J'ai peu évoqué Brassens sur ce blog, alors que cet immense poète, compositeur et chanteur fait partie de mon panthéon esthétique et éthique depuis mon enfance, voir avant. Mais précisément à cause de cette ancienneté, quand je me suis pris à ce nouveau passe temps numérique perruqé qu'est la rédaction d'un blog, je l'avais écouté déjà des milliards de fois, connaissant quasiment toutes ses chansons par cœur, y compris les reprises et inédits. Comme je parle ici plutôt de mon actualité, et que j'avais déjà tout pressé de ce fruit délicieux, je n'ai pas eu l'occasion de me resservir ici. Toutes proportions gardées, c'est comme pour Renaud Séchan ou le métal, à la nuance prêt que j'ai plus ou moins rompu avec ces deux amours d'adolescence, alors que Brassens est resté immortel pour moi comme il le restera pour la postérité.
En général, je crois même que ça ne souffre pas d'exception si je suis honnêtes, je n'aime pas les interprétations de Brassens par d'autres. Ca ne colle pas, toute la magie de l'original disparait, l'aura n'est plus là pour parler comme Walter Benjamin, à propos d'un "original" que je n'ai finalement connu que par copies interposées : les disques et leur reproduction technique illimitée mais c'est un autres sujet qui sera peut-être effleuré ici plus tard. En ce qui concerne les reprises, celles de Ferré par exemple, immense interprète lui aussi, peuvent fonctionner du tonnerre de Dieu (à l'esprit me vient dans l'immédiat une version de Des armes par Noir Désir, le meilleur groupe bordelais après Camera Silens selon un ami qui se reconnaitra peut-être. Mais Brassens, même si les chanteurs sont plutôt sympas et bien intentionnés (Sam Alpha par exemple), pour moi en tout cas, ça fait flop. Je crois que la formule si simple en apparence mais si profonde contrebasse/guitare/voix y est pour beaucoup également. Ainsi, Brassens chantant avec une instrumentalisation différente, plus touffue, je n'aime pas trop non plus.
On sent malgré tout bien la patte de l'auteur compositeur anar dans ces deux chansons que l'ami Georges n'a jamais chantées lui-même, interprétés ici par Thomas Fersen et Bertrand Belin ! Mais... Il y aurait quand même une remarque à faire sur ces opus du sétois, et pas la moindre...
Laquelle à votre avis ?
Jolies versions.
RépondreSupprimerDans le genre, chouettes reprises du Brassens, on se permet de conseiller les Étrangers Familiers.
Et on ne sait si Camera était meilleur que Noir Dez. À vrai dire, on s'en bat l'aile. On a juste écrit un jour que les chanteurs bordelais étaient imbattables pour la rubrique fait-divers. Manière de faire un bon mot. Que voulez-vous, on ne se refait pas.
Salut Jules, je vois que vous vous êtes reconnu. Mais (ré)écoutez-donc la mémorable dernière de DLHT. Cela dit je ne le prenais évidemment pas plus autrement que comme un bon mot.
SupprimerLes Etrangers familiers je les évoquais ici, bien après vous cependant ici.
SupprimerMais je me rends compte que je radote, je tiens quasiment les même propos dans l'article cité ci-dessus que dans ce dernier... L'âge, que voulez-vous, même s'il est censé ne rien faire à l'affaire...
Bonjour,
RépondreSupprimerles reprises par Leforestier sont a mon avis excellentes.
Je partage entièrement cet avis, tout comme Brassens lui-même, qui considérait Maxime Le Forestier comme son fils spirituel.
RépondreSupprimerMLF lui a magnifiquement rendu hommage au tournant du siècle en chantant en tournée l'intégrale de l'œuvre.
Oui, c'est vrai que MLF apporte une touche émouvante à ses reprises de GB.
RépondreSupprimerMerci à vous Jules, Anonymes et George, mais vous n'avez peut-être pas remarqué que ce post était aussi un jeu : il y a une question à la fin. Aucune idée du cas un peu particulier que constituent ces deux reprises ?
Tonnerre, j'ai beau me creuser le ciboulot en les écoutant en boucle, je ne remarque rien de particulier, grmmbll ! A part le thème champêtre qui fait un vague point commun, nada…
RépondreSupprimerConcernant Ferré, certaines interprétations de Philippe Léotard sont de tels sommets que je les préfère aux originaux.
Et il me semblait que "Des armes" était une composition de Noir Désir : Léo l'aurait-il donc lui-même chantée auparavant ?
Ah... L'indice est involontaire de ma part, mais vous l'avez saisi avec grande intuition pour trouver la solution... mais en parlant d'autres protagonistes que Brassens et ses repreneurs...
SupprimerAlors serait-ce-t-y que tout comme "Des armes", signé Léo Ferré, le texte de ces deux chansons est de Brassens mais point la composition musicale ?
SupprimerBravo George, c'est cela même. Bien imité n'est-il pas ? Un bel exercice de pastiche musical.
SupprimerIdem, à part une histoire de fleurs.
RépondreSupprimerEt peut-être sont-ce des chansons qui n'étaient pas dans la discographie "officielle" de Brassens.
Non pas officielles puisque non enregistrées par lui. Mais encore moins officielles que ça chantées par Fersen et Belin... George s'approche dangereusement de la solution via l'ami Léo.
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