute d'être aussi spirituel dans la narration en trois lignes que Béatrice et George.

    RépondreSupprimer

Y a un tour de parole !