jeudi 4 mars 2021

La dose de Wrobly : pluviôse 2021 EC

- Georges Simenon.- La Danseuse du Gai-Moulin.


   Barbouzerie et convoitises adolescentes : l'inconnu à forte carrure (bof ! bof ! dans le film ci-dessus, la carrure) démêle l'écheveau avec son flegme et sa bonhomie habituelle. Intérêt touristique : visite de la ville de Liège (Belgique). 

- Walter Benjamin.- Sur l'art et la photographie.
   Cet ouvrage contient L'Oeuvre d'art à l'époque de sa reproductibilité technique, que je lis donc pour la troisième fois (voir Doses précédentes ou chercher à Benjamin), dans une troisième traduction. Il ne me manquera bientôt plus que de le lire dans le texte. Je commence à me familiariser avec l'écriture de Benjamin, dont il me semble en toute humilité que je comprends de mieux en mieux la pensée, même si l'impression de décousu me reste et des interrogations sur la conclusion de la thèse, ce qu'elle veut démontrer. Mais petit à petit des conjectures s'étoffent... par exemple une vision binaire, manichéenne comme la mienne est insuffisante pour saisir le cheminement intellectuel du philosophe, qui est un franc dialecticien marxiste, pour qui le mal (technique, industriel...) se changera en bien, et vice versa, selon ce qu'on et que l'Histoire en fera. J'ai cru déceler également que Benjamin n'est pas critique envers l'URSS, qu'il présente sérieusement comme le contraire antagoniste du capitalisme et du fascisme. Mais quel délice d'intelligence que tous ces petits aperçus sur l'Histoire en général et l'Histoire de l'art, de la photo, du cinéma, de l'architecture... en particulier. Quand à la conclusion de l'ouvrage qui fait irruption comme par précipitation au dernier paragraphe, elle fait du bien et me guérit des fatigants théocrates de l'Art pour l'Art (dont Baudelaire que, comme vous le savez, je fréquent beaucoup en ce moment) : contre l'esthétisation de la politique par le fascisme, politisons notre art !


- Giacomo Casanova.- Mémoires, tome VI.
"La frise qui couronnait les colonnes était composée de petites boucles d'un or pâle d'une extrême finesse, et mes doigts s'évertuaient en vain pour leur donner un autre pli que celui qui leur était naturel."

2 commentaires:

  1. J'en suis aussi à la énième lecture du texte de Benjamin sur la photographie. Je pense que les bouquins sur la photographie, y compris la chambre claire de Roland Barthes, m'emmerdent. Et dieu sait si j'en ai lus !

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  2. Mon semblable, mon frère ! Je suis incapable de lâcher un livre commencé, fasse-t-il 1000 pages (pas le cas des Benjamin, très courts pour le moment), et dusse-t-il m'emmerder profondément (sans compter les relectures de phrases, de pages, les retours en arrière). Je m'obstine, je m'acharne, je veux comprendre ! Et je suis maniaquement psycho-rigide, intégriste de mon rituel sacré de la lecture qui veut que chaque ouvrage soit connu de la première lettre du plat de devant extérieur à la dernière du plat de derrière extérieur, sans rien omettre entre les deux. Idem pour la musique : je n'ai toujours rien compris à Bartok ou à Ravel (à part quelques tubes comme le Boléro pour ce dernier), ne parlons même pas de Debussy ou de Messiaen, mais je me force à en écouter, encore et encore. 10 ans de thérapie analytique et 20 ans de thérapie de groupe pour en arriver là ! Ce qui est bizarre, c'est que je ne suis pas malheureux (autant qu'on puisse ne pas l'être sur cette magnifique terre embrennée par la pulsion dominatrice de l'humanité).

    En plus je ne connais rien à la photo, je ne suis pas photographe et ça ne m'intéresse pas tellement, alors qu'il me semble que tu n'es pas sans apprécier taquiner l'obturateur à tes moments perdus, juge un peu du caractère masochiste de ma personnalité ! Je n'ai pas (encore ?) lu le Barthes en revanche...

    Merci pour ta réponse, à bientôt !

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