- Bossu.- Petite histoire de la Libre Pensée en France.
Nos quarante-huitards libre-penseurs n'étaient peut-être pas tous athées, mais leurs conceptions déistes ou leurs visions d'un Jésus sans-culotte avaient parfois une saveur plus piquante que le catéchisme des béni-oui-oui de l'athéisme. Et étaient souvent tout autant sacrilège : subvertir, détourner le dogme, ou attribuer à la doctrine un sens originel que les pouvoir religieux auraient eux-mêmes détourné pour écraser la plèbe sous leur botte me semble aussi choquant, pour un adepte des sectes liberticides, et plus imaginatif et poétique, que la simple injonction à la négation. Cela dit je suis athée. Mais je n'ai aucun mérite, c'est l'éducation que m'ont donnée mes parents. Et je dois avouer également que l’Être suprême de Maximilien jamais n'éveilla en moi ne serait-ce que les prémices d'un début d'érection.
Malheureusement il manque pas mal de pages à cette intéressante brochure.
Malheureusement il manque pas mal de pages à cette intéressante brochure.
- Gracchus Babeuf.- Le Manifeste des égaux.
Un de mes préférés, qui a payé cher sa haine de l'oppression et de la misère, son amitié pour l'humanité souffrante, sa passion pour l'égalité sociale réelle et son besoin de faire quelque chose, mordicus, vaille que vaille, malgré réactions et résignations, pour l'émancipation.
Gracchus était pourtant tout l'inverse d'un premier de cordée, il était pour que tous trouvent leur place au banquet de la vie.
- Juan Pablo Escobar.- Pablo Escobar, mon père.
Un chic type finalement. Plutôt le cœur à gauche. Bon, c'est sûr, fallait pas venir le faire chier. Mais il aimait bien fumer du politicien ou du juge à l'occasion, ça nous manque un peu de nos jours...
- Charles Baudelaire.- Œuvres complètes, suite.
On continue, avec des œuvres de jeunesse, La Fanfarlo, nouvelle ironique, par exemple, qu'il n'a plus jamais ré-évoquée après la parution des Fleurs ; et puis ces Maximes consolantes sur l'amour, pastiche du De l'amour de Stendhal, qu'il dédie à sa belle sœur, femme de celui qui contribua activement à le mettre sous tutelle financière toute sa vie ; maximes qui prêchent à cette femme, bien sous tous rapports, qu'il est délicieux d'aimer des femmes laides, physiquement et moralement vicieuses, infidèles, vérolées, malades, maigres, bêtes, incultes, consanguines, voir même dévotes !..., de manière très animale si possible. Charles finit par faire entendre à la femme de son demi-frère qu'il l'aime beaucoup.
Pour boucler la boucle un peu de théâtre du même auteur, extrait qu'un libre penseur facétieux n'eût pas renié :
LE MARQUIS
[...]
Parbleu ! voilà, je pense, un bon Vénitien.
Serait-ce du Giorgione ?
Serait-ce du Giorgione ?
IDÉOLUS
Non, c'est un Titien.
LE MARQUIS
Certes je les préfère à l'école romaine.
Leur coloris l'emporte.
IDÉOLUS
Ô pauvre gloire humaine !
LE MARQUIS
Michel-Ange est fort beau : son Jugement Dernier
Pour chasser un démon vaut mieux qu'un bénitier.
SOCRATÈS
Ce tableau, Monseigneur, comme au temps des agapes,
A fait jeûner un moine et converti trois papes.
LE MARQUIS
Toujours rude bouffon !
FORNIQUETTE
Vous ne croyez donc pas ?
SOCRATÈS
A vos beaux yeux, Madame, ainsi qu'à ce compas.
IDÉOLUS, à part.
Amour, impiété, tête de fou, de sage,
Vides toutes les deux.
FORNIQUETTE, à Idéolus.
Vous boudez
Vous boudez
IDÉOLUS
Non.
FORNIQUETTE
Je gage
Que de ce qu'ils ont dit vous êtes attristé.
Tenter ainsi le diable et de franche gaîté !
IDÉOLUS
Vous achetez beaucoup de fleurs à la Madone ?
FORNIQUETTE
Vous aussi vous raillez ! La Vierge vous pardonne !
On songe à son salut... A propos, cette nuit, [...].
Titien.- La Vénus d'Urbin, 1538,
Musée des Offices, Florence.
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