vendredi 15 juin 2018

Sacqueboute XXXIV : le tromboniste mystère


On ne le voit pas, du coup je ne vois que lui (enfin ce n'est pas tout à fait vrai, même s'il y a longtemps que je ne suis plus dans la course, je n'en reste pas moins point insensible à un joli genou, surtout quand il appartient à une musicienne experte et bohème, a fortiori quand il y en a quatre). Bon, l'important pour un tromboniste finalement, c'est plus d'être entendu que d'être vu, entendu ? Interrogé par la rédaction, le souffleur au bras agile nous a révélé appartenir à une société discrète, les Trombonistes Anonymes, dont l'une des traditions exprime à peu près cet idée : "L’anonymat est notre base spirituelle, nous rappelant sans cesse de placer les principes au-dessus des personnalités." Une sacrée baffe pour le star système, vous ne trouvez pas ?

Pour ceux qui surestiment un peu trop l'auteur de ces lignes, par amitié et je les embrasse ici, non, ce n'est pas Wroblewski qui se cache derrière les cartons en polissant son terrible engin. Je n'en suis pas encore là, malheureusement, et ma jeunesse qui file au rythme du temps perdu au travail ne me laissera peut-être finalement jamais le temps d'y arriver. Mais finalement l'important est de se faire plaisir. Après vous avoir laissé je retournerai donc répéter le thème d'Hedwige, la petite chouette d'Harry Potter (enfin, les basses).

En sus il semble bien que ce film ait été tourné à la Nouvelle-Orléans, dans le quartier français, et je n'y ai jamais mis les pieds. Mais j'avoue que ça me dit de plus en plus... Je ne suis pas un grand voyageur : comme Ferré, c'est pas mon truc. Ou plutôt ça me fout un peu la frousse, je suis plutôt un type timide et pusillanime. Mais j'avoue qu'une fois sur place, les rares occurrences,  j'ai des étoiles dans les yeux, je me remplis comme une éponge, quand je ne me prends pas carrément un syndrome de Stendhal en pleine poire. J'imagine aussi que la capitale de la Louisiane doit être bien gentrifiée, à l'image de Paris et de sa petite ceinture, que ce n'est plus ce que ça devait être... Mais ce petit aperçu, de même que la série Treme que j'ai évoquée quelque fois ici, et la charge symbolique et fantasmatique d'une ville qui fut le berceau historique du jazz, éveillent mon désir, me donnent envie d'avoir encore l'illusion que quelque part, ça doit être mieux ailleurs, que la misère de la vie quotidienne serait moins pénible aux soleils mouillés quand bien même ses ciels en seraient brouillés.

Priviouslillonne Sacqueboute :

Honoré Dutrey
Viscosity
Fred Wesley
Dave Lambert
Roswell Rudd
Curtis Fowlkes
Melba Liston
La Flûte aux trombones
La Femme tronc
Journal intime
Gunhild Carling
Nils Wogram et Root 70
Carl Fontana
Animaux
Trombone Shorty
Cinéma
Feu
Le Canadian Brass
Local Brass Quintet
Buddy Morrow
Bones Apart
J.J. Johnson
Lawrence Brown
Vinko Globokar
Les funérailles de Beethoven
Treme
Craig Harris
Mona Lisa Klaxon
Juan Tizol
Bob Brookmeyer
Daniel Zimmerman
Frank Rosolino
Rico Rodriguez
Kid Ory

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Y a un tour de parole !