Allez, je me lance. C'est vrai que c'est un peu le stade suprême d'être militant, c'est mieux d'être radical, mais comme je ne sais pas faire (ni assez libre ni assez dynamique ni assez jeune ni assez courageux), je me suis dit que plutôt que de critiquer sans rien faire, je pouvais, à mon petit niveau, participer quand même. J'ai donc participé à l'écriture de ce tract collectif avec des potes encore prisonniers du boulot, comme moi. Merci à Ludwig, qui m'a tendu la perche. On se voit demain les aminches ?
Pas d’appels locaux unitaires dans les entreprises
Depuis de longs mois, de nombreuses mobilisations sont organisées, avec des manifestations nationales ou locales, mais malgré ces initiatives il est nécessaire de constater que le rapport de force demeure favorable au patronat et au pouvoir et il est donc nécessaire de s’interroger sur la stratégie suivie.
Pas d’appels locaux unitaires dans les entreprises
Contrairement au mouvement de 2016 contre la loi travail où une large intersyndicale avait permis une forte mobilisation, aujourd’hui, les centrales jouent de nouveau la division. FO a rejoint la CFDT dans le camp de la conciliation, ce qui déstabilise la base qui n’avait pas besoin de ça. Dans les boîtes par ailleurs, les rares AG convoquées ne rassemblent qu’une poignée de militants, laissant la majorité des collègues indifférents. Même les syndicats se définissant comme offensifs (CGT) donnent les informations au compte-goutte et la propagande reste largement insuffisante. Chacun fait cavalier seul.
Pas de volonté de construire à la base un véritable mouvement
Quelques opposants CFDT à Berger qui manifestent, des corporations (routiers) qui bloquent et négocient dans leur coin, Mailly qui rencontre Macron et Pénicaud en cachette, à Renault les jours d’action la CGT appelle... à 2 heures de grève en fin de journée, des manifestations saute-mouton incapables de rassembler tous les acteurs du mouvement social, les souvenirs des répressions policières des journées d’action contre la loi El Khomri. Difficile dans ce contexte de construire les fondations d’un véritable mouvement social. Et pourtant les raisons de se mobiliser ne manquent pas :
- les ordonnances vont faciliter les licenciements et dégrader les conditions de travail ;
- baisse des APL jusqu’à 60 euros par mois ;
- état d’urgence inscrit dans le droit commun qui met gravement en danger nos droits, nos libertés ;
- 150 000 contrats aidés supprimés ;
- retour au service militaire.
- baisse des APL jusqu’à 60 euros par mois ;
- état d’urgence inscrit dans le droit commun qui met gravement en danger nos droits, nos libertés ;
- 150 000 contrats aidés supprimés ;
- retour au service militaire.
Il s’agit d’un recul de 70 ans de conquêtes sociales. Imposons le dialogue sur notre lieu de travail, dans la rue, dans les AG, comité, créons des sections syndicales dans nos entreprises, participons aux manifestations afin de construire une contestation permanente pour que naisse un véritable rapport de force.
Appels répétitifs à des journées de 24 heures qui démobilisent. Il s’agit d’appels en fait à perdre une journée de salaire car chacun a conscience que 24 heures ne fera pas plier le pouvoir.
Des manifs éparses sous les sonos pour étouffer la colère, des SO qui renforcent les escadrons des cognes, une bureaucratie syndicale qui n’écoute pas la base... mais cela ne nous surprend pas. On manifeste pour retrouver les copains ou copines, rompre pour 24 heures notre aliénation quotidienne. Beaucoup d’entre nous sont conscients que ça ne fera pas plier le pouvoir et les mobilisations se réduisent lorsque les moyens ne nous le permettent plus. Construisons la désobéissance dès le 16 novembre dans la lutte prolongée pour faire reculer le gouvernement.
Constat d’une inertie de nombreux salariés indifférence, manque d’informations ?
Le réactionnaire Macron poursuit sa casse sociale soutenu par toute la clique merdiatique qui appartient aux milliardaires en martelant leur propagande (croissance, chômage, sécu, casseurs, terrorisme, Ceta, pollution...). Maintenus dans la peur, la soumission, l’idéologie consumériste et l’illusion du chacun pour soi, nombreux sont ceux et celles qui se désintéressent, qui abandonnent, voire ne sentent pas concernés par la contestation sociale. Proposons aux gens de reprendre la parole et la main sur nos luttes et nos activités autogestionnaires. Sortons du « ghetto » militant, ouvrons au maximum le dialogue (tel Nuit debout), créons des espaces de dialogue et d’actions.
Seule une grève reconductible pourra bloquer l’économie
Les rares blocages ont vite été évacués par les CRS. On comprend qu’il ne faut pas que ça fasse tâche d’huile. En effet le blocage et la grève reconduite permettraient la paralysie économique obligerait le gouvernement à reculer. Faisons leur revivre 1995, multiplions les blocages, piquets de grève sur nos lieux d’entreprises pour déborder leurs chiens de garde.
Il ne s’agit pas de compter les manifestants mais bien d’agir pour enraciner la lutte dans les entreprises ce qui implique la construction d’intersyndicales ouvertes aux non syndiqués et réalisées localement. L’alternative ne surgira pas de tentatives pour constituer des états-majors avant-gardistes mais bien du travail qui doit être fait dans les quartiers comme dans les établissements. Même si la situation y est difficile, même si nous sommes à contre-courant, il n’y aura pas de raccourci. Le jour où l’on recensera le nombre d’entreprises en grève et non plus le nombre de manifestants un grand pas aura été fait.
Faire la jonction avec le mouvement dans les facs/lycées
Les lycéens et étudiants sont les futurs salariés. Ils sont donc également concernés par cette réforme. Leurs mobilisations ont souvent prouvé leur efficacité (68, CPE, volonté d’exprimer une radicalité en tête de cortège). Ils sont forces de liberté et de créativité. Les banlieues, dont les habitants représentent la frange la plus pauvre du salariat (du chômage ou des minima sociaux), seront elles aussi durement touchées par ces reculs sociaux, et pourraient, en rejoignant le mouvement, donner un poids supplémentaire à celui-ci.
Nous luttons donc nous sommes !
C'est exactement la situation actuelle. Egalement j'en ai marre de ces bouts de grève qui ne servent à rien d'autre que se prendre le nombril en photo. Bien sûr c'est mieux que rien. En revanche cette "perlification" de l'action empêche de mobiliser les salariés indécis. Avec ce manque d'unité syndicale, on coure à la catastrophe !
RépondreSupprimerOn se permet de redonder
RépondreSupprimerEt on redonde encore.
RépondreSupprimerMerci les amis. Je l'ai toujours dit : contre des ladres les dons d'haine, lardons les : redondons !
RépondreSupprimerSalut Wrob,
RépondreSupprimerIl ne s'agit pas tant de la lutte contre les contre-réformes du travail mais bien bien de tous les combats des exploités contre les exploiteurs, des travailleurs contre le capital.
Dans notre petite CNT provinciale nous étions tous persuadés que cette lutte ne pouvait plus passer par les formes habituelles de la grève (a fortiori d'une journée par ci par là) qui ne faisait que nous appauvrir au profit de l'ennemi. A moins de pouvoir se transformer en grève générale très longue (une utopie) ce combat était inutile et démobilisateur. Seuls quelques secteurs de production (transport routier et énergie) pourraient gripper le système mais la force en viendrait vite à bout.
Nous pensions donc que nous avions un peu plus de poids en tant que consommateurs plutôt que comme producteurs. Et le boycott(age) pourrait être tenté. Celui qui nous paraissait le plus efficace sur le court-moyen terme étant celui de nos comptes bancaires.
Ouais je sais Cantonna avait foiré ce coup mais sans préparation solide et quasiment en solo.
Le problème restant toujours le même : comment développer la conscience de classe, comment mobiliser des zombies alors que l'aliénation des prolétaires a rarement été aussi forte et là je n'ai pas le moindre début de proposition.
No future !
Blaireau 58
Salut Blaireau,
RépondreSupprimerOui, le boycott c'est bien aussi. Je le pratique aussi : j'évite de foutre les pieds dans les supermarchés, produit mon savon, mon dentifrice, mon liquide vaisselle, suis dans un genre d'AMAP pour les légumes, évite au maximum la bagnole, complètement la télé... Mais comme tu dis, le problème c'est que ça reste individuel et donc sans impact.
Les zombies sont pour moi aussi un énorme problème existentiel, à me demander parfois si ce n'est pas moi (nous) qui somme un peu mabouls...
Bref pour me consoler, j'écoute du jazz. Tiens, France Musique était à Nevers cette semaine pour des émissions en public je ne me souviens plus dans quelle salle. Ils ont passé du jazz éthiopien parce que paraît-il et je l'ignorais moi dont les grands-parents habitaient cette ville qui est pleine de souvenirs d'enfance, Nevers a pour spécialité le Négus, un bonbon.
Au fait, c'est pas toi qui a écrit un article sur les nouvelles technologies dans un ML ?
A bientôt.
Je dirais même plus, mon savon, je le produis. Eau chaude eau froide au mitigée.
RépondreSupprimerOui cette semaine du 11 au 18 c'est le festival international de d'jazz de Nevers. Assez côté, semble-t-il auprès des amateurs. C'est plutôt sympa et y'a même des concerts gratuits de petits groupes professionnels.
RépondreSupprimerSi un jour t'étais intéressé je pourrais t'héberger mais t'as déjà tout ce qui faut culturellement à Paname.
"J'envie" votre faculté de production rapide de jeux de mots à toi et à tes "potes". Je sais, ça se travaille mais quand même...
A la prochaine.
Ce "côté" n'est plus aussi bien "coté". Faute de la vue sur les coteaux charitois je suppose.
SupprimerTant qu'on peut y déguster le célèbre kebab du PKK, et qu'on ne s'y soûle qu'au thé obscur... ;-)
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