mercredi 18 avril 2018

Où l'on reparle de Moebius, de Stefan Zweig, de Roald Dahl et du commandant Cousteau


    Bon habituellement, tout ce qui est Disney je boycotte d'entrée, pas de discussion. Ce qui me vaut parfois d'être taxé de psycho-rigide, voir d'ayatollah. Mais à un moment, je pense qu'il faut être un peu logique  et, si peu que ce soit, même si l'on n'est pas un grand résistant, s'essayer à la non collaboration avec l'ennemi, et accorder a minima quand c'est possible, ses options quotidiennes à sa métaphysique, son éthique, ses valeurs, ses intérêts appelez ça comme vous voulez. Mais ce film-ci, déjà quand j'étais pré-ado j'avais vu la bande-annonce, et comme on allait pas beaucoup au ciné, j'avais un peu été frustré car ces effets spéciaux à la pointe de la pointe, et ces histoires d'ordinateurs avaient quelque chose de mystérieux et d'attirant. Cela fait déjà 34 ans et ce film a, évidemment, énormément vieilli, les logiciels y portent des combinaisons style survêtements à capuche, censés être moulants, vaguement coloriés en fluo sur les bords. Mais la raison principale est qu'à ce film a collaboré Jean Giraud, alias Moebius, et comme ce grand dessinateur m'a valu une cordiale polémique avec le Tenancier (amitiés cher collègue) ici, c'était l'occasion.


    J'ai par ailleurs découvert un réalisateur assez réjouissant, Wes Anderson. J'ai commencé par À bord du Darjeeling Limited (The Darjeeling Limited, 2007), d'une loufoquerie et d'un foisonnement de couleurs, de paysages, d'objets, d'animaux, de personnages et de gesticulations assez déstabilisant.


    J'ai poursuivi avec Moonrise Kingdom, tout aussi trépidant, des caractères toujours hauts en couleur et des couleurs toujours de grand caractère, mais le scénario est plus consistant, il y a un véritable histoire d'aventures enfantines à la Tom Sawyer, peut-être mon préféré.

 
    Je n'ai compris qu'à la toute fin que La Vie aquatique (The Life Aquatic with Steve Zissou), que j'ai vu ensuite, était une biographie déjantée du commandant Cousteau, ce tortionnaire de pauvres bêtes. Pourtant, l'omniprésence des bonnets rouges et le mini sous-marin jaune auraient du me mettre le talitre à l'oreille... même la mort du rejeton en hélico ne m'a pas déssillé. Seul, le générique, mais je suis un peu long à la détente. Toujours aussi loufoque.


    Puis vint Fantastic Mr. Fox, un dessin animé bien sympa, rien à voir avec les merdes de Disney, le héros est un voleur, menteur, et plutôt mégalo sur les bords, et ses aventures secouent bien. C'est tiré d'un roman de Roald Dahl, l'excellent littérateur pour la jeunesse, si vous avez des nièces ou des petits cousins de moins de 12 ans, n'hésitez pas à leur offrir ses œuvres !

 
 Pour finir, j'ai souri avec The Grand Budapest Hotel, et là encore, seul le générique m'a fait m'exclamer : bon sang, mais c'est bien sûr ! derrière le burlesque à la Monthy Pyton, le mode de narration par énonciation énoncée, cette ambiance nostalgique, ces personnages nimbés de légende, le nazisme jamais loin, l'Europe de jadis plutôt à l'est, c'est du Stefan Zweig !!!


    Cet Anderson est fort dans le contre-emploi. Et c'est un esthète sachant transformer chaque scène, lieux, objets vieillots, paysages grandioses ou personnages foutraques en tableaux multi-colorés d'albums d'images d'Epinal réalisées sous acide, de mosaïques psychédéliques (Terry Gilliam n'est pas très loin ?...), de bocaux de berlingots irisés. J'ai beaucoup souri, mais jamais vraiment ri, vous me connaissez, dans le genre sinistre je tiens bien ma place.


    Ah ! oui, et puis je me suis fais Les Damnés, de Visconti, que j'avais vu à la Comédie française, mais pas en film. Et j'ai revu Agent trouble de Mocky. 


    Mes dernières actus ciné.

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