vendredi 22 décembre 2017

Nivôse

C'est l'hiver !

   Je vous avais fait un compte-rendu de ma dernière sortie avec mon pote Didier ici. Cette fois on a fréquenté un lieu rien plus prestigieux ! C'était une première pour moi, mais je ne regrette pas, de temps en temps ça fait du bien d'être bien traité (enfin je ne parle pas des portiques de sécurité qui font "ding" et des fouilles style aéroport à l'entrée). Et puis comme tous mes amis blogueurs sont des fans de Radio France et qu'ils ne manquent pas de mettre en ligne des liens que je ne peux pas écouter, n'étant qu'un blogueur de perruque, c'est à dire officiant uniquement sur du temps volé et du matériel détourné (repris individuellement, évidemment, vous le savez aussi bien que moi, vous avez au moins entendu parler de Proudhon ou de Marx, le voleur, c'est lui) à mon employeur, que ma bécane est par conséquent bridée. N'étant donc que cela, je ne peux pas écouter les belles émissions qu'ils dispensent au monde, et je n'ai que peu de scrupules à avouer que je suis allé au studio 104 de Radio France écouter jazz manouche, flamenco et autres très bonnes choses. C'est toujours mieux chauffé que la Chope des puces en tout cas, même si l'ambiance est un peu plus prout prout, et moins bobo. Et puis quand on est un habitué quotidien de la gare de St-Denis (à ce propos les ouvriers de nettoyage en grève de la gare ont gagné, j'ai du mal à y croire, mais j'en suis ravi, les ayant par ailleurs soutenus avec mes modestes moyens), sortir de cette grande maison ronde et voir la tour Eiffel, ça remonte un peu le moral.

Les deux petits gars ci-dessus, 21 ans à tout péter, se sont rencontré au conservatoire. Partis de la guitare classique, Manuelito s'est ensuite spécialisé guitare flamenco, dont il connaît toutes les arcanes, conformément à ses racines, mais attention il est métis, ses racines donc bretonno-mayennaises. Antoine Boyer, lui, en bon normand, est devenu un virtuose du jazz manouche. Leur duo, c'est un peu comme si Django Rienhardt et Paco de Lucia s'étaient rencontrés à vint ans, sans se douter des légendes qu'ils allaient constituer à l'avenir. Ils nous ont joué du manouche, donc, du flamenco, du mélange des deux, reprises et compositions personnelles, et même du classique !

La coolitude qui fuse et swingue

   Quant à Angelo Debarre (un dionysien, soit dit en passant, la boucle est bouclée), Marius Apostol et les autres excellents musiciens qui les accompagnent, on ne les présente plus. On a eu droit à Honeysuckle Rose de Fats Waller, Nuages et Minor swing de Django, une danse hongroise de Brahms, une chanson russe qui accélère ultra-connue, des compositions, notamment le Swing de Samois, du nom de la ville ou vécut la fin de sa vie et mourut Django... Je suis toujours soufflé du flegme avec lequel ces mecs là jouent à une telle vitesse. Ils sont vraiment l'image même du fait d'être cool, relâchés en haut, mobiles en bas, un peu comme en aïkido, ou plutôt comme les cow-boys de Sergio Leone avant le carnage. Et s'en est un !

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